À l’instar des autres pays africains, le Mali a célébré le 31 juillet Journée panafricaine des femmes à la Maison de la Femme et de l’Enfant de Sabalibougou. Le thème retenu cette année par le Mali : « Cinquantenaire de l’OPF : paix et sécurité, un défi pour les femmes du Mali ».
Cette année, les femmes maliennes ont célébré la Journée panafricaine des femmes dans un contexte de crise avec l’occupation du Nord du pays. Ce qui fait que cette journée a été dédiée aux femmes victimes de la crise du Nord. Dépistage à l’infirmerie de la Maison de la Femme et de l’Enfant de Sabalibougou, remise de dons aux femmes déplacées du Nord, poème et récital sur la paix, témoignages des femmes déplacées du Nord. Tels sont les temps forts de cette cérémonie simple, pas trop longue, mais significative car elle parlait d’assistance et de solidarité envers les femmes victimes de la crise du Nord. Le ministre de la Famille, de la Promotion de la femme et de l’enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, dira que malgré les difficultés, les femmes sont décidées et atteindront leur objectif ultime qui est celui de brandir un jour le flambeau de la paix.
L’Organisation panafricaine des femmes (OPF) a été initiée par les femmes d’Afrique au Congrès de la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF) tenu en mai 1958 à Vienne, en Autriche A sa création le 31 juillet 1962 à Dar-es-Salam en Tanzanie, l’Organisation féminine continentale africaine s’appelait « Conférence des femmes africaines » qui prendra plus tard le nom d’Organisation panafricaine des femmes au Congrès de Dakar en 1974. D’ailleurs, l’Organisation fête cette année son cinquantenaire anniversaire. Ainsi, la Journée panafricaine des femmes constitue un cadre privilégié pour instaurer, de façon permanente et régulière, le dialogue entre les femmes elles-mêmes et entre elles leurs gouvernements respectifs sur les sujets brûlants affectant leur vie.
Les témoignages de deux jeunes femmes qui ont quitté le Nord
Zalihatou Abida Maïga : « On a beaucoup souffert avant d’arriver à Bamako. On a fait 8 jours dans les pinasses. Ici, à Bamako, je peux dire que ça va car j’ai pu faire l’examen. Je suis en 4è année à l’Institut de formation des maîtres. La rébellion n’est pas bien. C’est bien de faire les dons, mais je pense qu’il faut trouver rapidement une solution aux problèmes du Nord. A mon avis, la solution, c’est la négociation. Il faut éviter la guerre ».
Aguécha Dicko : « Le premier jour où les rebelles sont venus à Gourma Rharouss, ce jour restera gravé dans ma mémoire. Je me rappelle, c’est fait aux environs de 9 heures. J’étais avec mes frères, nos parents étaient absents. Nous avons bouclé toutes les portes de la maison et on est resté à faire des va et vient dans la maison…J’ai quitté le 17 mai pour venir à Bamako, et c’est un frère des rebelles qui transportait les gens dans un véhicule contre de l’argent. J’ai quitté Rharouss et mes frères sont restés quelques jours, après ils sont venus. Le véhicule qui nous transportait nous a laissés à Gossi. De là-bas, j’ai pris le car pour Bamako. Et arrivée à Sévaré, le calvaire commence encore. Les militaires commencent à fouiller partout pour voir si quelqu’un n’avait pas d’arme. Aujourd’hui, je suis logée chez des parents, mais la vie à Bamako n’est pas facile ».
Salimata Fofana