A l’instar de leurs sœurs des autres pays d’Afrique, les Maliennes célèbrent ce 31 juillet la Journée panafricaine des femmes sous le thème « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ».
Cette année, le siège de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) a retenu le thème : « Après 49 ans d’existence de l’OPF, quelle contribution des pays membres pour réduire la mortalité maternelle et infantile, ainsi que le VIH/SIDA? ». Mais le thème national retenu au Mali est tout autre : « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ». Selon les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat, les femmes représentent 51,2% de la population malienne.
Présentes dans tous les secteurs de développement, elles ne représentent cependant que 32,7% de la population active. Elles sont aussi impliquées dans les différentes élections présidentielles, législatives et communales. Malgré les stratégies initiées à travers le ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les associations et ONG féminines, elles restent sous-représentées à tous les niveaux. Le bulletin Statistique 2009 du CNDIFE/MPFEF présente un tableau peu reluisant de la représentativité des femmes. Sur 147 députés, les femmes sont au nombre de quinze. Parmi les 703 maires, il y a seulement huit femmes. Sur 10.774 Conseillers communaux, on dénombre 927 conseillères. Deux femmes sur quatorze sont conseillers de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Il y a trois conseillères à l’ l’APCAM sur femmes contre trente-deux conseillers. Au Haut conseil des collectivités, il y a six femmes sur 75 conseillers nationaux. Sur trente conseillers à la Chambre Consulaire des Métiers, il y a trois femmes. Cette faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision constitue un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et interpelle à la fois le Gouvernement, la société civile, les partis politiques et les partenaires techniques et financiers.
La question de la participation politique des femmes demeure posée dans les stratégies de développement. Leur sous-représentation constitue un handicap à la gouvernance démocratique, politique et économique.
Le concept de parité (égalité à part entière entre hommes et femmes) apparaît comme une des solutions appropriées pour résoudre cette question de la participation et de la représentativité des femmes dans les instances politiques et de décision. Cette exigence doit être prise en compte par tous les gouvernements grâce à l’adoption d’une loi sur la parité hommes/femmes dans les instances de décisions électives. Malheureusement, au Mali, au moment où certains pays de la sous-région ont adopté le principe de la parité conformément aux engagements pris par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine à travers la déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes à Addis-Abeba en juillet 2004, les femmes maliennes se battent encore pour l’obtention du quota. Selon la ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Konaré Mariam Kalapo, des mesures urgentes doivent être prises pour envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux postes électifs. Pour la célébration de cette Journée au Centre international des conférences, plusieurs activités sont prévues. Il sera remis des documents sur la décennie de la Femme Africaine intitulé : « Cap sur l’Egalité effective des sexes et l’autonomisation des femmes », par le WILDAF à plusieurs responsables. Des motions de reconnaissance seront remises au président ATT et à son épouse Mme TOURE Lobbo TRAORE.
Chiaka Doumbia
Directrices administratives et financières ou Directrices des finances et du matériel :
Les amazones, les plus puissantes de l’administration financière
Après la vague du 26 avril qui a balayé tous les directeurs administratifs et financiers des départements ministériels, le Conseil des ministres a nommé au cours de sa session ordinaire du 11 mai 2011, de nouvelles responsables à ces postes hautement stratégiques. Elles sont onze femmes à avoir été promues. Ce qui traduit la volonté du président de
la République, Amadou Toumani Touré, de promouvoir l’accès des femmes à des postes de responsabilités. ATT n’a pas attendu l’inscription d’une disposition relative à la discrimination positive dans la Constitution pour faire confiance aux femmes. Dans le cadre de la célébration du 31 juillet, journée panafricaine des femmes, Le Challenger a fait un zoom sur quelques amazones, parmi les plus puissantes de l’administration financière. A suivre !
Mme Tall Hawa Coulibaly : la consécration du mérite et de la patience !
Pour y avoir passé plus de 20 ans sur les 34 ans de sa carrière administrative, la nomination de Mme Tall Hawa Coulibaly au poste très stratégique de directrice administrative et financière de
la Présidence de la République n’a surpris personne.
Mme Tall Hawa Coulibaly est un cadre dont on perçoit au premier coup d’œil la force de caractère. Elle est la deuxième femme à être nommée directrice administrative et financière (Daf) de la présidence de la République après Mme Soumaré Animata Sidibé.
