En 1975, lors de l’Année internationale de la femme, l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars. Deux ans plus tard, en décembre 1977, l’Assemblée générale a adopté une résolution proclamant la Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale à observer n’importe quel jour de l’année par les États Membres, conformément à leurs traditions historiques et nationales. En adoptant sa résolution, l’Assemblée générale a reconnu le rôle des femmes dans les efforts de paix et de développement et a appelé à mettre fin aux discriminations et à renforcer le soutien à la pleine participation des femmes. C’est un euphémisme de dire que le pagne du 8 mars 2015 se vend très bien dans la capitale, et certainement dans les 8 autres régions. Un business donc, tant pour les hommes que pour les femmes qui ne craignent pas de mévente en cette année 2015 à l’occasion de cette journée. En clair, le pagne du 8 mars se vend et s’achète comme de petits pains.
Lundi 2 mars, il est 10 heures, devant la société Batex-Ci. Comme à l’approche de chaque 8 mars, la devanture de cette société moribonde se transforme en un marché. Les grossistes viennent retirer leur commande de pagnes du 8 mars. Les commerçants font de bonnes affaires. Dans les ministères, la clientèle ne se fait pas supplier. Mariam T., secrétaire dans un département ministériel est venue s’en procurer. Pour elle, mais aussi pour sa maman et sa petite sœur. A l’entendre, la pièce qui équivaut à 6 pagnes suffirait grandement pour les modèles qu’elles ont choisis. La clientèle défile à longueur de journée et les commerçants disent adorer ce mouvement qui dénote de l’engouement autour du pagne. Même si les femmes sont les plus nombreuses à faire les achats, les hommes ne sont pas en marge. A en croire Mme Samaké, les femmes rivalisent avec le port du pagne. Certaines n’hésitent pas à confier que « c’est parce que leur coépouse ou rivale en a acheté qu’elle s’en procure aussi ». Rivalité et/ou jalousie ou pas, les commerçants font leur business. Et ce n’est pas à Kady Traoré, commerçante, de dire le contraire : « L’année passée, j’ai vendu à peine 5 balles. Cette année, j’ai pu vendre 10 balles. Et la demande reste forte ». Elle s’est néanmoins réservée de dévoiler le bénéficie qu’elle encaisse, retenant que tout va à merveille.
Les affaires marchent tant et si bien qu’une certaine spéculation a lieu dans le pays. Ainsi, une cliente malheureuse explique que la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille « aurait dû ordonner aussi qu’on ne vende pas deux pièces à une seule personne. Il y a des gens qui achètent à eux seuls des quantités importantes, et ils vont les revendre plus cher ». C’est bien dommage !
Paul N’GUESSAN