Le VIH SIDA est une épidémie qui a fait des ravages et qui continuera toujours, si l’on n’y prend pas garde. Pour combattre ce fléau et le bouter cette maladie hors de nos frontières, l’engagement des plus hautes autorités du pays, des partenaires techniques et financiers, des élus, de la communauté est indispensable. Cela n’est pas possible sans l’engagement de tous. Avec l’implication de tous les Maliens, cette pandémie sera un mauvais souvenir. Comme le dit l’adage français, « à cœur voyant rien n’est impossible ». Avec la volonté des uns et des autres, cette infection sera éradiquée. Aujourd’hui, il est inadmissible que les enfants naissent avec cette infection qui a fait des milliers de victimes, des milliers d’orphelins dans le monde. Certes, la mise en œuvre du Plan d’Elimination de la Transmission Mère-Enfant mettra fin à la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant. La Prévention de la Transmission Mère –Enfant ne devient une réalité que lorsque tout le monde accepte de s’engager pour éliminer cette maladie dont le monde n’a plus besoin. Le VIH est l’affaire de tous et l’ennemi de l’Homme. Tout le monde doit se mobiliser pour vaincre ce fléau.
En effet, au Mali, les chiffres sont inquiétants malgré que des progrès ont été réalisés (passage de 338 sites de PTME en 2013 à 416 en 2014), la couverture nationale de centre de santé en sites de Prévention de la Transmission Mère-Enfant reste très largement insuffisante avec seulement 33%(source rapport2014 de la CSLS).En outre, une très proportion de sites PTME offre la PCR pour le diagnostic précoce des enfants nés de mères séropositives. De plus, la prise en charge pédiatrique connaît des difficultés de collecte et d’acheminement des prélèvements des sites vers l’unique laboratoire de référence situé à l’INRSP de Bamako.
Selon l’ONU SIDA, le nombre d’enfants naissant dans le monde avec le VIH chaque année a presque diminué de moitié, passant de 400.000 en 2009 à 240.000 en 2013. Ainsi, au niveau mondial, des avancées remarquables ont été notifiées dans la lutte contre cette maladie, grâce aux efforts menés dans les pays pour l’élimination de la Transmission Mère-Enfant.
Le Président SYLLA a indiqué que la transmission du VIH de la mère à l’enfant demeure un frein dans l’atteinte de l’ objectif, malgré les avancées notoires dans la lutte contre le sida au Mali.
Selon le conférencier, le plan d’Elimination de la Transmission Mère-Enfant élaboré et validé il y a un an , a identifié les goulots d’étranglements et a proposé des stratégies pertinentes, afin de pallier à la problématique de la Transmission Mère-Enfant et de la prise en charge pédiatrique au Mali.
Il a constaté que la mise en œuvre de ce plan est entravée par des problèmes de financement. Or, son application permettrait de réduire à moins de 4% le taux de transmission verticale du VIH et de moitié les décès maternels et infantiles liés au VIH. Il a indiqué que le taux de prévalence au niveau national est de 1.1% et les 60%des personnes affectées sont des femmes. Ces objectifs bien qu’ambitieux ne sont pas impossibles à atteindre, avec l’effort de tout chacun et particulièrement grâce à l’engagement pris par les Premières Dames d’Afrique, pour l’élimination de la Transmission Mère –Enfant dans le cadre de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le Sida ( OPDAS),a-t-il précisé.
Il a déploré que le Sida demeure un problème majeur chez nous et que le virus continue de faire des ravages chez les femmes et des enfants qui continuent à naître avec le VIH SIDA. Car, ce sont les femmes et les enfants qui paient le plus lourd tribut au fléau.
Il a continué en affirmant qu’il n’est pas normal que les femmes continuent à trainer ce fléau, surtout dans notre pays qui est visiblement en retard sur les autres pays de la sous-région comme le Burkina Faso la Côte d’Ivoire, qui ont atteint un taux de couverture de 50%.
Il a enfin lancé avec ce cri de cœur , un appel invitant les acteurs communautaires à la mobilisation sociale et à une forte implication contre le fléau, la stigmatisation et la discrimination, dans une appropriation communautaire et une pérennisation est nécessaire.
« Il est important que les autorités du Mali et les partenaires qui sont engagés autour de ce plan puissent honorer leurs engagements aux yeux des femmes et enfants qui les regardent. Le Sida tue » ! A-t-il conclu.
Mamadou SISSOKO