L’Association Noyau Dur pour la promotion de la justice transitionnelle au Mali (AND-Mali) a produit un document de plaidoyer pour la participation des victimes de violation des droits de l’hommes au processus de justice transitionnelle au Mali. Le Document a été présenté aux médias et à la société civile au cours d’une conférence, ce jeudi 4 août 2022, à la Maison des femmes de Sabalibougou.
« On ne rase pas la tête d’une personne à son absence », a rappelé Drissa Niankilé, président de l’AND-Mali, pour situer la motivation derrière la production de ce document. Au Mali, ajoute le militant des droits de l’homme, la participation des victimes n’est pas encore à hauteur de souhait dans le processus de justice transitionnelle. A l’issue des foras à Ségou, Koulikoro, Mopti…, la parole a été donnée aux victimes. L’objectif des rencontres, a expliqué le conférencier, était de faire « impliquer les victimes » au processus de justice transitionnelle.
Aux termes de ces activités d’écoute, les victimes ont défini elles-mêmes leurs rôles, les critères de sélection, de participation ou de réparation à certains organes de justice transitionnelle à venir ou existants. Il s’agit par exemple de la participation des victimes à l’Agence de réparation ; au Centre de mémoire pour l’unité et la paix (CMUP) ; aux mécanismes de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des anciens combattants et de Réforme du secteur de la sécurité (RSS).
Le Mali est un pays toujours en crise donc de nouvelles victimes se créent tous les jours. De ce fait, est-il opportun de parler de « réparation » ? « Oui ! », rétorque Abdoul Mounir Baby, chef de projet à l’AND-Mali. La Justice transitionnelle, explique-t-il, est un processus. « Le conflit au Mali est un cas exceptionnel », a indiqué Abdoul Mounir Baby. « Certaines victimes sont mortes, d’autres souffrent au quotidien, il ne faut pas attendre. C’est pourquoi le processus de réconciliation, de réparation et de mémoire a été lancé », a-t-il salué.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net