Le Mali, à l’instar des pays africains, a célébré la Journée de l’enfant africain, le lundi 16 juin, au CICB. Cette Journée commémorative du massacre des enfants à Soweto était présidée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui, pour l’occasion, a été fait «Papa national» par les enfants du Mali, avec, à leur tête, la Présidente du Parlement des enfants, Lala Wangara.
C’était en présence du Premier ministre, du Représentant-résident de l’UNICEF au Mali, du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et plusieurs autres membres du Gouvernement, venus marquer leur adhésion à la cause des tout-petits. Cette année, le thème de cette Journée était «une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour les enfants en Afrique». Ce thème est présentement au centre de l’actualité brûlante dans notre pays, au regard de ce qui s’est passé durant les examens de fin d’année. C’est pourquoi, le Papa national a profité de cette tribune pour lancer des messages forts à endroit des enfants et des parents d’élèves. En effet, c’est un Ibrahim Boubacar Kéita profondément sidéré par les fuites de sujets et les fraudes constatés lors des examens de fin d’année, notamment au DEF et au bac qui s’est adressé en ces termes aux parents d’élèves et aux enfants : «Si vous trichez avec l’éducation d’un enfant, vous faites de lui un être diminué à vie. Refusez la facilité. Acheter les sujets pour son fils n’est pas une preuve d’amour pour lui. Dis à papa, si tu m’aimes, éduque-moi dans la rigueur, dans l’honnêteté intellectuelle».
Auparavant, IBK avait invité l’ensemble des populations maliennes à cultiver le mérite. Car, a-t-il averti, «nul n’aura ce qu’il veut sans le mériter. Que pourront dire nos enfants demain devant leurs collègues du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire s’ils ne sont pas bien formés? Rien. Parce que tout simplement, le niveau n’est pas là. Il faut que nous soyons au rendez-vous de l’excellence, mais pas en rasant le mur face aux autres».
Auparavant dans son intervention, la Présidente du Parlement des enfants avait interpellé les acteurs de la promotion des droits des enfants concernant les atteintes à leur endroit. Elle a également invité les autorités à tout mettre en œuvre pour que tous les enfants du Mali aient accès à une école de qualité. Lala Wangara s’est aussi dit humiliée par les fuites de sujets constatées lors des examens de fin d’année dans notre pays. Elle a également souhaité l’introduction de l’apprentissage du Coran dans le système éducatif normal pour pallier les souffrances subies par les enfants talibés.
Face aux préoccupations des enfants, le ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a indiqué que son département a élaboré la politique nationale de promotion et de protection de l’enfant et la stratégie nationale de lutte contre le mariage précoce. Selon elle, cette Journée se déroule dans un contexte particulier où l’école, à l’image du pays, sort d’une crise sécuritaire. Selon elle, les derniers évènements de la région de Kidal sont venus anéantir les efforts de reprise, entravant les évaluations d’une année scolaire déjà très difficile.
Youssouf Diallo