Les vacances, moment de repos, de voyages, mais surtout de détente. Telle n’est pas le cas dans beaucoup de localités où très généralement les vacances s’avèrent être un moment d’apprentissage de différents métiers. Des jeunes de tout âge, particulièrement des mineurs qui exercent de petits jobs en longueur de journée, pour soit aider leurs parents à gérer leurs activités quotidiens, soit pour se faire des sous afin de préparer la rentrée scolaire prochaine.
Mariam Keita, élève en septième année, vend au bord de la route à Faladié des croquettes (arachides, popcorn, gâteau) pour aider sa mère. « Ils sont réalisé par ma maman, je l’aide à les vendre car elle est occupée en cuisine. Puisque je suis déjà en vacance, je me promène avec le plateau presque rempli et tous les jours. A l’approche de la rentrée scolaire, elle(sa maman) m’achète des cadeaux avec les bénéfices», raconte-t-elle.
Il faut souligner que ce ne sont ni des travaux forcés, ni la violation des droits des enfants. Bien au contraire, ces différents activités aident ces enfants à apprendre les notions de base de certains métiers, et leurs donnent d’autres préoccupations.
D’autres jeunes se chargent d’apprendre des métiers qui peuvent leurs apporter un peu d’argent. C’est le cas de Sadou Diallo, 14 ans, élève en 9é année. «A chaque période de vacances, je cherche quelque chose pour m’occuper. Cette année, je fais de la menuiserie, c’est encore mieux que de rester à la maison à m’ennuyer », dit-il.
En plus d’apprendre, Sadou est payé par jour et économise ses sous pour préparer la fête qui s’approche. «Ça m’évite aussi chaque fois de tendre la main à maman. Cette activité m’a été bénéfique l’année dernière car j’ai pu m’offrir des choses qui me semblaient nécessaires», poursuit-il.
Certains parents encouragent les enfants à continuer sur cette voie. Selon eux ces enfants apprennent à être responsable depuis à bas âge, ce qui sera favorable pour eux dans le future.
Boubacar Bah, commerçant au grand marché de Bamako estime que pendant les vacances, il vient au marché avec tous ses garçons. « Ils ne vont pas rester à la maison à ne rien faire ; ils doivent s’adapter au rythme du marché et familiariser avec les clients car bientôt ce sera à eux de gérer la boutique», affirme-t-il.
En longueur de journée, on voit ces enfants se débrouiller aux abords des routes, dans les marchés ou encore auprès des menuisiers, réparateurs, garagistes et autres. Même s’ils sont trop jeunes, selon les adultes, ils arrivent à suivre le rythme et tirer souvent la concurrence avec les grands. «Mes biscuits marchent très bien. Certains les achètent parce qu’ils me trouvent trop jeunes et très généralement quand je suis avec d’autres, les passants paient plus mes biscuits. C’est un avantage d’être petit parmi les commerçants âgées, ma tante garde mes bénéfices et je vais préparer la rentrée scolaire avec l’argent que je gagne », rapporte Moussa Diarra, un élève en cinquième année qui se promène avec des biscuits au grand marché.
Fadimata S Touré (Stagiaire)