La Ligue Islamique de Bougouni à travers son secrétaire à la communication M. Kalifala SAMAKE, maître coranique et prêcheur à la mosquée de Hèrèmakono-nord de Bougouni réagit avec vigueur contre les actes de barbaries ignobles commis au nom de l’islam au nord du Mali.
Face à cette situation dramatique vécue par les populations du nord et à la confusion au sein de la communauté musulmane, des voix s’élèvent enfin à Bougouni pour dénoncer ce basculement de l’islam vers le fondamentalisme qui hypothèque tous les efforts de développement engagés dans les pays musulmans du tiers monde et d’Afrique principalement.
La ligue islamique de Bougouni se doit de dénoncer avec véhémence les exactions commises par les soit disant djihadistes dans les zones sous occupation au nom de l’islam. En tant que fils de ce pays, mais aussi en tant que maitre coranique et prêcheur dans une mosquée et garant d’une valeur morale et orthodoxe en islam et aimant son pays, on ne saurait rester indifférent à cette situation.
En commençant son intervention le célèbre prêcheur à fait des bénédictions pour que la paix et la stabilité reviennent dans son pays afin que Dieu guide les décideurs vers de bonnes solutions pour le pays. Dans sa déclaration il affirme que « L’islam n’est pas une religion de violence » et que seul le Prophète (bpsl) et les 4 grands califes ont eu le droit de recourir à la Djihad pour imposer l’islam et cela à une période bien déterminée de l’histoire de la religion. Et depuis, faire le djihad devient, une sorte de hantise pour ces obscurantistes venu de nulle part, comme un moyen d’expansion. Mais finalement, le djihad contre qui ? Et au nom de quoi ?
Ce qui s’est passé au nord du pays au nom de l’islam par les hommes armés a causé du tort aux musulmans du Mali, mais rien que pour cela, ils devraient mettre fin à de telles pratiques. Si les assaillants et le haut conseil islamique n’ont pas pu se mettre d’accord, ceci est une preuve que ces bandits avaient d’autres préoccupations différentes de celles de l’islam.
Selon M. Kalifala SAMAKE, dans l’islam pour faire la guerre sainte, il y a des conditions préalables à remplir. Les gens d’ançardine ou disons les bandits d’ançardine et de mujuao n’ont rempli aucune de ces conditions. Donc en venant sous la couverture de l’islam, on ne les appelle plus cafres, mais des bandits armés qui ont des idées contraires à celles de l’islam. Sinon, selon les tariks de l’islam, les amputations de mains n’ont été faites qu’une ou deux fois seulement du vivant du prophète (bpsl), faire de cela un rituel quotidien relève de la provocation pure et simple.
Ce que les gens doivent comprendre c’est que la mauvaise interprétation de l’islam a contribué à créer la mésentente entre les musulmans d’ici et entre les musulmans et d’autres communautés religieuses. Maintenant la barbe est devenue un problème, le hidjab (le voile) aussi alors que c’est le contraire qui est plutôt recommandé.
Ce qui est clair pour nous maliens, l’intervention de la France au nord du Mali, est moins une guerre contre l’islam, mais plutôt une guerre pour libérer un peuple et un territoire occupé par des bandits. Ces bandits après avoir tenté de créer la confusion la plus totale entre les musulmans du Mali ont trompé la vigilance des groupes du MNLA pour s’introduire au Mali et retourner la veste le lendemain.
Maintenant les musulmans du Mali et d’ailleurs doivent se préparer pour s’imposer sur le plan des idées et non tomber dans la violence. La communauté musulmane n’a pas le droit d’abandonner l’islam entre les mains de ces obscurantistes. Les théologiens musulmans nous enseignent aussi que l’islam est une religion de paix et de tolérance par excellence. Le seul combat qui vaille aujourd’hui pour l’islam, c’est le combat des idées a déclaré M. SAMAKE.
Il y a des orientations de l’islam et il y a des conduites à tenir pour le bon musulman, mais dans toute chose, il y a du bon, comme il y a du mauvais. Eh bien, c’est ce à quoi que nous avions assisté malheureusement au Mali, les mauvaises graines ont voulu pourrir les bonnes.
B S