Journée de l’enfant africain : les enfants interpellent !

1

A la commémoration de la journée de l’enfant africain, les enfants du Mali ont interpellé les plus hautes autorités sur la situation de l’école malienne, notamment le déroulement scandaleux des épreuves du DEF et du BAC.

juin, journée de l’enfant africain a eu lieu le lundi dernier au centre international de  conférences de Bamako au cours d’une cérémonie présidée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Chaque année, la journée de l’enfant africain est commémoré le 16 juin en souvenir au massacre, en 1976, des enfants de Soweto par le régime de l’apartheid. Pour l’édition 2014, le thème retenu était « une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique ».

Selon le maire de la commune III du district de Bamako, la journée de l’enfant africain est une occasion de mesurer les chemins parcourus dans la protection et la promotion des droits des enfants. Le thème de cette année, a-t-il martelé, est fortement interpellateur. Le choix de ce thème, a déclaré la Présidente du Parlement des enfants, Mlle Lalla Wangara, témoigne de l’importance que les plus hautes autorités accordent à la question de l’éducation. Selon elle, le développement prend source dans l’éducation. « Nous sommes très humiliés par des scandales des derniers examens. Nous ne voulons pas d’une éducation au rabais », a affirmé Lalla Wangara.

 

L’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif formel !

Pour la Présidente du Parlement national des enfants, la situation à Kidal où les enfants n’ont pas composé depuis deux ans interpelle tout le monde. Pour créer les forces capables d’amener le changement, Lalla Wangara est persuadé qu’il faut investir dans les enfants. Le Parlement des enfants, selon sa présidente, est favorable à l’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif formel. Elle a plaidé pour l’organisation des audiences foraines dans certaines parties de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal afin de doter des enfants qui ont perdu leurs actes de naissances ou ne l’ont pas. Lalla Wangara a fait un vibrant plaidoyer pour la lutte contre le mariage précoce. « Monsieur le Président, l’une des questions brûlantes du moment est : comment réussir une éducation si les acteurs (administrations scolaires, enseignants, promoteurs d’écoles privées, parents d’élèves, élèves) se servent de l’enseignement au lieu de lui servir à travers des pratiques ignobles comme la fuite/vente des sujets d’examens, la fraude, la falsification de notes et la corruption. », a rappelé le Président de la coalition malienne pour les droits des enfants, Dadié Tékété.

A en croire le représentant de l’UNICEF au Mali, Gianfranco Rotigliano, l’éducation des enfants demeure la pierre angulaire du développement dans le monde. « Une réduction significative et durable de la pauvreté ne pourrait se faire sans l’accès de tous à l’éducation. L’éradication de la pauvreté par l’éducation passe nécessairement par la réalisation d’un certain nombre d’objectifs tels que : l’égalité des chances à l’éducation ainsi que la réduction des disparités en termes d’offre et de demande éducative, d’environnement favorable et accès à une éducation de qualité », a indiqué Gianfranco Rotigliano. Selon Mme Sangaré Oumou Ba, ministre de la femme, de l’enfant et de la famille, le thème retenu cette année prend un cachet particulier du fait que le soulèvement des écoliers de Soweto était une protestation en faveur d’une éducation appropriée fondée sur le respect du principe de la non-discrimination entre les fils d’un même pays. L’éducation universelle et de qualité, a affirmé Mme Sangaré Oumou Ba, est une préoccupation mondiale. Elle a rappelé les actions menées dans le cadre  du Programme décennal de développement de l’éducation qui ont amélioré les taux de scolarisation des enfants. S’il faut se réjouir de ces résultats obtenus, la ministre en charge de la femme  a constaté que « l’école malienne est à la croisée des chemins avec des défis énormes à relever. »

 

« Nous ne laisserons jamais les fossoyeurs de l’école malienne triompher ».

L’accès de tous les enfants du Mali à une éducation de qualité, l’une des axes stratégiques du contrat qui lie le Président IBK au peuple malien a guidé l’élaboration de deux documents de référence du ministère de la femme, de l’enfant et de la famille. Il s’agit de la politique nationale de promotion et de protection de l’enfant et la stratégie nationale de lutte contre le mariage précoce.  La mise en œuvre de ces deux documents de référence, a rappelé Mme Sangaré Oumou Ba, permettra aux enfants en général et aux filles en particulier d’accéder et d’améliorer leurs performances scolaires. La journée de l’enfant africain, a fait savoir le chef de l’Etat, n’est pas une journée ordinaire. « J’ai noté et profondément noté tous ceux qui ont été dit », a souligné le Président IBK qui a laissé à côté son discours préparé pour s’adresser à ses enfants. L’occasion était bonne pour IBK de se prononcer les récents événements qui ont émaillé l’organisation des examens du DEF et du BAC. IBK a souligné qu’il n’aurait jamais avoir cette situation sous sa présidence. Il a fortement interpellé les enseignants, les parents et les familles à faire leur rétrospection. « Chers enfants, refusez la facilité », a-t-il expliqué. « Papa si tu m’aimes, maman si tu m’aimes, éduque moi dans la rigueur, l’honnêteté… », a lancé le chef de l’Etat aux enfants qu’ils puissent être son messager dans leur famille respective.  Le Président IBK a averti : « nous ne laisserons jamais les fossoyeurs de l’école malienne triompher ».

Des messages ont été délivrés par les élèves de l’école française Liberté A et de l’école franco-arabe de Darsalam ainsi que la troupe de centre d’écoute communautaire de Niamakoro sur la scolarisation des enfants. L’animation de cette cérémonie était assurée par le mini-ensemble instrumental.

Chiaka Doumbia

 Lire aussi sur  www.lechallenger.com

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.