La rencontre a eu lieu au siège de l’AJEUMA sis à Yirimadio. C’était sous la houlette de Me Yaye Saye, président de l’Ajeuma et non moins conseiller technique au Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, en présence de Me Pascal Paradis, président d’Avocat sans frontières Canada et porte-parole de la délégation canadienne, accompagné de Mme Pétillon, Me Gervais et de nombreuses autres personnalités.
Notre pays, le Mali traverse une crise multidimensionnelle. Qui a ébranlé les tissus sociaux et a créé un énorme fossé entre les gouvernants et les gouvernés. A l’origine de cette crise qui a secoué et qui continue de secouer notre pays, on peut retenir deux faits majeurs : l’injustice notoire et la promotion de l’impunité. A cela s’ajoute la corruption généralisée. Le cocktail de ces maux a précipité la faillite de l’Etat et l’occupation d’une partie de notre territoire par des groupes armés. Après l’intervention militaire étrangère, de nombreux partenaires sociaux sont au chevet du Mali. Nos amis du Canada ne sont pas restés en marge, d’où cette importante cérémonie qui a regroupé les jeunes magistrats du Mali et les partenaires canadiens.
De quoi s’agit-elle ?
Selon Pascal Paradis, c’est une rencontre de dialogue, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet qui s’appelle « Justice prévention et réconciliation » (JUPREC) pour limiter les conflits au Mali. Un projet de 5 ans qui est soutenu par la coopération canadienne. Pour une véritable réconciliation intermalienne, ce projet va se concentrer sur l’accès à la justice, des victimes du conflit et d’autres personnes qui ont déjà été affectées par la crise et par des problèmes d’injustice au Mali.
C’est un projet qui va d’abord favoriser l’octroi des services d’assistance judiciaire. Qui va travailler en collaboration avec des partenaires maliens à la lutte contre l’impunité et à la lutte contre la corruption. C’est aussi un projet qui va se consacrer à appuyer la participation de la société civile au processus de justice transitionnelle.
Les grands axes de JUPREC
C’est un projet d’organisation canadienne dont la mise en place des structures est en cours à travers le pays. Les prises de contact avec les différents partenaires de la société civile malienne sont en bonne voie pour une synergie d’actions dans l’atteinte des objectifs fixés.
« Les actions à mener seront entre autres la fourniture des services d’assistance judiciaire, la participation auprès des avocats et avocates, des magistrats et magistrates qui participent à construire des camps emblématiques de violations graves de droits humains pour qu’ils progressent devant les instances décisionnelles maliennes. Et qu’on commence à écrire ce qui s’est passé et à connaitre la vérité enfin d’établir des responsabilités et qu’on s’assure que ça ne se reproduisent plus dans l’avenir. Avec une enveloppe conséquente, le budget de ce projet sera entièrement financé par la coopération canadienne » a conclu Me Pascal Paradis.
Pour sa part, le vice-président de l’Ajeuma, Mamoudou Kassogué, a laissé entendre sa satisfaction : « nous sortons très satisfaits de cette rencontre avec des partenaires, nous avons inscrit notre action dans la lutte contre l’impunité, pour l’encrage des valeurs morales et l’émergence d’une magistrature de qualité. Parce que nous savons que sans une magistrature de qualité on ne peut pas réussir quelques choses de grand. La magistrature est l’un des pliés les plus importants de la société. Si, nous avons des partenaires qui veulent nous aider dans ce sens pour l’atteinte de nos objectifs nous ne pouvons qu’être comblés ».
A noter que depuis l’inauguration du siège de l’Ajeuma, en décembre dernier, par le Secrétaire général du Ministère de la Justice, Me Boya Dembélé, les Jeunes magistrats sont au four et au moulin pour redorer le blason de la magistrature malienne et apporter leur touche à la réconciliation nationale et le vivre ensemble. C’est dans ce cadre que la dynamique association des jeunes magistrats a reçu la visite du nouveau Ministre Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Diarra. Auparavant, c’était l’association des jeunes avocats du Mali, avec à sa tête Me Naja Bioulé Camara, qui avait rendu visite à sa sœur : l’Ajeuma.
A.B.D
Du bon travail! Bon courage!
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