Initiée par les femmes d’Afrique au congrès de la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF) tenu à Vienne (Autriche) en mai 1958, l’organisation continentale des femmes s’appelait initialement « Conférence des femmes africaines ». Elle prendra plus tard le nom d’Organisation panafricaine des femmes au congrès de Dakar en 1974.
Les objectifs visés étaient, entre autres, l’émancipation de la femme africaine, la libération totale du continent du joug colonial, l’élimination de l’Apartheid et l’instauration d’une justice commune qui défend les droits de l’Homme. L’institutionnalisation du 31 juillet offre ainsi aux Africaines, un cadre permanent et régulier de dialogue et d’échange entre elles-mêmes et entre elles et leurs gouvernements sur les sujets brûlants qui affectent leur vie.
Le choix du thème sur le plan continental, s’explique par le fait qu’après 50 ans d’actions et d’expériences de l’OPF et malgré les résultats positifs enregistrés et les engagements pris par les Etats, les défis à relever sont encore énormes. En effet, l’Afrique reste marquée par la faible application des engagements pris par les Etats, la mauvaise gouvernance démocratique, l’insuffisance de l’éducation à la citoyenneté, la faible implication des femmes dans les différentes missions de médiation au niveau sous-régional, régional et international, la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions à tous les niveaux.
Tout cela contribue à la précarité des conditions de vie des Africaines marquées par une pauvreté accrue, l’analphabétisme, la mortalité maternelle et infantile élevée, le sida, le paludisme, les conflits, et les violences basées sur le genre.
En ce qui concerne notre pays, la présente Journée panafricaine des femmes, survient dans un contexte particulier avec les séquelles de l’occupation des régions du Nord. L’invasion de cette partie du pays par les groupes islamistes et séparatistes a engendré des préjudices multiples et multiformes sur les populations et sur les infrastructures. Les Maliennes sont appelées à plus d’engagement patriotique pour la construction nationale. Elles doivent participer pleinement et efficacement à toutes les actions de développement économique et social. Leur implication dans l’élaboration des grandes orientations économiques et politiques et de leur autonomisation pour l’amélioration de leurs conditions de vie et le bien-être de leur famille et des populations est indispensable pour le retour d’une paix durable.
La Journée panafricaine de cette année entend amener les Africaines à identifier et renforcer les débats autour des défis de l’Afrique, 50 ans après la création de l’OPF. Il s’agit aussi de persuader les femmes de s’investir davantage pour la construction du Mali dans un contexte de développement post-crise.
La Journée sera ainsi l’occasion d’informer sur les besoins, les attentes et les défis identifiés par les Maliennes, cinquante ans après la création de l’OPF. Les femmes seront aussi informées sur des acquis et réalisations de l’OPF et sur la lutte des Maliennes dans le parcours de l’OPF (1962-2012). L’objectif étant d’inciter les femmes à assumer leurs rôles et responsabilités dans la construction du Mali post-crise, les informer de l’importance de leur participation en tant que candidates ou électrices aux élections générales, et enfin susciter la candidature des femmes aux postes électifs.
Ces séances de sensibilisation et d’information se feront à travers l’organisation d’une table ronde sur le rôle de l’OPF dans le développement de l’Afrique, la gestion et la prévention des conflits en Afrique. Une conférence-débat sur les rôles et responsabilités des femmes dans la promotion des droits humains en Afrique, et sur l’importance de la participation politique des femmes, les rôles et responsabilités des femmes dans les élections générales sont également au menu des activités.
Par ailleurs, un forum est prévu sur le rôle et la responsabilité des femmes dans la relance économique du pays après la crise de 2012. L’OPF procédera également à une remise de dons aux femmes et enfants démunis et aux victimes du conflit.
M. A. TRAORE