Inculpés pour présomption de détournement de 9,4 des 13,4 milliards de francs CFA versés par la Compagnie malienne pour le développement des textiles (Cmdt) à la Confédération des sociétés et coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), entre 2013 et 2018, à titre de ristournes, Bakary Togola et ses 11 co-accusés avaient été acquittés par des assises spéciales relatives aux crimes économiques et financiers organisées en novembre 2021. Un verdict jugé mitigé par bon nombre d’observateurs, y compris le ministère public qui, tambour battant, a porté devant la Cour suprême une requête aux fins d’une annulation pure et simple dudit jugement. Il se susurrait, en effet, des présomptions de prévarication et d’achat du verdict des assesseurs à coups de pactoles, ayant permis aux présumés coupables de bénéficier d’un acquittement. Si l’enquête ouverte sur le comportement des magistrats ayant tranché l’affaire s’est terminée en queue de poisson, le verdict contre Bakary Togola et consorts a été annulé, à la satisfaction des cotonculteurs. Réclamé à cor et à cri, le dossier est sur le point d’être porté devant une juridiction nouvellement composée. Ce, après deux tentatives ratées pour des raisons que seul le ministre de la Justice sait. De bonnes sources, les autorités de la transition ont prêté une oreille attentive à la pétition adressée respectivement à la Présidence et au Garde des Sceaux, dans laquelle les cotonculteurs ont réclamé le paiement en intégral de leurs ristournes. Et ce n’est pas tout. Ils ont également demandé aux autorités de faire la lumière sur leur fonds de stabilisation, estimé à 18 milliards disparus dans les couloirs de la BIM-SA entre le président du C-SCPC et le ministre des Finances de l’époque et l’audit des fonds destinés aux unions-secteurs de 2013 à 2018.
Source : Le Déclic