Journée internationale de la femme : Qu’en pensent des hommes ?

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La célébration du 08 mars, journée internationale dédiée à la femme, interpelle en premier lieu les hommes qui doivent accompagner et soutenir les actions pour l’amélioration des conditions du genre. Pour ce faire, nous avons tendu notre micro à certains hommes pour qu’ils nous donnent leur opinion sur cette journée historique.

BADARA ALIOU DIAKITE, CHEF DE DEPARTEMENT RELATIONS PUBLIQUES ET MARKETING DU CENTRE INTERNATIONAL DE CONFERENCES DE BAMAKO

« Les femmes méritent d’être encouragées »

« Je souhaite une bonne fête de 08mars à l’endroit de l’ensemble des femmes du Mali. Je saisi cette  tribune pour dire que le renforcement du rôle de la femme dans le développement en général du Mali, constituera une avancée significative dans l’atteinte des objectifs globaux du développement durable. Personnellement, je ne suis pas partant de cette discrimination positive à l’endroit des femmes. Les femmes méritent d’être encouragées, en raison de ce qu’elles font quotidiennement pour leurs familles. C’est le lieu pour mo,i de les inviter à se faire confiance, à se mobiliser et à œuvrer davantage pour mériter leur place. Pour ce faire, elles doivent s’impliquer activement  dans la vie politique, économique et sociale pour le bien être de notre pays. L’électorat est dominé par les femmes, qui sont malheureusement instrumentalisées lors des joutes électorales ». 

 

MODIBO DIABY, DIRECTEUR DE PUBLICATION DU JOURNAL « Le Politicien musulman »

« De façon discrète, la femme a toujours joué son rôle dans la société »

« Honnêtement, la question de célébration de la journée internationale de la femme, est pour moi, une invention de l’occident. Les femmes sont plus respectées au Mali qu’en France et aux Etats Unis. Cette journée est politique. Elle est fêtée pour la forme. La cérémonie de célébration ne va rien changer au Mali. On parle d’équité et d’égalité du genre. Ce n’est pas possible. Jamais, cette vision occidentale ne peut atteindre ses objectifs au Mali. Il s’agit des moyens pour flatter les femmes. Dieu a déjà décidé. L’homme est le chef de la famille. C’est lui qui protège la femme. Il ne faut pas confondre les choses. De façon discrète, la femme a toujours joué son rôle dans la société. La politique de l’occident est de déstabiliser les valeurs ancestrales africaines. Cette politique vise à faire révolter les femmes contre les hommes ».

 

ABOUBACAR SIDIKI KONATE, HOMME D’AFFAIRES

« La femme a été toujours la pierre angulaire de la famille »

« Je pense que dédier le 08mars, comme journée internationale de la femme, n’est que la réparation d’une injustice, dans la mesure où  depuis l’aube des temps, la femme a été le pilier de toute société, surtout en Afrique et particulièrement au Mali. La femme a été toujours la pierre angulaire de la famille. A elle, revient tous les travaux consistant à soutenir la famille, les enfants, le mari et les parents. En un mot, disons que la femme est l’élément moteur même de la société malienne. Sans la femme, je me demande ce serait la société. Une femme est comme une aiguille qui sert à colmater les brèches de la société, c’est-à-dire à coudre les tissus sociaux. C’est par la femme, que la société répond aux normes essentielles qui lui sont dévouées. Il s’agit de la solidarité, de l’humanité, du vivre ensemble, la tolérance, bref tout ce qui concourent à faire de la société un cadre idéal pour la vie comme Dieu même l’a dit. C’est la femme qui est l’actrice principale de tout cela. Cette journée devait exister depuis l’aube des temps ».

