Journées mortes à Bamako: La montagne a accouché d’une souris

0

Contrairement à la volonté affichée des « bouffeurs »  du clan Bittar de paralyser la capitale par des journées mortes, les commerçants soucieux de la crise actuelle ont tranquillement vaqué à leurs affaires, se démarquant ainsi des conflits d’intérêts des organisateurs de ces journées et non moins membres du bureau sortant de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Autant dire que la montagne a accouché d’une souris, puisque ces organisateurs n’ont guère été suivis dans leur mouvement.

Le week-end dernier, des syndicalistes du monde des commerçants de Bamako, ex-membres du bureau de la CCIM (camp Bittar) avaient programmé, pour hier et aujourd’hui,     deux journées mortes à  Bamako. Aussi, ils ont demandé aux commerçants détaillants et grossistes de ne pas faire des activités commerciales dans la capitale et cela, malgré les interventions des autorités du pays et de Bamako en particulier. Comme la fois dernière, Hamma Cissé et son groupement des commerçants détaillants tenaient coûte que coûte à faire une démonstration de force. Mais mal leur en a pris car la majorité des commerçants de la capitale ont plutôt préféré vaquer à leurs activités habituelles. Seules quelques boutiques « mangeant dans le plat » des initiateurs de ces journées mortes ont fermé leurs portes.

« Le pain ne marche plus à merveille. Nous sommes à la fin du mois et on a une obligation de payer le personnel…Nous avons d’autres soucis que de nous lancer bêtement dans des grèves inutiles…Nous, nous allons continuer à travailler…», a déclaré un boulanger. Selon lui, ces grévistes sont des gens qui ne cherchent qu’à empêcher le collège transitoire de la CCIM de faire la lumière sur leurs mauvaises gestions. Tout comme cette boulangerie située en commune II, aucune boulangerie de Bamako n’a cessé de fonctionner pour observer les deux journées mortes. Par ailleurs, l’affluence était normale au grand marché de Bamako. Ces commerçants aussi n’ont pas voulu suivre le clan Bittar dans sa tentative de sabotage du collège transitoire de la CCIM.

Les non dits de cette grève

Ces agitations font suite à la mise en place d’un Collège transitoire à la CCIM après l’expiration du mandat du bureau dirigé par Jeamille Bittar. Après leur prise de service et des vérifications, le Collège transitoire a découvert beaucoup de lacunes dans la gestion du bureau sortant. Entre autres, des marchés de gré à gré, des contrats fictifs, des conflits d’intérêts…Selon des sources proches du dossier, des marchés fictifs et de gré à gré ont été attribués à plusieurs millions de FCFA à des membres et proches mêmes dudit bureau de Bittar. A tout cela, il faut ajouter l’existence fictive d’une société de nettoyage  dont l’argent revient à un des membres du bureau. Quant aux conflits d’intérêts, le président sortant, Bittar faisait toutes les impressions amputant à la caisse de la CCIM. En clair, selon nos sources bien introduites, les marchés concernant la chambre étaient partagés entre les membres avec des surfacturations à la pelle.

Voyant la fermeture de leur « robinet » et  sentant d’éventuelles poursuites judiciaires, les éléments du camp de Bittar se sont alors transformés en  agitateurs non seulement pour intimider les membres du nouveau bureau  de la CCIM, mais aussi pour défier les autorités  afin qu’elles sursoient à toute action allant à leur encontre.  Après des marches pacifiques infructueuses,  ces déstabilisateurs ont eu le culot d’organiser des journées mortes à Bamako. Mais contre toute attente, les commerçants de la ville se sont désolidarisés de ces jeux de préservation d’intérêts personnels du clan Bittar. « Le chien aboie, la caravane passe » : tel semble être en quelque sorte la réponse   que les commerçants ont réservée aux agitateurs mal intentionnés du camp Bittar.

Par contre, les transporteurs  en commun SOTRAMA » n’ont pas travaillé hier à Bamako. Uniquement les SOTRAMA parce que les taxis continuaient à faire leurs courses : qui est fou ? Cependant, il faut préciser que ces SOTRAMA ont grevé non pour soutenir les agitateurs du clan Bittar, mais plutôt à cause des tracasseries policières car le dimanche dernier, ces transporteurs en commun véhiculaient la nouvelle à travers la ville, avec micro haut parleur, qu’ils feront une grève pour que les policiers cessent  leurs tracasseries. En fin de compte, ces journées mortes initiées par le clan Bittar ont été un échec cuisant. C’est dire enfin que la montagne a accouché d’une souris.

Oumar Diakité

Commentaires via Facebook :