2ème édition de la semaine de la justice : Le ministre Mamadou Kassogué fait le point des reformes judiciaires entreprises

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Pour la deuxième année consécutive, l’institution judiciaire du Mali organise une semaine dédiée uniquement à la justice.  Lancée hier lundi à Bamako,  elle a été l’occasion pour le  ministre de la justice et des Gardes des sceaux, Mamadou Kassogué, de faire étalage des reformes que  la justice malienne a connu  sous son magistère.

 « Cette période est  l’une des plus réformatrice du secteur de la justice malienne », qualifie un praticien du droit.  Lequel  félicite l’actuel ministre de la justice et des Gardes qui, pendant ces deux dernières années, a  fait la réforme de la justice et la lutte contre l’impunité son cheval de bataille.  Au Mali,  l’institution judiciaire  a connu des innovations avec  la création  du Pôle national économique et financier, du Pôle national de lutte contre la Cybercriminalité, le parquet spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs Saisis ou Confisqués et la Direction Nationale des Droits de l’Homme. « A part les deux dernières structures, toutes les autres sont fonctionnelles à la date d’aujourd’hui, prouvant ainsi que les réformes ne sont pas faites pour les tiroirs des armoires, mais elles doivent être effectives pour atteindre les objectifs assignés », réjouit  le ministre de la justice, Mamadou Kassogué. Rappelant que la justice a  le devoir de se rapprocher davantage des justiciables au regard des enjeux qu’elle représente pour eux, de façon individuelle et  collective.

En deux ans,  la justice malienne s’est fait parler  d’elle  en engageant   une lutte sans merci contre  la corruption et les autres formes de délinquance économique et financière, de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ou de celle contre la cybercriminalité . Les personnes coupables de dépravation des mœurs et des valeurs sociales à travers les réseaux sociaux ne sont épargnées par la machine judiciaire qui a renvoyée derrière les barreaux  des dizaines de citoyens.  En créant une direction nationale des droits de l’Homme, le  Garde des sceaux  malien estime que  son département s’est amélioré  pour le respect des droits de l’Homme en milieu carcéral.  Cette réforme  s’est traduite  par  l’opérationnalisation de la nouvelle Maison d’Arrêt de Bamako délocalisée à Kénioroba, une référence dans la sous-région voire en Afrique qui respecte les exigences des normes minima des Nations Unies en matière de détention. « Cela  a permis d’effectuer des transfèrements de détenus et d’atténuer considérablement la surpopulation carcérale à Bamako »,  se félicite le ministre de la justice, en rappelant  l’amélioration des conditions de détention, au triple plan de l’alimentation : de l’hygiène et de la santé, le respect des normes et standards des Nations Unies.

« Cour Administrative d’appel de Bamako »

Autre réforme, explique le ministre de la justice, a concerné l’’opérationnalisation de la Cour Administrative d’appel de Bamako. « Elle  ouvre la voie à l’exercice de ce recours ordinaire qui révolutionne notre système de justice administrative avec la possibilité, désormais, de faire examiner la cause de son affaire par cette juridiction avant de saisir, opportunément, la section administrative de la Cour Suprême qui se limitera à son rôle de juridiction de cassation, sauf dans des matières limitativement énumérées où elle peut statuer en premier et dernier ressort », annonce  le  Garde de Sceaux.  Insistant que cette Cour a plusieurs avantages. En premier lieu,  dit-il, elle permet de désengorger la section administrative de la Cour Suprême qui se concentre désormais sur son rôle de juridiction de cassation. En deuxième lieu, poursuit-il,  elle permet de renforcer la qualité des décisions de la justice administrative grâce au filtre de l’appel. Et  enfin, selon lui, elle contribue à renforcer la confiance des justiciables en l’institution judiciaire grâce au droit de pouvoir exercer toutes les voies de recours possibles pour la défense de leurs intérêts.

Au-delà,  le ministre de la justice a déposé sur la table  du Conseil national de transition un projet de texte  sur la relecture  du Code Pénal et du Code de Procédure  pour d’examen et adoption. Le  vote de ce texte par les législateurs, dira-t-il, permettra de  renforcer encore  la lutte contre délinquance économique et financière, la cybercriminalité, le terrorisme, la traite des personnes et les pratiques assimilées, les pratiques esclavagistes, les violences basées sur le genre, les atteintes aux bonnes mœurs, sans oublier les poursuites pénales contre les personnes morales.  Encore, le ministre de la justice annonce que  cette relecture  supprimera les Cours d’assises et leur remplacera par les chambres criminelles instituées au niveau des Tribunaux de Grande Instance. S’y  ajoute à la possibilité de faire appel contre les décisions rendues en matière criminelle, de la suppression de certains privilèges de juridiction,  l’imprescriptibilité des infractions d’atteinte aux biens publics,  le relèvement de la peine plafond concernant le délit, qui passe de cinq (5) à dix (10) ans, la protection des témoins et autres personnes pouvant apporter leur concours à la justice, le renforcement des mesures pour le respect des délais etc.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net   

 

 

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