En prélude de la célébration de la journée internationale des jeunes filles (11 octobre), le Plan International Mali a organisé le mardi 4 octobre, une conférence de presse à son siège, sis à Sotuba, pour évoquer les questions relatives aux droits des jeunes-filles. Etaient présents : le directeur sortant du Plan International Mali, M. Constat Tchona, de la directrice entrante Mlle Mariam Sissoko, de la présidente du parti Ecologiste, Mme Diallo Fatoumata Bintou Touré, de la présidente du Bureau national des femmes du parti Yelema, Mme Coulibaly Korotoumou Ballon, du représentant du maire du District, M. Gagny Diakité et de celui du Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, M. Harouna Samaké
« Participation des Filles dans la Promotion de leurs Droits » tel est le thème national de la journée internationale des jeunes filles. Une journée célébrée dans le monde, depuis dix ans maintenant, à la date du 11 octobre. Ce, selon la directrice du Plan international Mali, pour appeler à plus d’épanouissement des petites filles et des adolescentes, leur leadership, plus de représentation, de participation sociale et d’égalité de chances pour elles. C’est pourquoi, dira -t – elle, sa structure, à travers sa campagne « aux Filles l’Egalité » a initié le ‘’Girls’ Take Over’’ (les filles prennent la parole, les filles aux commandes) pour donner aux filles une opportunité d’accès aux instances de décision. Il s’agit, symboliquement de donner le pouvoir aux filles adolescentes, les stimuler et les accompagner à avoir confiance en elles-mêmes, rêver grand et croire en leurs potentiels pour accomplir tout ce à quoi elles aspirent.
Pour elle, le thème retenu de l’Edition 2022 du ‘’Girls’ Take Over’’ (GTO), est une contribution sans faille à la prise en compte de leurs Droits. « L’Objectif final recherché est d’offrir à des jeunes filles maliennes l’opportunité de prendre les commandes et d’occuper le fauteuil du premier ou de la première responsable d’organisations partenaires pour ainsi les initier aux réalités du pouvoir et leur donner une idée des devoirs et responsabilités du commandement » a-t-elle décortiqué. Par ailleurs, elle dira que l’apprentissage des filles, afin de leur permettre d’être capables de prendre des décisions éclairées et autonomes, à exercer un leadership (diriger) dans le sens de leur épanouissement est le credo de Plan International Mali et ses partenaires.
Dans la même lancée, Mariam Sissoko a affirmé que certes il ya des avancées, mais le chemin à parcourir reste encore très long. «Notre pays est dans une situation de crise multidimensionnelle qui a exacerbé les précarités et l’insécurité. Même avant le début de la crise actuelle, il n’était pas facile d’être enfant et surtout fille au Mali. Une fille sur deux est mariée alors qu’elle est encore enfant » a-t-elle fait savoir. Or les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans courent plus de risques d’abandon scolaire, sont plus exposées à la violence et courent un plus grand risque de décès en raison de complications liées à la grossesse et l’accouchement. Le mariage d’enfants entraîne aussi souvent, dira-t-elle, une séparation de la famille et des amis ainsi qu’un manque de liberté pour participer aux activités communautaires. Toute évidence qui a des conséquences sur le bien-être mental et physique des filles et limite leur capacité à réaliser leur potentiel et à participer pleinement au développement de leurs familles, de leurs communautés et de la société.
En outre le mariage des enfants, affirme la conférencière, le Mali a l’un des taux les plus élevés de mutilations génitales féminines et d’excision au monde. Cette pratique touche plus de 70% des filles. Au niveau de l’enseignement secondaire technique, les filles représentent 39,5% et au niveau du secondaire professionnel 35,16% (rapport de suivi des indicateurs, 2013-2014 et 2017-2018). La participation des femmes à la vie publique reste limitée, avec 31 femmes sur 121 au sein du CNT, 11 femmes maires signataires sur 709. Selon elle, la faible représentation et participation politiques des femmes maliennes à la vie de la nation, impactent directement leur qualité de vie notamment la prévalence des discriminations à leur égard ainsi que les violations de leurs droits fondamentaux. D’avril à juin 2022, les prestataires du Système de Gestion d’informations liées aux Violences Basées sur le Genre (GBVIMS) ont pris en charge 3.140 incidents de VBG dont 96% sont des femmes et filles.
A signaler que cette conférence de presse a été l’occasion de passage de relai entre le Directeur sortant du Plan international Mali et sa remplaçante au poste, Mlle Mariam Sissoko.
Par Fatoumata Coulibaly