C’est aujourd’hui mercredi que les femmes du monde entier, comme à l’accoutumée, célébreront la journée du 8 mars. Une occasion pour nos mamans, sœurs et épouses de se retrouver entre elles pour oublier un tant soit peu les soucis qui sont les leurs. En tout cas, moi j’étais pressé parce que je savais qu’à cette occasion, il y a à manger et à boire à gogo.
Ce jour-là, j’irai à Kati, chez ma tante Catherine qui, chaque année, invite ses collègues et connaissances à prendre un lunch à son domicile. Et je sais qu’en y allant, je vais manger à satiété, au point même d’en amener à la maison. Bref, excusez-moi si vous sentez que je vous plonge dans mes folies.
En effet, pour revenir au 8-Mars, je fais le constat que c’est d’abord et avant tout une affaire des femmes citadines et fonctionnaires. Ce sont elles qui en font leur chasse gardée. Car je suis sûr que pendant qu’on fait le djandjoba à Bamako par exemple, il y a des femmes en campagne qui dorment le ventre creux. D’autres, je touche du doigt, trouvent la mort en voulant donner la vie. Sans oublier toutes ces pauvres dames qui ploient au quotidien sous la férule de leurs intraitables époux. Certaines d’entre elles travaillent non seulement comme des bêtes de somme, mais font aussi souvent l’objet de brimades de toutes sortes. C’est cela la triste réalité. C’est pourquoi, plutôt que de se rencontrer pour danser et boire, j’aurais bien aimé que sous la houlette du ministère de la de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille Promotion de la Femme et du genre, on organise une caravane qui, à l’occasion du 8-Mars, sillonnera le pays tout entier pour sensibiliser les femmes sur leurs droits. Cela donnera, à mon avis, plus de sens et de relief à la Journée mondiale de la Femme que l’on célèbre depuis des décennies, sans changement réel sur le terrain. Ce qui me choque le plus, c’est quand je remarque que l’on a aujourd’hui presque réduit le 8-Mars à une simple histoire de pagne.
En finir avec la célébration traditionnelle du 8 Mars
Chaque année avec ses problèmes, si bien que ce pagne du 8-Mars a fini par devenir un véritable facteur de division. Car, non seulement il divise les femmes entre elles, mais il divise aussi certains couples. Le prix du pagne n’étant pas à la portée de n’importe quelle bourse, il va de soi que des mésententes interviennent entre certaines femmes et leur époux pour qui, le 8-Mars devient parfois une hantise. Si fait qu’à l’analyse, je me demande même s’il ne faut pas supprimer carrément le pagne à l’occasion de cette journée pourtant pleine de symboles pour la femme. Cela permettra de couper l’herbe sous les pieds des commerçants véreux qui voient dans le 8-Mars une belle occasion pour se livrer à la spéculation. Il faudra, à la longue, y songer parce qu’en vérité, le débat est tellement focalisé sur le pagne que l’on oublie les vrais problèmes de la femme. Cela dit, je demande aux autorités de prendre des mesures dans ce sens. Pour que désormais, chaque 8-Mars soit l’occasion pour les femmes de faire moins dans le folklore que dans la halte introspective. Pourquoi ne pas suivre l’exemple de nos sœurs qui par leur combativité, ont réussi à faire voter une loi instituant la gratuité de la césarienne ? En tout cas, je veux que les choses changent. Je veux que l’on en finisse avec la célébration traditionnelle du 8 mars pour faire de cette date un moment de réflexion et d’introspection pour toutes les femmes du monde entier. Car, j’ai la fâcheuse impression que pendant que l’on lutte contre les inégalités sociales, les femmes, entre elles-mêmes, travaillent à les perpétuer. À chaque occasion de fête, chacune veut faire la différence avec les autres, pour montrer qu’elle n’est pas n’importe qui. C’est ce qui explique tout ce vacarme qu’il y a d’année en année autour du pagne du 8-Mars.
Youssouf Konaré
Source : Le Nouveau Réveil
C’est pas tout, le prix de ce pagne augmente chaque année au Centre Awa KEITA, ce centre fait honte aujourd’hui, elles étaient combien de femmes qui ont passées des jours dans ce centre pour avoir du pagne pour leur groupe en vain? d’ailleurs j’ai oublié qu’à l’approche du 08 mars il change de nom en “Centre d’affaire Awa KEITA”.
Konaré , je partage totalement ta réflexion voir même la recommandation;
la tête des femmes rurales sont rasées à leur absence à Bamako,
8 mars est devenue une grande opportunité pour les femmes intellectuelles et non la femme avec grand F.
Il est temps que le bilan des 23 ans soit tirés pour recadrer cet événement important pour la communauté des femmes .
Si on se rappelle la grande rencontre des BEJIM( en Corée) qui a été un grand fiasco pour les femmes rurales .CE sont les grandes dames de BAMAKO qui sont allées représenter les femmes rurales mais c’était du n’importe quoi.
C’était même de l’escroquerie et aucune retombée pour ces braves dames qui travaillent nuit et jour et qui ne connaissent même pas leur fameuse autonomisation qui est devenu un jargon pour arnaquer nos frères, nos tontons et d’autres qui se sentent bien dans cette démarche car ils tirent la dans autrement.
Parfait!
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