Affaire Assemblée nationale /«Le Figaro du Mali»: Le procès renvoyé au 22 mars

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Le vent frais qui soufflait ce mercredi matin trahissait de loin la canicule qui a secoué les Bamakois ces derniers jours. C’est dans ce doux climat que s’est ouvert, au tribunal de la Commune I, le procès pour «diffamation et atteinte à l’honneur et à la dignité» intenté par l’Assemblée nationale contre le directeur de publication du journal « Le Figaro du Mali », Amy Baba Cissé.

Un procès qualifié d’historique en raison de l’importance des personnes mises en cause. Pour cela, un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis en place à l’extérieur comme à l’intérieur du palais de justice. Après l’ouverture de l’audience, le juge Emanuel Dakho, qui présidait la séance, a demandé aux deux parties et à leurs avocats de se présenter à la barre. Seuls les avocats de la partie civile se sont présentés pendant que le prévenu, lui, se tenait debout, habillé d’un costume kaki, aux cotés de ses représentants. «Je suis serein et je fais confiance en la justice de notre pays », avait-il dit à la presse avant l’ouverture du procès.

L’audience, qui a débuté à 9h, a permis d’acter la comparution du prévenu et de fixer le montant de la consignation. Elle sera suspendue au bout de 20 minutes. On n’est donc pas rentré dans le vif du sujet contrairement à ce que le public attendait. Nous sommes devant une citation directe. Dans le cas d’espèce, le ministère public, sur instruction du juge, est le premier à intervenir. Il a demandé sur la base de l’article 63 du code de procédure pénale que la plainte, déposée par l’Assemblée nationale, son président Issaka Sidibé et sa secrétaire, Mme Konaté Djénèba Coulibaly, soit consignée pour prendre en charge les frais du procès. Il a laissé le soin au président du tribunal d’en fixer le montant. Justement, le montant de cette consignation a été le premier point de discorde entre les avocats de la partie civile, avec à leur tête, Me Baber Gano, et ceux de la défense conduits par Me Alassane Diop. La partie civile qui n’entend pas réclamer au-delà du franc symbolique en cas de victoire estime que cette consignation ne doit pas être exagérée, et que la justice étant un service public, elle a demandé que le montant de la consignation soit fixé à seulement 15 000 Fcfa. C’est impossible, a réagi Me Diop de la défense qui argumente que la procédure de citation directe a été choisie par les plaignants pour contourner le parquet et l’empêcher d’ouvrir une instruction.

Il a aussi reproché au parquet d’avoir manqué à ses responsabilités en laissant le soin au juge de fixer le montant de la consignation. « Si vous ne le faites pas, nous allons le faire à la hauteur de la symbolique que représente ce procès», a-t-il fait savoir.

Me Alassane Diop estime que cette consignation sert à couvrir non seulement les frais de procédures mais aussi à garantir en cas d’éventuelle condamnation. Il a demandé au juge de fixer le montant à 10 millions que chacun des trois plaignants doit verser.

Après avoir écouté les avocats des deux parties, le président de l’audience, Emanuel Dako, a ordonné une suspension de 15 minutes avant de revenir fixer le montant de la consignation à 2 millions de Fcfa pour l’Assemblée nationale, 1 million de Fcfa pour le président Issiaka Sidibé et 200.000 Fcfa pour Mme Konaté Djénèba Coulibaly. Ces sommes doivent être payées au plus tard le 21 mars prochain. Sans autre forme de procès, le juge a prononcé le renvoi du procès au 22 mars, c’est-à-dire juste après le paiement des frais de consignation.

L. ALMOULOUD

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