journée mondiale de la démocratie : Un constat amer

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Ce vendredi 15 mars est célébrée la Journée mondiale de la démocratie. Une Journée largement dédiée pour encourager les gouvernements du monde entier à renforcer, à consolider et à analyser l’état de santé de la démocratie dans le monde. Au regard de ce qui passe dans le monde, la démocratie est en pleine décadence laissant place au régime hybride à la fois totalitaire et fasciste.

Instaurée en 2007 par l’Assemblée générale des Nations unies, la Journée mondiale de la démocratie est l’occasion pour chaque Etat, de réévaluer l’état de la démocratie dans le monde. La démocratie est un processus autant qu’un objectif, et seule la pleine participation et l’appui de la communauté internationale, des organes de gouvernance nationaux, de la société civile et des individus, permettront de faire de l’idéal démocratique une réalité universelle.

Cet idéal démocratique va avec la liberté, le respect des droits de l’Homme et le principe de la tenue d’élections honnêtes et périodiques au suffrage universel sont des valeurs qui constituent des ciments essentiels de la démocratie. A son tour, la démocratie devient un environnement naturel pour la protection et la réalisation effective des droits de l’Homme. Ces valeurs sont incarnées par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et développées plus avant dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui consacre toute une série de droits politiques et de libertés civiles qui sont les piliers d’une véritable démocratie. Seize ans après la création de cette journée si on fait une analyse sans complaisance de l’état de la démocratie dans le monde, le tableau est à la fois plaisantin et catastrophique.

Ces dernières décennies, les régimes démocratiques ont laissé place aux régimes hybrides c’est-à-dire les régimes qui combinent pratiques autoritaires du pouvoir et élections démocratiques progressent de façon spectaculaire.

Au Mali, en seulement 32 ans d’exercice démocratique, la démocratie est fortement malmenée ces dernières années. Il y a certains propagandistes et populistes qui ont fait savoir à l’opinion malienne que tous les malheurs du Mali viendraient de la démocratie. En raison des deux coups d’Etat que le pays a connus avec les atteintes aux libertés d’expression l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale dans son rapport annuel, a affirmé que le “Mali est régi par un État autoritaire”.

Au niveau mondial, plus d’un quart de la population mondiale vit désormais dans une démocratie en recul et près de 70 % en ajoutant les régimes autoritaires ou “hybrides”, avec une tendance à la dégradation démocratique qui dure sans discontinuer depuis 2016, selon le rapport annuel de l’organisation intergouvernementale International IDEA basée à Stockholm.

En Afrique, les coups d’Etat, les tripatouillages constitutionnels la question du troisième mandat font vogue aujourd’hui sur le jeune continent provoquant nettement un recul démocratique et l’émergence des régimes dictatoriaux dirigés par des militaires comme dans les années 1952 à 1980.

 

MICRO-TROTTOIR

Ce que les Maliens en pensent 

Dans ce micro-trottoir, les Maliens s’expriment sur la Journée mondiale de la démocratie.

 Issouf Traoré (technicien bâtiment) :

“Je pense que l’initiative de l’Assemblée générale des Nations unies est à saluer. Il faut qu’elle continue à veiller sur la démocratie afin qu’il ait un monde libre et démocratique”

Abdoulaye Maïga (juriste) :

“Les Nations unies ont eu raison de mettre sur pied cette Journée mondiale de la démocratie. A mon avis, elle permet de faire un diagnostic sans complaisance de l’état de la démocratie dans un monde où les régimes dictatoriaux se multiplient jour après jour”.

Oumar Traoré (journaliste) :

“Quand on regarde l’état de la démocratie dans le monde, on constate que ça ne va pas du tout. La mauvaise gouvernance, les tripatouillages de la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Je pense qu’en plus de cette Journée, les Nations unies doivent trouver d’autres mécanismes pour faire respecter la démocratie”.

Boubacar Fofana (philosophe) :

“Il faut vraiment qu’on trouve un régime qui n’est pas la démocratie. Parce que cette démocratie a vraiment montré ses limites, pas seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Qui pensait que le Capitole, symbole de la démocratie étasunienne pouvait être attaqué par des manifestants ?”

Dossier réalisé par

Ousmane Mahamane

 

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