Les acteurs de la justice des régions de Ségou et Mopti étaient réunis à Bamako du 15 au 16 mars, dans un hôtel de la place. C’était dans le cadre d’un atelier organisé par le Programme d’Appui à la Justice (PAJM II). Sous le thème : « Atelier de réflexion sur l’amélioration de l’accès à la justice et du fonctionnement de la justice dans certains cercles des régions de Mopti et Ségou touchés par la crise ».
« Nous sommes dans des zones difficiles », informe Issa Coulibaly, procureur de la République près le Tribunal d’instance de Tominian. Les populations, ajoute-t-il, veulent venir à la justice, mais ils sont empêchés. « Cela fausse le problème d’accès à la justice pour tous », a indiqué le procureur Coulibaly. A l’atelier, explique-t-il, «chacun a parlé de ses difficultés ». Selon le procureur de Tominian, les problèmes sont les mêmes pour tous. Il s’agit des problèmes d’accessibilité géographique, d’insécurité, de manque de personnel ou de frais de fonctionnement.
Au Mali, la Loi d’orientation et de programmation de la justice prévoit 190,4 milliards FCFA sur quatre années. Une somme importante qui représente environ 1,41% du budget national accordé à la justice, mais insuffisante pour satisfaire les besoins d’infrastructures, d’équipements, de fonctionnement, de rémunérations, de formation, d’études et recherches en matière législative ou réglementaire. Le PAJM II intervient donc pour « identifier les appuis techniques et financiers », et permettre de « mieux ajuster » ces appuis à la situation particulière dans certains cercles des régions de Mopti et Ségou.
Le PAJM II, c’est à la fois un volet amélioration des conditions de détention des détenus, et un volet formation du personnel judiciaire et pénitentiaire. L’atelier, organisé dans le cadre du second volet, devait se « concentrer sur les régions de Ségou et Mopti qui ont des besoins particuliers en termes de formation, d’infrastructures », a expliqué Laurence Fayolle, Chef d’équipe du PAJM II.
A l’issue de l’atelier de deux jours, les partisans ont recommandé au ministère de la Justice et aux Partenaires techniques et financiers le renforcement de la capacité du personnel dans ces localités, et un accompagnement en formation continue pour les magistrats, les greffiers, les avocats… Au début de la chaine pénale, les officiers de police judiciaire ou de la gendarmerie doivent aussi être formés pour un meilleur accès à la justice dans ces localités.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net