Le général Amadou Sanogo, à la tête de la junte qui avait renversé Amadou Toumani Touré, ne sera pas poursuivi dans l’affaire de l’assassinat des 21 bérets rouges en 2012. Les juges de la Cour d’appel de Bamako ont prononcé hier l’abandon de la procédure.
« Amadou Sanogo et ses coaccusés ont bénéficié de la loi d’entente nationale adoptée en 2018, précise Jeune Afrique, une loi qui vise à “concrétiser la politique de la restauration de la paix et de la réconciliation”. Les familles et proches des victimes, elles, ont trouvé un accord avec le gouvernement, leur permettant d’être indemnisées (…) : organisation de funérailles nationales pour les victimes, statut de “pupilles de la nation” pour les enfants mineurs, un logement social, ainsi que des réparations financières, entre 15 et 40 millions de FCFA, variant selon le grade des victimes. »
Compensations…
Commentaire du quotidien en ligne Malikilé : « Ainsi prend fin sans condamnation et sans acquittement un feuilleton judiciaire qui a soulevé les passions et divisé les Maliens en deux factions irréductibles. Peut-on dire toutefois que tout est fini et bien fini ? » Pas évident, répond Malikilé, étant donné « la frustration profonde de certains parents des victimes. En effet, ils ont accepté les compensations pour l’arrêt du procès. Mais après cet arrêt hier, ils ont exprimé leur amertume en déclarant que malgré les compensations, ils auraient aimé des condamnations. “Mêmes symboliques”, ont-ils précisé. » Et le quotidien en ligne de conclure : « Ces parents ont eu le beurre, mais pas l’argent du beurre. » Ou plutôt le contraire…
Des arrangements avec la loi ?
En tout cas, « cet arrangement pour enterrer le dossier d’Amadou Sanogo et de ses quinze coaccusés, cet arrangement provoque une grosse colère des organisations de défense des droits de l’homme. »C’est ce que pointe le quotidien bamakois L’Aube.
En effet, écrit le journal, « la CNDH, la Commission Nationale des Droits de l’Homme, a exprimé sa préoccupation par rapport à la lutte contre l’impunité. La CNDH qui rappelle que la loi d’entente nationale en son article 4 soustrait expressément de son champ d’application : “Les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les viols, les conventions internationales et africaines relatives aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire et tout autre crime réputé imprescriptible”. »
« L’impunité n’a jamais généré la réconciliation »
Dans la presse de la sous-région, les réactions sont contrastées…
Ledjely en Guinée s’insurge : « Que le Mali veuille de la réconciliation nationale, c’est tout à fait légitime. C’est même une aspiration des plus compréhensibles au regard de l’incapacité des autorités à enrayer la violence et les divisions qui tourmentent le pays depuis années. Mais ce désir de fédérer les Maliens autour d’un même socle justifie-t-il tous les choix ? », s’interroge le site guinéen. « Surtout, justifie-t-il qu’on absolve tous les péchés, qu’on oublie tout, y compris des actes délibérés d’assassinat ? Certainement pas. D’autant que le chemin choisi ne conduira pas à la destination espérée. Car l’impunité n’a jamais généré la réconciliation. »
« La vérité et la justice sont ainsi sacrifiées sur l’autel de la réconciliation nationale, une sorte de prime à l’impunité », renchérit pour sa part L’Observateur Paalga.
Brûler les scories du passé ?
Enfin, Aujourd’hui, toujours au Burkina, fait entendre sa différence : « S’entêter à mener un procès contre Sanogo, le “réhabilité”, aurait été inutile. Avec le risque d’ouvrir une boîte de Pandore. (…) Oui, poursuit le quotidien ouagalais, les bérets verts qui sont au pouvoir peuvent à présent accélérer cette concorde nationale, par le truchement de cette justice d’arrangement. Il est temps d’ailleurs que tous les pays du Sahel tournent la page et s’attaquent aux problèmes de développement. Le Mali montre la route. D’aucuns crieront à la justice des Bérets verts, des vainqueurs, mais il faut bien brûler ces scories du passé pour avancer. La messe est donc dite, conclut Aujourd’hui. Il ne reste plus à espérer qu’elle contribuera réellement à apaiser les cœurs au Mali et que ce pays n’ait plus encore à danser sur les braises des querelles fratricides. »
Comment pouvez-vous juger quelqu’un que l’etat a jete’ en prison pendant 7 ans en violation flagrante des lois en vigueur au Mali?????
le general sanogo n’a jamais ete’ reconnu coupable des crimes qu’on lui reproche parce qu’il n’a pas ete’ juge’!!!
QUE FAUT-IL FAIRE SI L’ETAT MALIEN VIOLE LES DROITS FONDAMENTAUX D’UN CITOYEN MALIEN????
A’ MES CONNAISSANCES, SANOGO EST UN CITOYEN MALIEN QUI A DES DROITS QUE LE GOUVERNEMENT MALIEN DOIT PROTEGER!!!!
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