Affaire des charniers de Bérets rouges : Sanogo va-t-il jeter l’éponge et passer à l’aveu

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Le moins qu’on puisse dire est que l’homme du 22 Mars 2012 n’est pas du genre à se renier. Affichant ouvertement et sans fioriture ses liens avec les épisodes ayant marqué cette date historique, l’ex homme fort de Kati n’a pas daigné se dérober aux questions de RFI lors de l’interview où il a largement évoqué les péripéties du putsch ainsi que les différentes étapes de la transition. Mais sa sortie était si indiscrète qu’elle en dit long sur l’état d’esprit du plus illustre des prévenus dans le dossier des bérets rouges enlevés et assassinés.

Le General-capitaine Amadou Haya Sanogo était pratiquement relégué aux oubliettes avec la suspension de son procès à Sikasso où il comparaissait pour complicité d’assassinat et d’enlèvements de ses frères d’armes du 33è Régiment des Commandos Parachutistes. Ses avocats, ainsi que ceux de la défense dans l’ensemble, sortaient  victorieux d’une première bataille judiciaire, réussissant notamment à paralyser le prétoire à l’aide d’une kyrielle de considérations de forme, sans compter les pressions multiformes exercées sous la forme de mobilisation de partisans.

En plus de contester la juridiction comme inapproprié au statut du célèbre accusé présenté comme un ancien chef d’Etat, son conseil a longuement pris en otage le procès sur une foultitude de détails comme la violation des délais de notification aux différentes parties, etc. L’une des travailles parmi tant d’autres était aussi d’enliser l’affaire dans les schémas impossibles. Il en est ainsi, par exemple, du sortilège chimérique ayant consisté à vouloir s’adosser sur les témoignages du président de la Transition Dioncounda Traoré ainsi que du chef spirituel d’Ançar Dine Ousmane Chérif Madani Haidara.

L’ultime diversion aura été d’une taille assez imposante pour déboucher sur un renvoi de l’audience publique de Sikasso, au nom d’une remise en cause et d’une récusation de l’autopsie des corps exhumés à Diago et ailleurs confiée à un cabinet étranger.

Pour subtile et ingénieux qu’elles paraissent, ces manœuvres dilatoires n’ont pu que différer la confrontation et l’entrée dans le vif du sujet, à savoir : les confrontations de fond sur les graves accusations qui pèsent sur l’épaule de l’ancien chef de file du Cnrdre. L’épisode déterminant est ainsi annoncé pour Juin mais à mesure qu’approche l’heure de vérité, il semble que les espoirs de pouvoir se faufiler entre les mailles de l’accusation s’effilochent considérablement.

C’est l’impression qui se dégage en tout cas de la sortie médiatique d’Amadou Haya Sanogo, quand il déclare notamment sur les antennes de RFI que personne ne bénéficiera de sa protection. Ce n’est pas la première fois que le pensionnaire de Selingué s’exprime de la sorte. Il y a quelques années, en recevant les membres de la Commission nationale des droits de l’Homme sur les conditions de sa détention, l’ex homme fort de Kati leur confiait qu’il détient des révélations très gênantes pour les pouvoirs en place. Mais la récente assertion publique sur RFI sonne visiblement comme un aveu de responsabilité dans une affaire où il a pratiquement tenté tout l’impossible pour se soustraire.

En effet, dans un dossier où on est mis en cause pour complicité être dans la position de pouvoir couvrir ou de protéger des acteurs suppose qu’on en sait déjà quelque chose soi-même. Or, dans la mesure où la complicité pourrait s’entendre comme le fait de dissimuler volontairement des actes, on peut en déduire que Sanogo a tout simplement lâché le morceau. De la position de défendeur, l’illustre prévenu passe à la condition de celui qui n’a d’autres armes que sa capacité de plomber ceux qui peuvent encore espérer s’en sortir.

La Rédaction

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6 COMMENTAIRES

  1. Le boucher de KATI fera mieux de se concentrer sur son accusation car il s’agit de répondre à la question : OU SONT LES INDIVIDUS QU’IL A PRÉSENTÉ A LA TELE COMME SES PRISONNIERS?

  2. I.B.K était bien de ceux qui ont élu domicile à Kati. Ce n’est pas Sanogo qui allait chez lui à Sébéninkoro, c’est bien lui qui faisait les allers retours incessants chez le Caporal. Tous, saufs quelques uns bien connus, avaient élus domicile dans la salle d’attente de ce crétin de Sanogo. C’est I.B.K qui est allé demander sa bénédiction et ses faveurs, pour l’aider auprès des Chefs des grandes familles de bamako. Si quelqu’un a profité des largesses du Capitaine, c’est bien ce crétin de I.B.K. Ils étaient tous devenus des larbins de ce farfelu. I.B.K se mettait presque à genoux pour saluer Sanogo en ces temps-là, les images sont là pour témoigner de l’attitude de chacun devant le Capitaine, tous se courbaient en signe de respect et par déférence. Alors, qu’on ne vienne pas divertir les Maliens avec des histoires héroïques non vécues. Certains d’ailleurs, faisaient transporter leurs repas jusqu’à Kati. Ce n’est pas pour autant que ce salopard de Sanogo doit être exonéré de la pendaison. Il doit payer pour ses crimes, mais aussi pour la violation de la constitution du Mali, que les lâches députés ont masqué par une sorte d’immunité, lui garantissant du coup l’impunité. Mais pour ses crimes, aucun député ou pute ne viendra le tirer d’affaire. Il comprendra, lorsqu’il remplacera Jésus Christ sur la croix, et que son caca suintera le long du bois sur lequel il sera accroché jusqu’à ce que mort s’en suive, qu’il n’était qu’un imbécile, que d’autres ont utilisé à leurs propres fins. Ensuite, il sera jeté dans un puits beaucoup plus profond que celui dans lequel il a pongé ses semblables. Viendra ensuite le tour de ce voleur d’I.B.K qui, après l’avoir crucifié, doit encore être fusillé puis pendu et refusillé de nouveau pour s’assurer qu’il est bien mort. Après quoi, il faut l’incinérer pour qu’il ne contamine pas le sol de l’endroit prévu pour son enterrement afin qu’aucun signe de son passage sur terre ne demeure.

    • En un mot Touré est un aigri.
      IBK n’a jamais courbé l’échine devant AMADOU AYA SANOGO.

  3. Qu’il se taise ou pas, les analystes ont tout compris. Il avait été utilisé comme un cheval de troie. ceux dont il est victime, se cherchent aussi dans les arcanes compliqués du pouvoir. Il est rentré médiocre dans l’histoire et il prendra certainement du temps dans sa prison car ses détracteurs l’attendent de pied ferme au Mali et ailleurs. Pauvre Aya!

  4. Il peut faire toute sorte de révélation sur le tenant actuel du pouvoir mais cela ne les compromettra pas aux yeux du peuple car lui SANOGO n’a aucune crédibilité. Ce n’est pas parce que IBK a su tirer profit de la situation que cela engage sa responsabilité dans ces crimes odieux. Les personnalités mouillées jusqu’au cou sont connues de tous. Il s’agit des MARIKO, des Amion GUINDO, des Bakary BORÉ, des Makan KEÏTA et consorts. Les faits sont encore frais dans les mémoires. Les probables complices sont parmi ces opportunistes, ce n’est pas IBK qu’on a vu taper sur tous les toits et justifier tous les agissements crapuleux du CNDERRIÈRE.

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