Le mardi 8 septembre 2015 a eu lieu, au Centre international de conférence de Bamako (Cicb), la cérémonie de lancement officiel des activités commémoratives de la Journée internationale de l’alphabétisation.
Le thème international était : “Alphabétisation et sociétés durables”, alors que le thème retenu au niveau national pour cette édition était : «Gestion de sortie de crise: défis et enjeux pour l’alphabétisation». C’était sous la présidence et le parrainage de la Première Dame, Mme Keïta Aminata Maïga, épouse de Chef de l’Etat. Ont pris également part à cette cérémonie, le ministre de l’Education nationale, Barthélemy Togo ; le représentant résident de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou et quelques membres du gouvernement.
De 2007 à 2015, le gouvernement malien, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a entrepris beaucoup d’actions pour davantage promouvoir le sous-secteur de l’éducation non formelle, en général et de l’alphabétisation, en particulier. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du Programme Vigoureux d’Alphabétisation (PVA). Il y a aussi eu l’ouverture de plusieurs milliers de Centres d’alphabétisation fonctionnelle et de Centres d’éducation pour le développement, de quatre Centres d’apprentissage féminins ainsi que d’un Centre d’éducation pour l’intégration.
Par ailleurs, la crise que notre pays a traversée et dont le squale persiste encore, interpelle fortement la valorisation de nos langues nationales. Cependant, pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, dit le ministre Togo, rien ne saurait être réalisé sans une éducation citoyenne qui passe nécessairement par une alphabétisation de masse des populations en langues nationales. «L’enjeu de l’approfondissement de notre politique de décentralisation nous impose l’impérieuse nécessité d’une alphabétisation massive des populations et le défi de faire de nos langues nationales, de vrais outils de travail dans nos administrations et dans les collectivités territoriales», a déclaré M. le ministre.
Quant au représentant résident de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou, il dira que l’alphabétisation est gage de la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile et de l’amélioration du savoir et du savoir-faire. En effet, la maîtrise, ajoute-t-il, du code écrit des langues, surtout nationales, est le garant d’une société développée, apte à relever les défis du développement durable, de la paix et de la démocratie.
À l’en croire, l’Unesco encouragera les pays qui n’atteindront pas les objectifs de l’éducation pour tous en fin 2015, à mettre en place des politiques en faveur de l’alphabétisation afin de donner aux hommes et femmes de participer pleinement à la vie de leur société. Il a salué le thème retenu par les autorités maliennes qui s’inscrit dans un contexte particulier.
Dans son allocution du lancement, Mme Keïta Aminata Maïga, Première Dame, a noté que le dialogue interculturel entre les différentes communautés de notre pays, dans nos langues nationales, constitue un élément important pour la réconciliation des cœurs et des esprits et la construction de la paix.
Il est cependant à rappeler que selon l’Unesco, il y a 757 millions d’adultes qui sont dépourvus de compétences de base en matière de lecture et d’écriture; 124 millions d’enfants et d’adolescents encore non scolarisés et 250 millions d’enfants en âge d’être inscrits dans le primaire, ne maîtrisent pas les notions élémentaires, même lorsqu’ils sont scolarisés.
Il est à retenir que cette Journée internationale de l’alphabétisation qui s’étalera dans notre pays sur une semaine, sera marquée, entre autres, par l’organisation de conférences-débats, d’activités sportives et culturelles, des visites de sites d’alphabétisation sur le terrain. Et la cérémonie de la clôture est prévue ce 14 septembre 2015 à Koulikoro.
Seydou Karamoko KONE