Justice : les femmes de militaires détenus exigent leur libération

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À la faveur d’une conférence de presse tenue le samedi 19 décembre 2015 dans les locaux de Radio Kayira, sise à Djélibougou en Commune I du District de Bamako, par les Avocats des militaires détenus, le président du parti Sadi et les femmes des militaires emprisonnés dénoncent la violation du droit des détenus et le caractère politique qu’ont pris les arrestations et détentions des bérets verts.

Dans une déclaration des Avocats des militaires détenus lue par Me Tiéssolo Konaré (Avocat à la Cour), il ressort une inquiétude pour le déni de justice. «On parle de déni de justice lorsque les juges refusent de répondre aux requêtes ou négligent de juger… Mieux, le déni de justice s’étend du manquement de l’Etat à son devoir de protection juridictionnelle ; ce qui engage naturellement sa responsabilité. Comment peut-on comprendre que des inculpés mis en liberté avant jugement soient déployés dans des services étatiques et pendant ce temps, d’autres peinent à voir la lumière parce que soumis à un traitement draconien ?» se demande Me Konaré.

Comme illustration, le Collectif des Avocats des militaires détenus à Bamako, à Markala, à Manantali, à Sélingué et à Dioïla rappelle les cas de détention arbitraire du Caporal Seyba Lamine Sangaré, mis sous mandat de dépôt le 28 février 2014 ; du Maréchal des logis, Aly Malamine Touré et du Caporal Hamedi Sissoko, qui, depuis leur première comparution pour être placé sous mandat de dépôt le 24 juin 2014 pour des motifs inavoués, n’ont plus été entendus jusqu’à ce jour. Que dire aussi des cas des frères Yaya Sanogo et Chaka Sanogo, inculpés par le juge d’instruction du Tribunal de première instance de la Commune III, parce qu’ayant tout simplement le même nom de famille que le général Amadou Haya Sanogo.

«Nous estimons que les Maliens ont droit à la bonne information sur le déroulement de toutes les procédures, car estimons qu’un béret rouge n’est pas plus Malien qu’un béret vert. C’est pourquoi le traitement doit être identique et équitable pour la préservation d’une paix durable. Ceci est d’autant plus important que nous ne devons pas oublier les victimes faites par l’agression des bérets rouges le 30 avril 2012, car elles aussi ou leurs ayant-droits réclament justice et réparation comme cela est le cas de l’autre côté», soutient le Collectif.

«Nous saluons la décision prise par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, chef suprême des armées, de faire du Mali un pays émergent par la mise en place de mécanismes et processus adéquats de paix, de sécurité et de développement. Par conséquent, nous sollicitons la mise en liberté de nos époux, laquelle n’enfreint aucunement la loi, ni ne fait obstacle à la procédure judiciaire en cours. Nous réitérons notre demande insistante auprès du président de la République et de son gouvernement pour la prise en compte des victimes civiles et militaires (morts et blessés) dans la tentative de vengeance conduite par le colonel Abdine Guindo, chef du régiment des commandos parachutistes dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012, dans le chapitre de l’indemnisation des victimes du 17 janvier 2012 et du 22 mars à titre exceptionnel», plaident les femmes de militaires détenus dans une déclaration .

Et à la présidente de l’Association des femmes de militaires détenus à Bamako, à Markala, à Manantali, à Sélingué et à Dioïla, Dembélé Oumou Dembélé, d’ajouter : «Nous demandons la levée des sanctions financières et la régularisation du de ceux d’entre eux, dont le salaire continue à subir une retenue mensuelle depuis les 5 mai 2013 et 27 novembre 2013. Nous affirmons que nos chers époux, qui sont de vrais patriotes, demeurent engagés à apporter leur contribution à l’édification du pays en général et à la reconstruction de l’armée et des forces de sécurité en particulier. Nous réaffirmons notre accord et soutien à toute bonne volonté engagée pour le dénouement heureux de cette crise fratricide».

Gabriel TIENOU/Stagiaire

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