« Au moins 15 jours avant la date de la cérémonie de mariage, les futurs mariés doivent limiter leurs activités, moins sortir hors de la maison. En effet, ils sont désormais rentrés dans une autre sphère de la vie et les esprits bons et mauvais se battent pour pouvoir s’accaparer d’eux. D’autre part l’alimentation de la nouvelle mariée change car elle doit être “vidée” de tout ce qu’elle avait consommé d’illicites et être légère comme une plume afin qu’elle ne puisse s’opposer aux ardeurs de son époux le soir des noces.
L’alimentation du jeune marié doit également être surveillé pour prévenir toutes éventuelles difficultés pour accomplir son devoir conjugal. Aussi on le soumet à un régime sensé le fortifier. Pendant cette période les jeunes mariés sont éduqués, conseillés et accompagnés par des sages sur le sens profond du mariage. En effet, le mariage va au delà de l’union de deux personnes, il s’agit de l’alliance des familles et des communautés.
L’étape de ‘laver la tête’ des mariés est également significative, la jeune mariée n’assiste que brièvement aux festivités, après la mairie, elle est amenée dans une pièce où elle est revêtue d’un boubou cousu pour l’occasion. On lui fait quelques tresses, elle est conseillée par ses aînées, mères et tantes avant qu’elle ne soit amenée pour la cérémonie proprement dite.
Accompagnée de sa marraine et ses mamans, on choisit la femme qui l’amène et la fait asseoir sur le mortier ou le tabouret qu’elle devrait faire basculer après son bain avec son pied gauche laissant ainsi derrière elle tout le souvenir de sa jeunesse. Il est important de choisir celle qui donne le bain à la jeune mariée, une femme de caste ayant une éthique. La nouvelle mariée est amenée sous un chant signification ensuite suivi de Zikr (chant religieux).
La nouvelle mariée est ensuite assise sur le mortier ou le tabouret par sa tante qui devrait également être une personne de bonne moralité dans son mariage chose, importante pour le futur. Après 3 mouvements, la jeune mariée est assise pour recevoir son bain, munie d’eau dans un récipient, de nouveau savon, éponge déposés dans une nouvelle calebasse, la femme de caste lave successivement, les pieds, bras de la jeune mariée tantôt avec de l’ eau chaude et de l’ eau froide ; le visage et la tête de la mariée cachés des regards reçoivent également l’eau du bain nuptial sous les louanges et recommandations des Niamakala ( femmes de castes).
La nouvelle mariée est ensuite ramenée dans la chambre, revêtue de tissus en cotonnade ou percale blanc, le corps embaumé de petits secrets aux bonnes senteurs, la taille ceinturée de perles avant d’être accompagnée dans la chambre nuptiale. » explique Bâ Mariam, cette accompagnatrice nuptiale réputée pour la longévité des unions qu’elle encadre.
Tout comme la femme, le jeune marié reçoit également le bain traditionnel et s’habille tout de blanc avant de regagner la chambre nuptiale. Les préparatifs de la chambre nuptiale sont également soumis à quelques petits secrets et expériences que se réservent de révéler les accompagnatrices nuptiales.
« Il y a une manière de poser la couchette, d’attacher le moustiquaire et surtout de faire rentrer et coucher le jeune mariée car tous ces détails ont des influences sur son futur sans oublier les incantations dont nous avons le secret. Et pendant les 7 jours de la chambre nuptiale, la jeune mariée reçoit une certaine éducation pour réussir sa vie de couple. Une nouvelle mariée est soumise à un cérémonial pour sortir de la chambre nuptiale. Il y a beaucoup de choses à faire et ce sont toutes ces actions font qu’un mariage dure et a un sens. Si vous voulez ignorer tout cela à cause de votre modernité, pourquoi se plaindre alors que vos unions ne marchent plus ?», s’offusque Bâ Mariam!
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