Titulaire d’une maîtrise en Administration publique de l’École nationale d’Administration de Bamako (Ena), elle intègre la Fonction publique en 1978 à la fin de ses études. De 1979 à 1980, la jeune énarque est affectée à la direction nationale de la Fonction publique et du personnel comme agent de traitement des dossiers. Pendant dix ans (1980 – 1990), elle est le chef du Service administratif et social à l’Opération N’Dama de Yanfolila (développement de l’élevage bovin). En 1990, elle fait sa rentrée à la direction administrative et financière de la première institution de notre pays. Elle est nommée chef de la division du Personnel. Rigoureuse dans le travail, elle s’est vite remarquée. Mme Tall est nommée en 2001, directrice administrative et financière adjointe. Elle va rester à ce poste pendant dix ans en attendant patiemment son heure. Le Conseil des ministres du 11 mai 2011 la désigne comme directrice administrative et financière. Au Palais de Koulouba, la nomination de cet administrateur civil de classe exceptionnelle à ce poste très stratégique n’a surpris personne. Sur les 34 ans de sa carrière administrative, elle y a passé plus de 20 ans. Sans doute, elle est l’une des rares cadres à maîtriser les rouages de la Daf. Mme Tall a des compétences très avérées dans la gestion informatisée des ressources humaines, la préparation de Budget comptable, et Budget programme, la participation aux arbitrages du Budget comptable. En 1992, elle a été membre de la Commission nationale de rationalisation de la gestion des agents de l’Etat. Depuis 2007, Mme Tall Hawa Coulibaly est présidente de l’Association des Femmes de la présidence de la République, du Secrétariat Général du gouvernement et du Protocole de la République (AFPRSGGPR).
La patronne de la direction administrative et financière de la présidence peut donner des leçons de patience à la nouvelle génération. Auprès de ses collaborateurs, elle est appréciée pour sa disponibilité, son esprit d’écoute, surtout son sens élevé de solidarité. Native de Bamako, elle a fêté ses 58 ans le 10 juin dernier.
Mme Koné Makoroba Sow : une habituée de la gestion financière !
Inspecteur des Finances de classe exceptionnelle, Mme Koné Makoroba Sow, directrice des finances et du matériel du ministère de la Justice, a gagné ses galons dans la gestion financière et de vérification systématique de la gestion des Trésoreries.
Née en 1953 à Nioro du sahel, Mme Koné Makoroba Sow est inspecteur des finances de classe exceptionnelle. Après son bac en 1974 au Lycée des jeunes filles de Bamako, elle s’envole pour la France, où elle entre à l’Institut national d’administration scolaire et universitaire de Paris, option intendance. A son retour, elle est affectée au compte du ministère de l’Éducation nationale. De 1978 à 1983, elle est économe au Lycée Technique de Bamako et à l’Ecole Normale Secondaire de Badalabougou (ENSEC). Au sein de ces établissements, elle est chargée de l’élaboration du projet de budget de l’établissement, de la gestion de l’internat et du paiement des bourses des élèves. A l’inspection itinérante de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique, elle supervise pendant un an, de nombreuses passations de services entre économes sortants et entrants des établissements d’enseignement supérieur et secondaire. De 1988 à 1996, elle est perceptrice dans les Communes VI et IV au compte de la Recette générale du District. A ce titre, elle est chargée de la supervision du recouvrement des impôts et taxes et du paiement des dépenses de la commune. Aussi, assure-t-elle le paiement des pensions civiles et militaires. Elle s’occupe de la production de la comptabilité et du compte de gestion de la mairie. La nouvelle Dfm du ministère de la Justice a fait quelques pas dans la diplomatie. Elle est nommée en 1997 secrétaire agent comptable de l’ambassade du Mali à Libreville. Et cela jusqu’en 2003. En août 2001, elle assure l’intérim du chargé des affaires de la représentation diplomatique. De janvier 2004 à mai 2011, elle est à la division contrôle de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique (DNTCP). Elle partageait le même bureau que son homologue du ministère de la Promotion de la femme au 2ème étage de la DNTCP. Elle était chargée de la vérification systématique de la gestion des Trésoreries régionales et des missions d’installations d’agents comptables et des régisseurs des EPA et EPIC. C’est donc une femme d’expérience qui a été choisie pour gérer les ressources financières du ministère de la Justice, Garde des sceaux.
Mme Fomba Fatoumata Kéïta : elle incarne la nouvelle génération !
Titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en ingénierie financière, audit et contrôle de gestion, Mme Fomba Fatoumata Kéïta est l’incarnation de la nouvelle génération de femmes dont le Mali peut difficilement se passer de la compétence.
Inspecteur des services économiques, Mme Fomba Fatoumata Kéïta est la nouvelle directrice des finances et du matériel du ministère de l’Énergie et de l’Eau. Titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en ingénierie financière audit et contrôle de gestion, elle a été de 1995 à 1998, inspecteur à la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique. De 1999 à 2000, elle est nommée inspecteur à l’inspection des Finances. Un an après, elle pose ses bagages au contrôle général des services publics où elle assume les fonctions de contrôleur des services publics. Mme Fomba va passer presque une dizaine d’années au sein de ce service stratégique dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière.
C’est donc en gestionnaire très avisée doublé d’un contrôleur qu’elle prend la commande de la direction des finances et du matériel du ministère de l’Énergie et de l’Eau. Mme Fomba Fatoumata Kéïta est l’incarnation de la nouvelle génération de femmes dont le Mali peut difficilement se passer de leur compétence.
