Affaire AMARCR contre Orange-Mali : Le Tribunal du Commerce appelé à statuer sur l’affaire le lundi prochain

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Pour une fois, des clients réussissent à traîner le géant de la téléphonie mobile devant un tribunal au Mali. L’espoir des milliers de Maliens repose désormais sur les épaules des magistrats, qui doivent dire le droit, rien que le droit. Comme annoncé dans notre précédente édition, le différend qui oppose les membres de l’Association Malienne des Revendeurs de Cartes de Recharge (AMARCR) à Orange-Mali sera tranché par les magistrats du Tribunal du commerce de Bamako. Qui a été désigné par la famille judiciaire pour statuer sur le dossier après avoir accusé réception de la plainte formulée en bonne et due forme par le conseil de l’AMARCR auprès du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV, le 11 avril dernier. Suite donc à la requête de l’association, Orange-Mali, représenté probablement par son conseil sera entendue au cours d’une première audience de comparution le lundi 24 avril prochain. Une première au Mali peut-être même en Afrique, qu’une multinationale soit appelée à comparaître devant un tribunal pour des faits qui lui sont reprochés.

Pour le cas d’Orange-Mali, les faits concernent des prises d’argent dans les comptes de ses clients sans se référer à une décision de justice. Les victimes de cet acte extra-judiciaire estiment qu’Orange-Mali a abusé de sa position de dominance pour les spolier de leur bien, sans un avertissement préalable encore moins un arrêt de quelque tribunal que ce soit et surtout en violation de la loi sur la protection des données personnelles. N’est-ce pas des faits assimilables à des actes de vol ou de piratage des comptes personnels des clients ? En tous les cas, il appartient aux juges de dire le droit, rien que le droit. Car, il ne s’agit point de protéger un compatriote, mais de dire en toute transparence qu’Orange-Mali a oui ou non le droit de rentrer dans les comptes personnels des clients pour se faire payer des services qu’elle a probablement prélevé déjà. Car, chaque transfert se fait contre une redevance 50 FCFA que le client paie à l’opérateur.

C’est dommage donc qu’une entreprise qui se déclare « entreprise citoyenne » se permette de ‘’piquer’’ les maigres ressources de ses clients, notamment les gestionnaires des tontines de femmes, des comptes des familles des migrants dans les villages très éloignés et des jeunes diplômés qui se débrouillent pour joindre les deux bouts avec ce petit commerce.

M. A. Diakité

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