A l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre l’excision féminine, le ministre de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, Mme Alwata Ichata Sahi a animé, le mercredi 6 février 2013, une conférence de presse à son département pour attirer l’attention des décideurs et des populations sur la problématique de la pratique de l’excision. C’était en présence de la directrice du programme national de lutte contre l’excision, Joséphine Keïta et de nombreuses autres personnalités.
« A l’instar de la communauté internationale, la commémoration de la journée du 6 février consacrée journée internationale de lutte contre la pratique des Mutilation génitales féminines/ Excision (MGF/E), tolérance zéro de (MGF/E), est devenue une tradition au Mali ». C’est en ces termes que le ministre de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, Mme Alwata Ichata Sahi a commencé son allocution. Selon la conférencière, cette 9ème édition qui a pour thème ’’Les communautés s’engagent’’ est célébrée de façon sobre à travers des prières et des méditations pour bouter cette pratique. Vouloir combattre une pratique vieille de plusieurs milliers d’années n’est pas une chose aisée : cela demande beaucoup de patience, de sacrifice, de professionnalisme et d’esprit d’initiatives susceptible d’apporter un changement de comportement des communautés, a dit Mme le ministre. Elle a indiqué que les pratiques portant atteinte à l’intégrité physique pouvant nuire à la santé de la personne doivent être rejetées. A l’en croire, la lutte pour l’abandon de la pratique de l’excision n’est nullement un reniement des valeurs culturelles au Mali. Avant d’ajouter que c’est une pratique qui cause beaucoup d’inconvénients que d’avantages. Elle a souhaité un changement de comportement positif pour l’abandon total de la pratique de l’excision.
« Il ne s’agit pas pour nous de rejeter notre culture mais d’en extirper les aspects négatifs qui portent atteinte à la santé et aux droits humains fondamentaux de la fille et de la femme. La bataille pour un Mali sans excision ne pourra être gagnée qu’avec l’engagement de tous les acteurs de la société», a-t-elle conclu. Pour la directrice du programme national de lutte contre l’excision, Joséphine Keïta, les différentes plaidoyers ont enregistré des résultats positifs tels que : l’enseignement du module excision dans les écoles, la signature de nombreuses conventions locales et déclarations interdisant l’excision par 543 villages. Selon elle, malgré la crise, les partenaires techniques et financiers continuent à financer des activités de lutte contre l’excision au Mali. Elle a signalé qu’il y aura des activités de sensibilisation des populations pendant les mois de février et mars 2013. En réponse aux questions des journalistes, Mme le ministre a fait savoir qu’il y a des obstacles pour le vote d’une loi en la matière mais que son département ferait tout pour obtenir une loi d’ici 2014. Elle a mis l’accent sur la sensibilisation avant l’adoption d’une loi. L’objectif général de la journée est de contribuer à l’abandon de la pratique des MGF/Excision sur toute l’étendue du territoire national.
Aguibou Sogodogo