Jeunesse/emploi et démocratie : Le Mouvement Agir ensemble engage la réflexion

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Jeunesse/emploi et démocratie : Le Mouvement Agir ensemble engage la réflexion

Le Mouvement «Agir Ensemble», a organisé, samedi dernier, au Carrefour des jeunes, une conférence sur le thème : «jeunesse, emploi et démocratie». Jeunes diplômés, élèves et étudiants ont massivement pris part à cette conférence animé par M Clément Dembélé, agrée et chargé de cours dans plusieurs universités françaises dont la Sorbonne.

Dans son discours introductif, le président du Mouvement «Agir Ensemble», Aboubacar Doumbia, a fait l’historique d’une association qui se veut un cadre d’échanges et de dialogue entre les jeunes. Avant de justifier le choix du thème. ««Pour une bonne partie de la jeunesse et de la population, la démocratie c’est le laisser aller, c’est empiété sur nos bonnes mœurs». Entrant dans le vif du sujet, le conférencier, a salué les organisateurs pour le choix d’un sujet qui reste d’actualité dans notre pays.

Pour le Prof Dembélé, à travers un tel cadre d’échanges, l’objectif est de trouver une véritable passerelle entre les trois notions : jeunesse/emploi et démocratie. Qui sont, selon lui, restent, sommes toutes, des notions complémentaires. Abordant la première notion (emploi), le conférencier a attiré l’attention des participants sur le fait que  nous sommes dans un pays qui n’est pas seulement pauvre en matière des ressources humaines ou des ressources minières ; mais qui l’est aussi dans la gestion même des choses. Aussi, pour le Prof Dembélé, il y a un constat : nous avons, au Mali, une population intermédiaire qui est très frappée par le chômage. «Cette population qui est de 18 à 35 ans représente plus de 77% de la population. C’est cette population intermédiaire qui doit prendre en charge la populations plus jeune (les enfants) et les plus âgées (les vielles personnes). Et cette population est la couche sociale la plus touchée par le chômage», a-t-il décrit. «Aujourd’hui, l’urgence veut qu’on trouve la solution à l’emploi ; ce n’est pas seulement une question de l’Etat malien.

C’est une question de tous les Maliens. Il faut qu’aujourd’hui on sorte de cette impasse qui constitue un grand blocage de l’emploi». A coté des recettes qu’il propose pour briser l’étau du chômage et offrir un emploi salarié à la plus grande partie de la jeunesse malienne, le conférencier s’étonne (au passage) des 200 000 emplois que le président Ibrahim Boubacar Keïta avait promis de réaliser durant son mandat.

Selon le conférencier, les 200 000 emplois promis par le chef de l’Etat, ne sont rien face aux 10 millions de chômeurs que compte notre pays. «Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu des efforts qui ont été fait par le gouvernement malien, mais 200 000 emplois aujourd’hui, au Mali, est une goutte d’eau dans la mer ; je pense que ce qui manque aujourd’hui, c’est non seulement une stratégie de relation communicationnelle sur l’emploi, mais aussi une stratégie d’exploitation des ressources potentielles qu’on possède déjà au Mali. Il faut aller dans ce sens et sortir de ce cadre pseudo intellectuel, de ce cadre grand pensant et se rapprocher de la réalité sociologique du Mali ; en rapport avec le besoin du marché pour créer l’emploi», a développé le conférencier. Qui milite pour un changement des mentalités, notamment cette idée faisant de l’Etat un pourvoyeur d’emploi. «L’Etat n’est pas créateur d’emplois, mais l’Etat a l’obligation  constitutionnelle et morale d’accompagner l’emploi, d’accompagner les créateurs d’emploi. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est trouvé des stratégies, des moyens efficaces pour pouvoir créer de l’emploi au Mali, permettre aux jeunes maliens, à la jeunesse malienne de pouvoir créer l’emploi elle-même. Ce qu’on appelle l’auto génération de l’emploi», a-t-il ajouté.

Evoquant la deuxième thématique (jeunesse et démocratie) ; le Prof Dembélé, a mis l’accent sur la nécessité d’informer et de former la jeunesse (malienne) sur la démocratie et ses implications. Selon lui, le problème fondamental que les jeunes maliens ont avec la Démocratie, c’est un problème d’éducation. La démocratie, a-t-il précisé, est une notion à la fois globale, mais aussi qui est liée à l’état d’esprit, à un sentiment et au comportement de tous les jours. Et d’ajouter : La démocratie n’est pas seulement la politique ; elle touche aussi l’aspect social, l’aspect économique, l’aspect démographique. «Quand on parle de démocratie c’est la gestion globale et approfondie de l’Etat. Pour qu’on puisse comprendre la notion même de la Démocratie, pour que cette démocratie soit fonctionnelle, il faut informer les gens, il faut les sensibiliser. Car, on ne peut jamais éduquer les gens s’ils ne sont pas informés ; vous ne pouvez jamais parler de démocratie aux maliens, permettre aux jeunes maliens de pouvoir exploiter ces notions de démocratie, en bonne science,  tant que cette jeunesse, elle-même, n’est pas bien informée et formée», a-t-il tenu à préciser.

Papa Sow / maliweb.net

 

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