L’adolescence est l’époque de toutes les découvertes. Parmi celles-ci, figure la rencontre avec l’alcool. Ainsi, la consommation d’alcool devient une étape incontournable des fêtes ou des sorties. Il orne et accompagne les différents rituels de la vie sociale. Cette consommation est pratiquée par les jeunes adultes pour lesquels l’accès à l’alcool est bien plus facile et bien moins stigmatisé socialement que les «mauvaises drogues».
L’alcoolisme n’est certes pas un phénomène nouveau, mais c’est la manière dont la jeunesse consomme aujourd’hui qui est inquiétante.
Ce qui choque le plus, c’est le fait que les fournisseurs d’alcool n’hésitent pas à faire la promotion de leurs produits directement lors fêtes estudiantines et des évènements culturels les plus populaires, l’idée étant de créer des vocations de vrais buveurs. Ainsi, l’on a pu voir des stands et des espaces entièrement dédiés à la vente et à la promotion des produits alcoolisés au dernier festival sur le fleuve Niger à Ségou.
La consommation très précoce d’alcool chez les jeunes est également très préoccupante. Ces derniers consomment le plus souvent en cachette et se trouvent en situation d’échec scolaire. Ils sont confrontés à diverses violences et exclusions qui, en retour, renforcent encore plus leur consommation. Plusieurs études démontrent que l’«alcoolisation» des jeunes est de plus en plus fréquente. Ces jeunes consommateurs associent facilement l’alcool à d’autres stupéfiants comme la drogue ou la cigarette.
On peut dire que ces consommateurs sont en général ceux qui fument le plus de tabac, puisque ces deux comportements sont souvent liés. Ainsi, le fait de fumer à l’âge adulte est fréquemment relié à la consommation précoce de l’alcool.
Quels sont les facteurs influençant cette consommation d’alcool ?
Pour envisager des interventions efficaces contre l’usage nuisible de l’alcool, il est important de comprendre les facteurs qui déterminent ce problème. Sa consommation est souvent liée au contexte socioculturel et est associée à certaines caractéristiques personnelles, tel que l’âge, le sexe, le statut physiologique, les effets indésirables, les valeurs sociales, économiques et culturelles. Dans le milieu urbain, l’alcool est associé aux fêtes et sorties entre amis dans bon nombre de cas. Pour certaines ethnies, elle est associée à la célébration de mariage, de naissance…
Quelles conséquences sur les consommateurs ?
A court terme, selon les études, la consommation d’alcool provoque la baisse de vigilance, la perte de contrôle (ce qui provoque le plus souvent des accidents, les troubles digestifs….). A long terme, l’alcool agit à presqu’à tous les niveaux sur l’être humain : tant au niveau psychique que physique, social et professionnel. Au delà des atteintes purement physiques, il entraîne également une exclusion sociale en coupant l’alcoolique du reste des individus. Sans oublier, les difficultés familiales menant souvent à des conflits ou à des séparations ; des dommages professionnels par un manque de motivation ou d’absences. L’ensemble de ces dégâts et atteintes représente un très lourd coût pour la société tant en termes de soins à apporter qu’en termes de force de travail non utilisable.
Si les jeunes commencent à boire dès l’adolescence, quel avenir le pays a-t-il ? Nous savons tous qu’un alcoolique est irresponsable, et que cela très difficile d’arrêter. Le meilleur moyen de pouvoir éviter ces vices serait pour les parents d’enseigner aux adolescents les valeurs morales de notre société, les guider sur le bon chemin et leur montrer ce qui peut être nuisible pour eux.
Fatoumata SANGARE