Mme Fanta Doucanse : une rescapée de la vague du 26 avril !
Mme Fanta Doucanse, directrice des Finances et du matériel du ministère de l’Artisanat et du Tourisme est l’une des quatre directeurs à être reconduits après la vague du 26 avril dernier.
Après des études fondamentales à Sadiola et Kayes, elle intègre le lycée des jeunes filles de Bamako où elle décroche son bac en 1977 en série sciences exactes. C’est à l’école des hautes études pratiques (EHEP) à l’ENI de Bamako que la jeune bachelière décide de poursuivre ses études supérieures en comptabilité-gestion, études sanctionnées en 1979 par un D.U.T.S. Jeune inspecteur de Trésor, elle commence en 1980 ses premiers pas dans l’administration au ministère de l’Intérieur. A partir de 1982, elle est mutée à la perception de Bougouni.
De Bougouni, elle regagne la Trésorerie régionale de Sikasso avant de poser ses valises dans la capitale de l’or blanc. A partir de 1991, elle est affectée à la Recette générale du District de Bamako où elle assume les charges de chef de section à la division comptabilité. Soucieuse de se perfectionner, elle ouvre une parenthèse dans sa vie professionnelle en intégrant en 1997 la faculté des sciences juridiques et économiques de l’Université de Bamako. En 2001, elle sort avec une maîtrise en gestion. Une année après, elle est désignée chef de la division comptabilité à la Recette générale du District de Bamako. De janvier 2006 à octobre 2007, elle est directrice administrative et financière du ministère de la Promotion des investissements, des petites et moyennes entreprises. Avec la disparition de ce département, Mme Fanta devient la directrice administrative et financière adjointe du ministère en charge des industries, des investissements et du commerce. Pour ces compétences avérées dans la gestion financière, elle est appelée en janvier 2011 au chevet de la direction des Finances et du matériel du ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Ainsi, elle devient directrice des finances et du matériel. Quelques mois après, plus précisément le 26 avril, un décret qui abroge collectivement la nomination de tous les Daf et Dfm.
Le 11 mai, le Conseil des ministres l’a confirmé à son poste. Tout un symbole. C’est aussi la récompense du mérite pour une responsable dont la disponibilité et l’attachement au principe de transparence demeurent des qualités appréciées par ses collaborateurs.
Mme Koné Awa Sidibé : une somme d’expériences de 34 ans !
D’un commerce agréable, Mme Koné Awa Sidibé, inspecteur des finances de classe exceptionnelle, a cumulé une somme d’expériences au fil des années. Et cela après 34 ans au service de la nation.
C’est à Macina que la nouvelle directrice des finances et du matériel du ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a effectué ses 1er et 2ème cycles, sanctionnés par le diplôme d’études fondamentales en 1968. Elle pose ses valises au lycée des jeunes filles de Bamako où elle obtient en 1972 son bac en série sciences-biologie. Contrairement à beaucoup de ses camarades qui rêvaient d’aller à l’école de médecine, la jeune bachelière s’oriente vers l’École nationale d’administration pour étudier les sciences économiques. Au bout de quatre ans, elle sort avec une maîtrise. En 1977, Mme Koné Awa Sidibé intègre la fonction publique. Pour rapprochement de conjoint, elle est affectée à Macina. Pendant 10 ans, elle a servi à la perception et à l’administration générale. Elle retourne à Bamako en 1987 avec comme point de chute la direction nationale du budget. En 1991, elle est nommée directrice administrative et financière du ministère de l’administration territoriale pour deux ans. En 1993, on la retrouve à la direction générale du Trésor. Mais pas pour longtemps. Le ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a fait appel à ses talents pour gérer le projet d’appui à la promotion de la femme et l’allègement de la pauvreté.
En 2008 au terme de ce projet, elle retourne au Trésor. De 2009 à 2010, Mme Koné est la coordinatrice du projet de réhabilitation des forages dans les régions de Kayes et Koulikoro au compte de la direction nationale de l’hydraulique. A la fin de ce projet en décembre 2010, elle est inspectrice à la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique. Mais depuis le 11 mai dernier, elle est la directrice des finances et du matériel du ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Elle est titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en économie solidaire obtenu à l’Institut d’économie solidaire au Bénin. Mme Sidibé dispose d’une expertise avérée dans la création des associations et coopératives. Elle est à l’origine de la création de la première association des femmes de Macina. L’association des femmes de Lassa et la coopérative Djiguiya portent sa marque. Présidente de l’association des femmes de Macina, elle est membre de la Coopérative de l’Habitat. ‘’C’est la reconnaissance d’un mérite ‘’, souligne-t-elle en commentant sa nomination. Rigoureuse, elle contrôle de façon méthodique et minutieuse la gestion des ressources financières.
Dossier réalisé par Chiaka Doumbia
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