Journée mondiale de l’alimentation : Le spectre de l’instabilité des prix des denrées

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Elle constitue une menace sur la sécurité alimentaire, notamment dans les pays en développement comme le Mali.

Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Bokari Tréta, a présidé dimanche à Sélingué la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation (JMA). C’était en présence notamment du représentant résident de la FAO au Mali, Thierry Ella Ondo, de la représentante du PAM au Mali, Mme Nancy Walters, du Commissaire à la sécurité alimentaire (CSA), Yaya Nouhoum Tamboura, des responsables des services techniques nationaux et régionaux, des chefs de projets et programmes de développement rural.

La Journée mondiale de l’alimentation (JMA) est célébrée le 16 octobre de chaque année. Elle coïncide, cette année, avec le 66è anniversaire de la création de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le thème de la journée « Prix des denrées alimentaires, de la crise à la stabilité » témoigne de la prise de conscience de la communauté internationale de la menace que constituent les fluctuations des prix des denrées sur la sécurité alimentaire, notamment dans les pays en développement comme le Mali. Cette année, la JMA offre donc l’occasion aux Etats de prendre conscience de la menace que représente l’instabilité des prix pour la croissance économique durable et le recul de la pauvreté parmi les populations urbaines et rurales. Pendant que le monde est sous la menace du renchérissement des prix des denrées alimentaires, les performances économiques du Mali sont honorables. Ainsi malgré ces difficultés, a rappelé le ministre de l’Elevage et de la Pêche, la croissance économique a été appréciable en 2010, où elle a atteint 5,8% contre 4,5% une année auparavant.

La croissance du secteur primaire est restée soutenue en 2010 soit 11,5%, contre 5,6% en 2009. Elle a même été meilleure en 2008, quand elle a atteint les 13,2%. Cette hausse est principalement due à la production agricole qui a été de 16%, elle même tirée par la production rizicole qui a été de 26%. Cette performance a été d’autant plus remarquable que les superficies exploitées ont connu une petite baisse durant la campagne agricole 2010/2011 par rapport à la campagne précédente. La production céréalière a atteint 6.418.091 tonnes en 2010 soit 17,4%. Le riz a représenté 36% contre 33,5% en 2009. Par ailleurs, la production de lait a atteint plus du million de litres en 2010. Les stocks nationaux de sécurité alimentaire ont atteint 85.451 tonnes. Toutefois, le marché a été caractérisé par une augmentation générale des prix des denrées de première nécessité.

Les mesures prises par le gouvernement au début de la période de soudure ont contribué à améliorer l’accessibilité des produits aux consommateurs des centres urbains. Selon un rapport de la Banque mondiale, l’augmentation des prix des aliments en 2010/2011, a jeté près de 70 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Notre pays s’est engagé dans la recherche de solutions efficaces et durables devant contribuer à faire du Mali, une puissance agricole. Mme Nancy Walters a assuré que le PAM poursuivra ses activités en faveur des petits producteurs dans le cadre de son projet P4P « achats pour le progrès ». Cette année, le PAM envisage ainsi de payer auprès des organisations paysannes environ 2400 tonnes de céréales locales. De 2009 à 2011, le PAM a acheté auprès des petits producteurs maliens 4700 tonnes de mil/sorgho et 3200 tonnes de riz local pour soutenir les opérations d’urgence en Côte d’Ivoire et au Niger. Dans le cadre de sa politique de renforcement des capacités locales, le PAM a acheté cette année, 531 tonnes de farine locale fortifiée pour son programme d’alimentation scolaire au Mali. De son côté, Bokari Tréta a rappelé l’exemple du « Projet village du millénaire ». Cette approche intégrée du développement au niveau communautaire visant à traduire les accords internationaux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) connait un véritable succès. Le ministre a remercié tous les partenaires techniques et financiers (FAO, PAM, FIDA, Banque mondiale, etc.) qui jouent un rôle stratégique déterminant afin d’aider notre pays à réduire la pauvreté et la faim. La délégation a visité les stands d’exposition avant de déguster des plats traditionnels à base de céréales locales.

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