Abou Tourab à la CPI : La poursuite des autres responsables réclamée

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Première comparution d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi devant la CPI
Ahmad Al Faqi Al Mahdi lors de son audience de première comparution le 30 septembre 2015 devant la Cour pénale internationale ©ICC-CPI

Le 30 septembre 2015, Ahmad Al Faqi Al Mahdi dit Abou Tourab, a comparu devant le juge de la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI).  L’audience de première comparution a eu lieu en présence de l’Accusation et de la Défense. Ahmad Al Faqi Al Mahdi était représenté par son Conseil de permanence, Maître Mohamed Aouini. Au cours de l’audience, le juge a vérifié l’identité du suspect et s’est assuré qu’il soit informé des crimes qui lui sont reprochés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome dans une langue qu’il comprend et parle parfaitement, c’est-à-dire l’arabe.

Selon la CPI, l’ouverture de l’audience de confirmation des charges est fixée de façon provisoire au 18 janvier 2016. Une audience de confirmation des charges sert à déterminer s’il y a des motifs substantiels de croire que le suspect a commis ces crimes. Si la Chambre préliminaire décide de confirmer les charges, elle renverra l’affaire devant une Chambre de première instance, laquelle sera chargée de conduire la phase suivante de la procédure, à savoir le procès lui-même.

La Chambre a conclu que les preuves présentées par le Procureur donnent des motifs raisonnables de croire que M. Al Mahdi est pénalement responsable pour avoir commis, individuellement et conjointement avec d’autres personnes, facilité ou autrement contribué à la commission, les crimes de guerre allégués par le Procureur concernant des attaques dirigées intentionnellement contre les bâtiments suivants : le mausolée Sidi Mahmoud Ben Omar Mohamed Aquit ; le mausolée Cheick Mohamed Mahmoud Al Arawani ; le mausolée Cheikh Sidi Mokhtar Ben Sidi Mouhammad Ben Cheick Alkabir ; le mausolée Alpha Moya ; le mausolée Cheick Sidi Ahmed Ben Amar Arragadi ; le mausolée Cheick Mouhamad El Micky ;  le mausolée Cheick Abdoul Kassim Attouaty ; le mausolée Ahamed Fulane ;  le mausolée Bahaber Babadié et la mosquée Sidi Yahia.

La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a, dans un communiqué, indiqué que Ahmad Al Faqi Al Mahdi est un « membre zélé d’un groupe armé, Ansar Dine, il a joué un rôle important et actif pour le fonctionnement de la structure mise en place pendant l’occupation de Tombouctou. Les attaques délibérées contre des monuments historiques et des bâtiments religieux sont des crimes graves. De telles attaques affectent l’humanité tout entière. »

La FIDH, l’AMDH et 16 autres organisations maliennes de défense de droits humains au Mali « se félicitent de la remise rapide par le Niger d’Ahmad Al Mahdi Al Faqi à la Cour Pénale Internationale (CPI) et de son transfèrement à la Haye, où son audience de mise en état a se félicitent de la remise rapide par le Niger d’Ahmad Al Mahdi Al Faqi à la Cour Pénale eu lieu aujourd’hui. »

Ces organisations précisent que Ahmad Al Mahdi Al Faqi, alias Abou Tourab, chef de la Police islamique à Tombouctou pendant l’occupation de la ville par AQMI et Ançar Dine, est poursuivi pour la destruction de sites culturels à Tombouctou en 2012, constitutifs de crimes de guerre.

Cependant, les organisations, qui, au terme d’enquêtes dans le nord du Mali ont porté plainte en mars 2015 devant la justice malienne, contre lui et 14 autres présumés responsables de graves crimes commis à Tombouctou, considèrent que le Bureau du Procureur (BdP) devrait également examiner les allégations crédibles impliquant Al Faqi dans la perpétration de crimes internationaux commis à l’encontre de la population civile, y compris les crimes de viol, d’esclavage sexuel et de mariage forcé.  « Pour les victimes de ces crimes, Abou Tourab et les autres responsables d’Aqmir et Ansar Dine doivent être poursuivis pour les crimes odieux qu’ils ont infligés aux populations de Tombouctou et du nord du Mali. En l’absence d’avancées de la justice malienne, ce devrait être de la responsabilité de la CPI », ont-ils soutenu.

Dans un communiqué du Département d’Etat des Etats-Unis John kirby, le porte-parole a fait cette déclaration : « Nous saluons l’annonce par le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) selon laquelle Ahmad Al Faqi Al Mahdi, un membre présumé du groupe extrémiste Ansar al-Dine (AAD), a été remis à la Cour par les autorités Nigériennes. Ceci constitue une étape importante vers la justice contre les responsables de crimes graves au Mali. » Il a ajouté que les accusations portées contre M. Al Faqi sont les premières poursuites de la CPI relatives aux attaques ciblées contre des bâtiments et des monuments religieux et historiques. Ce sont aussi, a-t-il dit, les premières accusations dans l’enquête de la CPI en cours relative à la situation au Mali.

 

B.D

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1 commentaire

  1. La justice occupe une place centrale dans un pays qui aspire a la democratie.Ceux qui protegent les personnes qui ont commis des crimes de haine sur une population non armee et non impliquee aux
    activites de guerre,par consequent pour des motifs racistes et ethniques,en d’autres mots qui ont commis des crimes de genocide,ceux qui ont commis des crimes atorces ,inhumains et repulsants de guerre,ceux qui ont commis des crimes contre l’humanite,destruction des monuments temoins du genie humain,doivent etre poursuivis et chaties.Leur neutralisation est une question de grande moralite et de respect pour la Justice Internationale.L’amnistie ne concerne pas les criminels prets a recidiver. Ces recidivistes sont d’ailleurs des criminels des rebellions passees.Leur elimination civile fait partie integrante du retatablissement de la Paix.Ces crimes imprescriptibles doivent etre juges et il appartient au Conseil de Securite ,devant le manque de decision appropriee de la Justice Malienne, de se saisir de ces cas de violation grace de la loi Intrenationale d’instruire la Cour Penale Internationale d’emmener ces criminels devant la Cour et de les chatier.Les Organisations non gouvernementales, les partis politiques doivent demander au Conseil de Securite de lancer une procedure d’inculpation de ces trois categories de criminels devant Cour Criminelle Internationale ,en parallele avec la procedure de reconciliation ,de l’amnistie pour les crimes n’impliquant une violation caracterisee des DROITS Humains

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