Situé à environ 1400 km de Bamako, le port de Nouakchott, appelé également port de l’Amitié, est l’un des plus proches de notre pays.
Faire de la continentalité de notre pays un atout et faciliter son approvisionnement correct à partir des différents ports de la sous-région, est l’un des objectifs principaux des journées portes ouvertes que le ministère de l’Equipement et des Transports et la direction nationale des transports terrestres, maritimes et fluviaux ont initié depuis un an dans certains ports. Après Dakar en 2010, les journées portes ouvertes sur le développement du corridor Nouakchott-Bamako se sont déroulées la semaine dernière, dans la capitale mauritanienne. L’événement a regroupé autour des ministres de l’Equipement et des Transports, Hamed Diane Séméga, et des Industries, des Investissements et du Commerce, Mme Sangaré Niamoto Bah, leurs homologues mauritaniens. Organisées par les Entrepôts maliens en Mauritanie (Emamau), le port autonome de Nouakchott et leurs partenaires, ces journées créent un cadre d’échange entre décideurs et utilisateurs sur les différents aspects du développement du trafic et plus largement, du renforcement et de la consolidation des relations entre nos deux pays.
Situé à environ 1400 km de Bamako, le port de Nouakchott, appelé également port de l’Amitié, est l’un des plus proches de notre pays. On y accède par une route bitumée en passant par Nioro et Gogui. Une autre route passant par Nara et Nema sera bientôt construite. La construction d’un port sec à Guogui apportera un plus aux échanges commerciaux entre les deux pays. Un autre avantage du port de Nouakchott pour nos opérateurs économiques est qu’il permet d’approvisionner directement plusieurs régions de notre pays notamment Kayes, Ségou, Mopti et Koulikoro. Depuis son inauguration en 1986, le port ne cesse de se développer. Plus 3 millions de tonnes de produits y ont transité en 2010 contre seulement 400 000 tonnes en 1987. Côté infrastructures, le port de l’Amitié de Nouakchott dispose d’un quai long de 585 m et large de 45 m qui offre trois postes à quai et un quai de service.
Le port dispose également d’un poste pétrolier sur coffres de mouillage et d’une superficie totale de terre-plein estimé à 105 ha dont 58 ont été aménagés. Les entrepôts maliens en Mauritanie ont pour missions, entre autres, de gérer les accords, conventions et protocoles en matière de transport et de transit maritimes signés entre les deux pays, gérer les installations, organiser l’entreposage des marchandises maliennes et effectuer le suivi de l’évacuation. « Ces portes ouvertes sont d’autant plus importantes qu’elles offrent une opportunité sérieuse à nous opérateurs économiques de trouver des réponses appropriées aux contraintes et défis auxquels nous sommes confrontés », a expliqué le président du Conseil malien des chargeurs, Ousmane Babalaye Dao. Plus d’une cinquantaine d’opérateurs économiques maliens de divers secteurs d’activités ont pris part à la rencontre. Les problèmes que rencontrent les transporteurs maliens dans le domaine du transport des personnes et des biens sont révélateurs de la nécessité de ces journées. Entre Guogui et Nouakchott, sur une distance d’environ 600 km, les transporteurs ont recensé 38 postes de contrôle. De même, les autobus maliens sont interdits sur le territoire mauritanien depuis trois ans. Le transport des personnes se fait par transbordement à la frontière des deux pays. Autres problèmes : les faux frais perçus par la police et la gendarmerie en territoire mauritanien. Ainsi tous les passagers en provenance du Mali déboursent chacun entre 2000 et 3000 Fcfa pour entrer en Mauritanie. Aux postes de contrôle, les sommes perçues illégalement sur les véhicules varient entre 5 000 et 25 000 Fcfa.
Les opérateurs économiques mauritaniens, pour leur part, se plaignent des tracasseries dont ils sont victimes sur le territoire malien. Ils soulignent aussi la surcharge, l’état défectueux de certains véhicules en provenance du Mali, et surtout le manque d’équipements dans certains postes de contrôle ou de transit pour faire face aux besoins du transport des marchandises en conteneurs. Toutes ces pratiques décriées portent un coup dur à l’intégration mais également aux accords et conventions dans le domaine des transports et des échanges commerciaux entre nos deux pays. « Pour réussir l’intégration économique de nos pays dans un contexte de mondialisation, nous devons impérativement jouer sur des facteurs aussi décisifs que l’accessibilité de nos marché pour faciliter la libre circulations des personnes, des biens et des capitaux », a indiqué le ministre de l’Equipement et des Transports. Pour Ahmed Diane Séméga, le développement du secteur des transports en terme de services et d’infrastructures, est un levier important d’accélération de la croissance économique et de réduction de la pauvreté dans nos deux Etats. Le but ultime de ces journées portuaires consiste à imaginer les voies et moyens propres à faire du port de Nouakchott, la porte maritime du Mali, a confirmé le ministre en charge des Transports mauritaniens. Pour Yahia Hadamin, il faut identifier les contraintes afin de trouver les solutions propres à favoriser le développement des échanges entre les deux pays. La rencontre permet donc d’ouvrir un dialogue fructueux entre les intervenants du corridor sur les questions d’intérêt commun et, surtout, de montrer aux acteurs du corridor le niveau des services et les améliorations à faire.
Envoyé spécial
Be COULIBALY