Journée de l’Enfant africain La lutte contre les mariages précoces au menu

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mariage précoceCe sont ces constats qui ont marqué le 16 juin, Journée de l’Enfant Africain de l’UA, en mémoire du massacre des enfants de Soweto, en 1976. Elle a été célébrée dans notre pays le mardi 30 juin au Centre International de Conférences de Bamako, sur le thème « 25 ans après l’adoption de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant: accélérons les efforts collectifs pour mettre fin aux mariages des enfants en Afrique».

La cérémonie était présidée par le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, en présence du Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka  Sidibé, de plusieurs membres du gouvernement, de Pierre Buyoya, représentant de la Mission de l’Union Africaine dans notre pays, du représentant de l’UNICEF, Franz  Aquiza, du Président de la COMADE, Diadié Téguété, de Lalla  Wangara, Présidente du Parlement des Enfants du Mali et de nombreux invités.

Des centaines d’enfants, habillés de tee-shirts blancs, s’étaient mobilisés pour prendre part à cette commémoration de leur journée. La Présidente du Parlement des Enfants du Mali, dans son intervention, a rappelé que «la célébration de cette journée est l’occasion pour nous les enfants de faire des messages et des plaidoyers».

Avant d’ajouter, «chers parents, c’est le cœur d’une jeune fille qui vous parle, votre fille vous parle au nom de ses camarades, au vu des défis auxquels nous sommes confrontés, convaincus de votre engagement au côté des enfants. C’est pourquoi nous nous tournons vers vous pour que des mesures vigoureuses soient prises pour mettre fin aux quatre fléaux qui nuisent à notre enfance, la mendicité, le mariage précoce, l’excision et le non enregistrement des enfants à la naissance».

Quant à Mme la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, elle dira que cette journée est une journée de recueillement, d’hommage et célébration de la victoire, après tant de malheurs survenus en Afrique Australe. Pour dénoncer et lutter efficacement contre des pratiques comme le mariage des enfants, Mme Sangaré Oumou Bah préconise la sensibilisation et l’information de la communauté toute entière.

Elle a lancé un cri du cœur à tous les acteurs sociaux, communautés, familles, leaders religieux et traditionnels, organisations de la société civile, entreprises citoyennes, administrations publiques et partenaires au développement, en vue de mener une réflexion approfondie sur la question du mariage précoce, à travers une Feuille de route axée sur trois points essentiels.

Il s’agit d’abord de l’identification et la définition par chaque communauté de ce qui peut être considérer comme mariage précoce, l’ancrage traditionnel de celui-ci et la sensibilisation des différents acteurs, à toutes les échelles de la société, sur les méfaits de cette pratique, au regard des droits fondamentaux de l’enfant, mais aussi de son développement harmonieux, tant physique et moral.

Le représentant de l’UNICEF a pour sa part fait un constat alarmant de la situation du mariage précoce dans notre pays. «Au Mali, 20% des filles se marient avant l’âge de 15 ans et 50% avant l’âge de 18 ans, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM V, 2012 -2013). A 16 ans, 6,8% des filles sont enceintes de leur premier enfant et, à 19 ans, 58% sont déjà mères »a- t-il- dit.

Il a salué l’engagement de la Première Dame dans la lutte contre le mariage précoce, avant de réaffirmer l’engagement de son organisation à œuvrer pour la mobilisation des ressources nécessaires et à apporter son appui technique au Gouvernement et à la Société Civile pour tous les enfants du Mali.

Mohamed Naman Keita

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