Des jobs comme héritage : Comment changer les mentalités sur l’emploi des jeunes ?

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Dans notre pays, pour obtenir un emploi important, il faut avoir un parent « bras long », c’est-à-dire intégrer et être capable d’intégrer quelqu’un quelque part. De ce fait la plupart des citoyens suivent de près le nouveau régime dans l’espoir de voir le changement.

 

 

En  effet, l’emploi est telle une entreprise familiale,  comme on le dit : « la charité bien ordonné commence toujours par soit même ». Nul  besoin de rappeler que ni la connaissance, ni la maitrise du domaine ne sont plus des facteurs garantissant un boulot. La réalité du pays ne laisse penser au fait que ‘’lorsqu’on a un père boucher, on a mille chances de devenir boucher’’. Il en va de même pour celui qui a un père administrateur…

Il faut reconnaitre que ce ne sont que des exemples parmi des milliers d’autres.  Une  triste réalité qui n’est cachée malheureusement à personne. D’où l’organisation des concours et recrutements ouvert à tout le monde, mais en principe, accessible  seulement à une catégorie de personne bien sélectionnée à l’avance. Des pratiques honteuses, en réalité, qui ne font que régresser le pays.

 

 

A ce sujet, nous nous sommes intéressés à l’avis de  plusieurs jeunes diplômés sans emploi dans la capitale qui abordent le problème dans le même sens.

 

Ainsi, Kantara Diarra, diplômé sans emploi, propriétaire d’un magasin de vente d’appareils électroniques à Garantiguibougou nous affirme: «  Etant donné que les diplômes ne sont plus source d’emploi, dès l’université, j’ai économisé mes bourses pour invertir dans ce magasin dans l’espoir de ne pas rester longtemps dans le chômage. En même temps, je postule dans tout qui concerne mon domaine et cela depuis quelques années.»

Rokia Touré,  diplômée en droit public, vendeuse de fruits, peine à se trouver un stage dans un tribunal. Elle nous apprend qu’elle envisage de retourner auprès de ses parents à Fana « je suis venue dans la capitale uniquement pour mes études. Jusque-là, j’ai résidé chez mon oncle, après les études j’ai cru avoir un stage pour pouvoir me frayer un chemin et espérer leur rendre  l’ascenseur, mais hélas, je ne sais sur qui compter »

 

 

A ces propos, un peu plus loin, demandé au même sujet, Daouda Ballo, un jeune entrepreneur résidant au Banconi Plateau, dira :«la cherche  du job est une entreprise à part. Car en plus de s’armer de patience, il faut être courageux de taper à toutes les portes, mêmes celles qui te sont  fermées à clef. Hormis cela, il  soulignera que tout le monde a un diplôme dûment obtenu ou pas. Dans  ce pays, la plupart des recruteurs ne choisissent que leurs connaissances, ou à défaut, celles qui leur sont recommandées expressément. En fin  de compte, avez-vous vu le fils ou la fille d’un quelconque recruteur chômer ? ».

A ces témoignages, en vertu du changement tant attendu de tous les Maliens, n’est-il pas nécessaire de stopper ces genres de magouilles continuelles et de s’inspirer du proverbe bamanan selon lequel « toute pintade suit sa devancière ».

 

Alimatou Djénépo

 

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