Le président de la Transition, Assimi Goïta, a présidé le 21 février 2023, l’ouverture des travaux de la 26e conférence annuelle du Groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats sous le thème : “la promotion des droits de l’homme en période de crise”. Cette conférence a été une occasion offerte aux spécialistes des questions de droits de l’Homme, que sont les universitaires, les chercheurs, les professionnels du secteur de la justice ainsi que les organisations de défense des droits de l’Homme, de mener la réflexion sur les préoccupations liées à la thématique et de partager les pistes de solutions identifiées.
La rencontre a eu lieu au CICB en présence du président de l’Union internationale des Magistrats, le Portugais José Manuel Igreja Matos avec à ses côtés la présidente du Groupe africain de l’Union internationale des magistrats, ainsi que des magistrats venus du monde entier.
L’événement a offert l’occasion aux acteurs de la justice d’échanger sur les thèmes relatifs “aux droits de l’Homme et les lois d’amnistie”, “la problématique de la lutte contre la criminalité transnationale organisée en Afrique et la coopération judiciaire”, “la lutte contre la cybercriminalité : les nouvelles techniques d’investigations et le respect de la vie privée”.
Selon le président du Syndicat autonome de la magistrature (Sam), Bourama Kariba Konaté, la tenue de cette conférence à Bamako est une symbolique qui atteste la crédibilité et le respect que le Sam a su forger depuis sa création en 2001 aussi bien au plan national que sur la scène internationale en tant que syndicat en première ligne dans la défense de l’indépendance de la magistrature et du pouvoir judiciaire qui constituent le socle de l’Etat de droit.
En effet, l’implication active du Sam dans la consolidation de l’Etat de droit lui a valu d’être retenu par l’Union internationale des magistrats lors de son congrès organisé au Brésil en 2014 pour siéger au sein du comité restreint chargé de la mise à jour de la Charte sur le statut universel du juge, charte qui a été adoptée à Taiwan en 1999.
La Charte révisée a été par la suite validée à l’unanimité lors de la réunion du conseil central de l’Union internationale des magistrats tenu à Santiago du Chili en novembre 2017. C’est ce Statut universel du juge mis à jour qui fixe les droits ainsi que les devoirs du magistrat et prend en compte les questions portant sur l’éthique et la déontologie à travers une obligation de redevabilité en toute circonstance pour éviter des dérives arbitraires et mettre en exergue l’obligation d’impartialité dans l’exécution de la mission de juger.
Pour lui, le thème central retenu pour les présentes assises, à savoir “la promotion des droits de l’Homme en période de crise” occupera les réflexions à travers plusieurs thématiques dérivées en lien avec la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le terrorisme, la cybercriminalité, la criminalité transnationale organisée qui sont des menaces qui portent atteinte aux droits humains et à la gouvernance fondée sur l’Etat de droit.
A entendre le président José Manuel Igreja Matos, cette organisation internationale professionnelle apolitique regroupe 85 pays membres et travaille à la sauvegarde de l’indépendance du pouvoir judiciaire, condition essentielle de la fonction juridictionnelle et garantie des droits et des libertés de l’Homme.
“Par-delà son intérêt scientifique, cette conférence offre, à la fois, à notre pays et au Sahel, l’opportunité de passer en revue les défis majeurs liés aux fléaux du terrorisme, à la criminalité transnationale organisée et à leurs conséquence”, expliquera le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta dans son discours d’ouverture.
Au regard de l’ampleur et de la complexité de ces phénomènes, le président Goïta a estimé qu’il est indispensable d’encourager toutes les initiatives allant dans le sens d’une mobilisation sous-régionale, régionale et internationale afin de favoriser une réelle prise de conscience face à la menace qu’ils représentent pour la paix, la stabilité sociale et le développement de nos Etats.
Il réitérera que les autorités de la Transition ont toujours placé au cœur de leurs actions, le respect et la promotion des droits humains, de la justice sociale et de la bonne gouvernance.
Ibrahima Ndiaye