Comme à l’accoutumée, la Journée internationale de la tolérance a été célébrée, le 16 novembre dernier. Une occasion d’appeler à la tolérance et par ricochet à la paix dans le monde.
« La tolérance est en effet un état d’esprit, une prise de conscience, une exigence aussi ; c’est réaliser que la diversité culturelle est une richesse et non un facteur de division ; c’est percevoir que chaque culture, au-delà des différences immédiates et apparentes, recèle une part d’universalité et parle le langage commun de l’humanité », a expliqué Audrey Azoulay, directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (UNESCO). C’était à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance, lundi 16 novembre 2020.
Cette explication de Azoulay rejoint celle du panafricaniste Kwamé Krumah, ex-président Ghanéen, qui estimait que le multiculturalisme est une chance pour une communauté puisqu’il permet l’enrichissement culturel. La cohabitation pacifique de plusieurs cultures permet à chacune d’elle d’opérer des synthèses pour ainsi s’enrichir. Cette même idée est partagée par Wenceslas Betu Mulumba qui ne finit pas de nous parler de toutes les richesses de l’interculturalité à l’ère de la mondialisation. L’interculturalité permet de trouver une solution d’ensemble à beaucoup de problèmes auxquels l’humanité estconfrontée, comme le chômage, le terrorisme, les méfaits de la science et de la technique, etc.
Toutefois, le monde est traversé de bout en bout par l’intolérance sous diverses formes. Des guerres intercommunautaires et intracommunautaires, des scissions dans les familles, la difficile cohabitation des sectes religieuses, le racisme, l’ethnicisme, sont entre autres des pratiques dans le monde qui prouvent que l’intolérance a gagné du terrain. Or, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, ne disait-il pas que la tolérance est « cette vertu qui rend la paix possible ». Pourtant, cette paix est encore aujourd’hui un idéal hors de portée.
Reprenant ce passage de l’écrivain français du 18ème siècle, Voltaire, « Qu’est-ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature », Audrey Azoulay estime qu’en invitant ainsi l’humanité à privilégier le dialogue, le message de voltaire est aujourd’hui une véritable actualité dans le monde. Face à la montée en puissance des djihadistes sur nos Etats, la nécessité de dialoguer est devenue pressante. Le dialogue revient de plus en plus dans les propositions.
Néanmoins, Audrey Azoulay fait comprendre : « À l’heure où les extrémismes et les fanatismes se déchaînent encore trop souvent, à l’heure où le venin de la haine continue d’empoisonner une partie de l’humanité, la tolérance n’a jamais été une vertu aussi indispensable. »
Pour le règne de sociétés de plus en plus tolérantes, les gouvernements doivent s’appuyer sur l’éducation. La tolérance devrait occuper une place de choix dans les programmes scolaires et universitaires afin de cultiver dans le cœur des élèves et étudiants cette vertu cardinale du vivre ensemble. Toutefois, il faudrait mettre en garde contre l’acceptation de l’injustice, de l’intolérable, sous le manteau de la tolérance. Faire cela, ce serait créé des mécontents et ainsi revenir à la case de départ.
Togola