 

ADAMA KEÏTA, INSPECTEUR DES SPORTS A L’IFM DE BAMAKO

 « Il faut un regard particulier à l’endroit des femmes rurales »

« Si le 08mars est la fête des femmes, il doit l’être aussi pour les hommes. A chaque fois qu’il ya une fête pour les hommes les femmes se lèvent pour qu’elle soit belle. A delà des festivités, c’est le moment de rendre hommage aux femmes qui sont au centre de tout le processus du développement. Sans la femme, il n’y a pas de  développement, il n’y a pas d’avenir. Il faut surtout avoir un regard particulier à l’endroit des femmes rurales. Ces femmes sont fatiguées. Le 08 mars ne doit pas être seulement, comme on a l’habitude de le constater, l’affaire des seules femmes de Bamako et des capitales régionales. Cette célébration doit s’élargir aux autres femmes qui sont dans les zones reculées. Il s’agit d’aider les femmes dans tous les domaines d’activités. C’est en cela qu’on pourra dire que la notion d’équité et d’égalité est effective au Mali ».

 

Nohan Sow, chef de la mission culturelle de Ségou

« Nous avons une mauvaise interprétation de cette journée »

« La célébration de la journée internationale de la femme est une fête légale au Mali. Mais moi, je vois d’autres choses par rapport à ces festivités. Nous avons une mauvaise interprétation de cette journée. C’est certes une journée de femmes, mais le fait de laisser divaguer celles-ci, par ici et par là, moi je suis contre. Elles abandonnent les foyers, les postes de travail pour toute la journée ce n’est pas normal. C’est vrai, cette journée devrait être une journée des rencontres, des échanges et de sensibilisation pour leur permettre d’avancer. Malheureusement ce n’est pas ce sens qui est donné à cette fête au Mali. Ces regroupements autour des questions liées à leur développement donneront à la fête son bon sens et elles seront plus productives pour la nation. Ce serait mieux que aller jouer du tam-tam et sauter pendant toute la journée ».

 

Idrissa Koné, mécanicien

« Les femmes ne jouent plus leur rôle dans le foyer »

« Je pense que reconnaître cette notoriété de la femme de nos jours, à travers une journée internationale, c’est mal connaître la femme. Les femmes d’aujourd’hui ne jouent plus leur rôle dans le foyer. Auparavant, c’était elle la gardienne du foyer, elles veillaient strictement à l’éducation des enfants ; elles s’occupaient des travaux ménagères. A la maison, elle informait régulièrement son mari de tout ce font les enfants parce que le mari n’a pas le temps. Il court dernière le quotidien. Et son mari intervient à chaque fois qu’un enfant fait une dérive. C’est pourquoi, les enfants étaient bien éduqués. Mais aujourd’hui, la femme ne fait plus ça. Elle est en complicité avec ses enfants contre le mari ; ce qui fait que les enfants ne reçoivent plus d’éducation digne de ce nom. Il faut que les femmes reculent un peu arrière pour avoir leur notoriété d’antan. La célébration du 08 mars partira de là ».

 

Vincent Diarra, Agro-pastoraliste en formation

« Chez nous, les femmes ne sont pas bien organisées »

« Si ce n’est pas au Mali, la journée internationale de la femme est une très belle fête. Chez nous, les femmes ne sont pas bien organisées. Nous avons des associations et groupements de femmes partout dans le pays. Si elles se regroupaient en un seul bloc, pour organiser cette fête avec le ministère de la Promotion de la femme, la fête serait la meilleure par ce que nos femmes ont des bonnes initiatives. Si seulement elles pouvaient faire preuve d’entente et de solidarité. Malheureusement, chacune d »elle se croit plus grande dame que l’autre.  Le 08 mars étant la seule journée dédiée à la femme, cette journée doit être l’occasion pour tout le monde de bien réfléchir sur le devenir de la femme, ses conditions de vie. La liberté de la femme, son émancipation et son autonomisation dépendent de nous tous »

 

Souleymane Koné, citoyen

« Très bonne fête de 08 mars à nos mamans »

« C’est bien de fêter cette journée qui est symbolique à l’indépendance de la femme, son développement. Etre femme est vraiment une grande chose, il faut que les hommes participent à cette fête pour qu’elle soit encore plus belle que les années précédentes. Je suis de cœur avec les femmes pour célébrer cette fête. Nous devons soutenir toutes les bonnes initiatives émanant de cette. Je profite de vos colonnes pour souhaiter une très bonne fête de 08 mars à nos mamans, sœurs, épouses et filles ».

 Trottoir réalisé par Dramane Coulibaly

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