Accord politique de gouvernance : Me Baber Gano exit !

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La présence de Maître Baber Gano dans le gouvernement, qui fait l’objet d’une plainte du Syndicat autonome de l’Office du Niger, pour un présumé détournement de fonds auprès du Procureur de la République près le Tribunal de la Commune III, chargé du Pôle économique et financier, constitue une violation des dispositions de l’article 4 de l’Accord politique.

Le ministre de l’Intégration africaine est cité dans une affaire de présumé détournement de fonds publics. Le Syndicat autonome de l’Office du Niger a déposé, le 24 septembre, une plainte contre lui auprès du Procureur de la République près le Tribunal de la Commune III, chargé du Pôle économique et financier.

Ce syndicat l’accuse d’avoir «détourné 354 865 682 FCFA, avec la complicité du PDG de l’Office du Niger, Mamadou Mbaré Coulibaly, ordonnateur des dépenses, Oumar Touré DAF exécuteur et cosignataire des virements bancaires et Sadio Dembélé Chef Service Juridique».

Le Syndicat se fonde sur les ordres de virement bancaire suivants :- OV N°1537 de 145 678 779 FCFA à ECOBANK du 20 Décembre 2016 ; OV N°313 de 109 186 903 FCFA à la BDM.SA du 22 Février 2017 ; OV N°725 de 100 000 000 FCFA à la BNDA du 19 Avril 2017. Dans sa plainte, le syndicat note aussi que ceux-ci sont «support légal».

Violation des dispositions de l’article 4 de l’accord politique

Selon le syndicat, Me Baber Gano s’est fait virer personnellement sur son compte bancaire personnel, le 9 août 2019, un montant de 5 millions de FCFA supposé être le payement d’une facture N°02 de son cabinet au bénéfice du contrat d’assistance judicaire du 1er avril 2015, pendant que ce même jour, c’est plutôt un chèque de 150 000 FCFA  qui est établi cette fois-ci au nom du cabinet Gano.

Ce qui est contraire au «Manuel de Procédures comptables de l’Office, qui ne permet pas de payer un chèque ou de virer sur un compte bancaire d’une personne physique la prestation d’une entreprise ou personne morale, qui plus est un ministre en fonction», estime le syndicat.

Face à cette situation, le maintien de Me Baber Gano dans le gouvernement trahit les dispositions de l’article 4 de l’accord politique de gouvernance, en son dernier alinéa : «En cas de faute professionnelle pouvant entacher la réputation du Gouvernement ou d’un crime ou délit flagrant, le Premier ministre et le regroupement dont est issu le ministre concerné, se concerteront pour proposer son remplacement au Président de la République».

De fait, la balle est dans le camp du Premier ministre et du Rpm (Rassemblement pour le Mali), parti au pouvoir, par ricochet, la plateforme électorale EPM (Ensemble pour le Mali).

Contacté, nos questions au ministre Baber Gano sont restées sans réponse. Le PDG de l’Office du Niger, Mamadou Mbaré Coulibaly, a, quant à lui, nié en bloc toutes les accusations.

Il affirme n’avoir jamais autorisé un tel virement et nous invite à nous adresser à Oumar Touré, DAF de l’Office du Niger, pour plus de détails. Celui-ci n’a malheureusement pas voulu répondre à nos sollicitations. Malgré notre insistance !

Abdrahamane Sissoko  

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