« Oui, je suis une personne en situation de handicap. Oui, je suis capable » ! C’est par cette phrase que la Fédération des associations de personnes handicapées de Gao a commencé samedi 3 décembre dernier la conférence-débat dans le cadre de la journée internationale de personnes handicapées.
Boubacar Adamou, secrétaire à l’organisation de la Fédération des associations de personnes handicapées de Gao dira : “Il me paraît judicieux de vous rappeler à ce jour mémorable quelques objectifs de cette convention : Assurer les droits de l’homme pour chaque individu handicapé, décrire en détails les droits de personnes handicapées, spécifier les handicaps et initier l’élaboration des modalités d’application, changer la perception des handicaps dans la société … Ce jour, 3 décembre nous pousse à rappeler aux pouvoirs publics, autorités locales et partenaires un certain nombre de droits inscrits dans ladite convention.
Le droit de personnes handicapées à la pleine jouissance de la vie sur un pied d’égalité avec d’autres (article 10) ; Egalité de droit de femmes (article 6) ; égalité de droit des enfants (article 7) ; le droit de personnes handicapées à l’égalité devant la loi (article) ; le droit de personnes handicapées à des participations égales à la vie publique (article 29)”.
Au cours des discussions, les personnes handicapées ont exigé une implication dans toutes les actions de développement de Gao, la prise en charge effective de la dimension “victimes d’armes conventionnelles et engins explosifs improvisés” dans les différents plans opérationnels des services décentralisés mais aussi techniques de l’Etat. Un droit défendu par Mory Kaba superviseur sit Handicap International-Gao, partenaire de l’évènement : ” Cette journée du 3 décembre me donne l’opportunité de rappeler à l’ensemble des acteurs : pouvoirs, autorités et communautés un certain nombre d’articles renforçant l’égalité de personnes handicapées aux personnes non handicapées : -Le droit de personnes handicapées aux mêmes opportunités que d’autres sur les décisions de se marier et fonder une famille ; -Le droit de personnes handicapées à travailler et gagner leur vie également que d’autres ; -Egalité de personnes handicapées à posséder des biens ; -Le droit de personnes handicapées au libre choix de leur façon de se loger … Le 3 décembre nous pousse à réfléchir sur l’ensemble des instruments politiques et législatifs nationaux de la République du Mali, parmi lesquels je vous parlerai spécifiquement du programme de développement sanitaire et social (le PRODESS II). Le volet renforcement de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion sociale qui vise entre autres la promotion et l’intégration socio-économique de personnes handicapées. La phase 1 de ce programme a déjà permis la mise en place du programme d’intervention par l’Etat et la société civile. Il s’agit de la création d’une caisse d’épargne et de crédit “Handi-caisse”, de l’élaboration du programme RBC et bien d’autres. Le moment me paraît opportun d’une insuffisance de la prise en compte de la dimension “victimes d’armes conventionnelles et d’engins explosifs improvisés” dans les différents plans opérationnels des services décentralisés. Aussi techniques de l’Etat. Comme le PRODESS, le PDSEC et plus au sein même des organisations de personnes handicapées. Alors même que le nombre des victimes civiles ne cesse de croître, particulièrement aux engins explosifs improvisés et aux armes conventionnelles. En 2013, 44 victimes ont été enregistrées. En 2014, 33 victimes ont été enregistrées. Et uniquement de janvier à décembre 2015, 91 victimes ont été enregistrées. Pour ce faire, Handicap International à travers son projet Assistance aux victimes au nord du Mali dans les régions de Tombouctou, Gao à travers l’autonomisation socio-économique, le plaidoyer et la sensibilisation sur financement UNMAS a responsabilisé des victimes directes et indirectes appelées leaders et plaidoyers et sensibilisations pour sensibiliser leurs propres communautés. Oui, je suis une personne en situation de handicap. Oui, je suis capable. Oui, je suis une personne en situation de handicap victime d’engins explosifs de guerre. Mais j’ai besoin d’être considérée pleinement car j’ai aussi mon mot dans le développement de mon pays. Oui, je suis une personne en situation de handicap. Nous n’avons pas besoin de la pitié. Mais plutôt du respect et de la considération !”. Un sketch illustrant les conditions de vie des personnes handicapées a été présenté par la troupe artistique et culturelle de la Fédération des Associations de Personnes Handicapées de Gao. Notons que cette journée a été adoptée le 3 décembre 2006 par l’Assemblée Générale des Nations Unies
Moussa Ousmane Touré
Source : La Lettre du Mali