Journée internationale des femmes : Les Maliennes relancent la lutte pour la parité

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Le Mali se trouve aujourd’hui à une étape capitale de sa vie démocratique. A l’approche des élections générales de 2012, les Maliennes trouvent opportun de se mobiliser davantage afin de favoriser l’accès d’un plus grand nombre de femmes aux postes électifs. C’est pourquoi, le ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, en collaboration avec les organisations de défense des droits de femmes et la commission nationale d’organisation, a retenu le thème : « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeu et perspectives » pour célébrer hier la journée internationale des femmes.


Malgré les données du dernier Recensement général de la population et de l’habitat, qui indique, que le Mali compte 14 517 176 habitants (RGPG 2009 dont 51,2 % de femmes et qu’elles représentent 32,7 % de la population active) et malgré leur présence active dans les secteurs de développement et leur implication dans les différentes élections présidentielle, législatives et communales, on constate une faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision.
Cela constitue un dysfonctionnement pour toute démocratie et interpelle à la fois, le gouvernement, la société civile, les partis politiques et les partenaires techniques et financiers. Et, malgré les stratégies initiées à travers le ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, les associations et ONG féminines, les femmes restent sous-représentées à tous les niveaux et le bulletin statistique 2009 du CNDIE/MPFEF, atteste à suffisance de cette faible représentativité des femmes.
Sur 147 députés, il y a 15 femmes contre 132 hommes. Sur les 703 maires, il y a 8 femmes contre 695 hommes. Sur 10 774 conseillers communaux, il y a 927 femmes contre 9847 hommes. Sur 14 conseillers de la Chambre de commerce et de l’industrie, il y a 12 hommes et 2 femmes. Sur 32 conseillers de l’Apcam, il y a 3 femmes contre 29 hommes. Sur les 75 conseillers nationaux il y a 6 femmes contre 69 hommes  et sur 30 conseillers à la Chambre consulaire des métiers, il y a 3 femmes.
La question de la participation politique des femmes demeure posée dans les stratégies de développement. Comparativement à leur nombre et à leur contribution effective dans la société et à la vie politique, les femmes en Afrique restent de loin minoritaires parmi les élus et dans les instances de prise de décision. Dès lors la sous-représentativité des femmes constitue un handicap à la gouvernance démocratique, politique et économique.
Aussi, le concept de parité, de par le fait qu’il propose une égalité à part entière entre hommes et femmes, apparaît comme une des solutions appropriées pour résoudre cette question de la participation et de la représentativité des femmes dans les instances politiques et les prises de décision.
Cette exigence doit être traduite par tous les gouvernements par l’adoption d’une loi sur la parité hommes et femmes dans les instances de décisions électives, et cela en vue de se doter d’un outil de travail ayant pour finalité la présence des femmes dans les instances politiques et de décisions.
Malheureusement, au Mali, au moment où certains pays de la sous-région ont adopté le principe de la parité, conformément aux engagements pris par les chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine à travers la déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes à Addis-Abeba en juillet 2004, les femmes se battent encore pour l’obtention du quota.
Pour cela, des mesures urgentes s’imposent afin de permettre d’envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux postes électifs. Le mot d’ordre de la journée d’hier est de contribuer à l’accès d’un plus grand nombre de femmes aux postes électifs.
Ben DAOU

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