A l’instar de la communauté internationale, notre pays a commémoré le 31 mai la Journée mondiale sans tabac sous le thème: «le tabac et les cardiopathies».
Instituée depuis 1988, la Journée mondiale sans tabac vise à protéger les générations actuelles et futures non seulement des conséquences désastreuses du tabac sur la santé mais également du fléau que le tabagisme représente pour la société, l’environnement et l’économie. Pour magnifier cet événement, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Samba Sow, s’est penché dans son allocution de veille de la célébration de l’événement sur les méfaits du tabagisme sur la santé de populations. A l’en croire, la pathologie tabagique est une pandémie mondiale qui fait de plus en plus des ravages dans les pays les moins avancés. Selon lui, la présente journée permettra de sensibiliser sur les aspects suivants: le lien entre le tabac et les cardiopathies et les maladies cardiovasculaires ; les actions et les mesures que le gouvernement et les populations peuvent entreprendre pour réduire les risques pour la santé liés au tabac sachant que la consommation de tabac ainsi que l’exposition au tabagisme passif représentent environ 12 % de tous les décès dus à une cardiopathie.
Effets néfastes du tabac
La consommation de tabac est l’une des plus graves menaces pour la santé publique mondiale. Selon le Pr Samba Sow, c’est près de 6 millions de personnes qui perdent leur vie à cause de ce fléau dans le monde. Et d’ajouter que plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000 des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Plus grave encore, c’est une personne environ qui meurt toutes les six secondes du fait de ce fléau. La moitié des consommateurs actuels mourront d’une maladie liée au tabac.
Impacts sociaux économiques
Près de 80% du milliard de fumeurs que compte la planète vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde. Les consommateurs de tabac qui décèdent prématurément privent leur famille de revenus, font augmenter les dépenses de santé et freinent le développement économique.
Au Mali, les enquêtes menées entre 2008 et 2017 ont montré un taux de prévalence du tabagisme entre 10,8% et 16,6%.
Pour faire face au fléau du tabagisme dans notre pays, le ministre Samba Sow a annoncé un certain nombre de mesures. Il s’agit, entre autres, de la ratification de la Convention cadre de lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS le 19 octobre 2005 ; l’adoption de la Loi N° 10- 033 du 12 Juillet 2010 relative à la commercialisation et à la consommation du tabac et des produits du tabac ; l’interdiction par les medias la publicité, le parrainage et la promotion du tabac et des produits de tabac. Il faut ajouter l’adoption du protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac en 2015 et l’élaboration du plan stratégique national multisectoriel de lutte antitabac. Cependant, le MSHP invite l’ensemble des maliens à la lutte contre le tabagisme pour sauver les générations futures.
O.D.