Sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, les travaux de la treizième édition de la Jnc du Mali, organisée par l’Association des Municipalités du Mali (AMM), ont été lancés le 8 décembre 2014, au Cicb. Le thème de cette année est : «les collectivités territoriales dans le processus de paix, de dialogue et de réconciliation nationale».
Selon Ousmane SY, Ministre de la Décentralisation et de la ville, l’édition 2014 de la Jnc se tient dans un contexte national marqué par la relance du processus de dialogue et de réconciliation qui a mis le renforcement de la libre administration et la régionalisation du développement territorial au cœur des propositions pour le retour d’une paix définitive. «Cette option, comme axe pour l’approfondissement de la reforme de décentralisation, reste la seule voie qui peut nous permettre de préserver l’unité de notre nation tout en répondant aux aspirations des populations maliennes à plus de responsabilités et de libertés d’initiatives», a précisé le ministre Ousmane Sy. Pour faire face à cette réforme, a soutenu Ousmane Sy, deux défis majeurs paraissent importants à mettre en exergue. D’une part, le défi du développement économique territorial cohérent, équilibré et solidaire pensé en fonction de la spécificité des territoires et de leurs atouts. «Il s’agit de faire de chaque région de notre pays un espace dynamique de production de richesses pour soutenir la croissance et promouvoir la création d’emplois notamment pour les jeunes. Cela pour redonner vie à nos différents territoires que plusieurs décennies de centralisation ont appauvris et vider de leurs forces vives», a-t-il appuyé. D’autre part, le défi d’une gouvernance publique plus inclusive qui seule permet d’aboutir à une réelle implication et responsabilisation des citoyens, des entreprises du secteur privé, des organisations de la société civile et des autorités coutumières dans la gestion des affaires publiques, y compris celles relatives à la prévention et à la gestion des conflits. «Le Mali démocratique du 21ème siècle ne saurait être géré avec des institutions et des règles établies par et pour le Soudan colonial du 19ème siècle», a rappelé le ministre Sy Ousmane. Le président de l’AMM, Boubacar Ba a dit que cette journée s’inscrit dans la dynamique d’un soutien et d’un engagement sans faille de l’ensemble des 10.782 élus locaux du pays, aux efforts des autorités, de la société civile et de la communauté internationale, pour un Mali apaisé, réconcilié, unifié. Boubacar Ba, a sollicité IBK à la résolution rapide des sujets qu’ils ont abordé et auront a abordé au cours de leurs travaux. L’on note la mise en place d’une police municipale au Mali. «Aujourd’hui, avec la montée en puissance du grand banditisme, de la délinquance juvénile, tant dans nos villes que dans nos campagnes, il y a lieu d’aller rapidement à l’opérationnalisation d’une telle force, qui suppléera efficacement nos forces de sécurité, notamment la police nationale, qui aura tout le loisir de s’attaquer à ses tâches prioritaires de sécurité. La police municipale constitue également un vivier important de création d’emplois pour nos jeunes. Elle permettra aux collectivités de disposer de forces autonomes, pour les appuyer dans la mobilisation des ressources, la fluidité dans la circulation, l’occupation anarchique des espaces, les constructions sans autorisations», a-t-il expliqué. L’autre sujet de préoccupation des élus communaux, est la régionalisation. «La régionalisation, considérée comme la phase II de la décentralisation, suscite encore des questions, des interrogations, parfois quelques soucis que nous pouvons considérer comme tout à fait légitimes. Mais le point sur lequel nous souhaitons attirer votre attention et celle du gouvernement, est relatif à la mise en place des agences de développement régional. Si l’urgence de la situation du pays nous recommande d’accélérer ce processus, cela ne devrait pas conduire à poser des actes ou prendre des décisions qui rendraient encore plus difficile la situation des collectivités niveau communes et cercles, notamment en termes de mobilisation de ressources, de maitrise d’ouvrage des investissements». Un Mémorandum remis au chef de l’Etat, dans lequel est fait le point des préoccupations des Maires comme le budget d’Etat 2015, qui ne semble pas avoir pris en compte les importantes réformes du processus de décentralisation. De Même que l’arrêté interministériel portant suspension des transactions foncières et l’instruction ministérielle d’exclusion des collectivités de toute activité de gestion foncière).
H.B.Fofana