Intrants agricoles et produits de première nécessité : Le gouvernement compte sur le secteur privé

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Le Premier ministre par intérim a rencontré hier les représentants du monde des affaires sur la question de l’approvisionnement correct et régulier du pays. Le colonel Abdoulaye Maïga a demandé à ses interlocuteurs de lui faire parvenir par écrit au plus tard le 1er novembre 2022, leurs attentes, suggestions et recommandations pour une meilleure collaboration entre l’état et les opérateurs privés

Pour assurer un approvisionnement correct du pays en intrants agricoles et denrées de première nécessité, le gouvernement a décidé de renforcer le rôle des acteurs du secteur privé en mettant en place un cadre de concertation de haut niveau, secteur privé-état. Son objectif est de coordonner et suivre toutes les initiatives visant à faciliter l’approvisionnement correct et régulier du Mali en intrants agricoles et produits de première nécessité.

La première rencontre de ce cadre de concertation s’est tenue hier à la Primature, en présence des représentants du secteur privé et des départements ministériels concernés.
Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga a, à cette occasion, félicité et remercié le secteur privé pour son inestimable contribution dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale à un moment crucial de l’histoire de notre pays.

Il a rappelé les sanctions injustement imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) durant plusieurs mois auxquelles le secteur privé a pu faire face malgré les difficultés d’accéder aux crédits et aux débouchés extérieurs.
«Le secteur privé l’a bien compris et a choisi de contribuer à la défense de notre souveraineté», s’est réjoui le Premier ministre. Pour ce geste patriotique et pour son appui constant à l’endroit du gouvernement, Abdoulaye Maïga a, au nom du président de la Transition, du gouvernement et à son nom propre adressé ses félicitations au secteur privé.«Les temps sont durs. L’accès aux denrées de première nécessité comme l’approvisionnement en intrants agricoles sont devenus des sujets de préoccupation majeurs des Maliens», a constaté le chef du gouvernement par intérim et de regretter que certains n’hésitent pas à rendre la Transition responsable de cette situation.

Le Premier ministre par intérim a assuré que face à cette situation, le gouvernement ne saurait rester sans agir. Ainsi, une commission interministérielle a été créée pour lutter contre la hausse des prix, faciliter l’approvisionnement en produits de première nécessité et assurer l’approvisionnement en intrants agricoles. Cette commission a débuté ses travaux sous la présidence du Premier ministre avec le concours des ministres chargés de l’économie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie, du Développement rural, de l’élevage et de la Pêche et ainsi que le ministre Commissaire en charge de la Sécurité alimentaire. Pour plus d’efficacité, la commission a choisi d’associer les secteurs privés à ses travaux.

RELANCE DE L’ÉCONOMIE- Cette rencontre a été l’occasion pour les acteurs du secteur privé d’exprimer les difficultés auxquelles ils font face. Sidi Dagnoko, vice-président délégué du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), a salué l’initiative de la création de ce cadre de concertation secteur privé-état. Selon lui, il est temps de ramener l’économie au rang des priorités nationales. Dans cette perspective, il a souhaité la mise en place d’un comité mixe état-secteur privé basé sur la relance de l’économie.

Selon lui, le sujet est beaucoup plus global et va au-delà de la seule problématique de l’approvisionnement du pays en intrants et denrées de première nécessité. « Notre pays a besoin d’investissements, de croissance économique, de confiance au niveau du secteur privé, de la relance de la création d’emplois pour favoriser le travail du secteur privé par rapport à sa productivité. Au nom de l’interprofession bétail-viande, Mamadou Abdoulaye Diallo a évoqué le manque d’espaces pastoraux aménagés pour le bétail. Il a souhaité de ce fait, l’aménagement d’espaces pastoraux qui permettra une plus grande rentabilité du secteur de l’élevage.

Concernant l’approvisionnement du pays en denrées de première nécessité, beaucoup de difficultés ont été évoquées. Le président du groupe GDCM a invité les autorités à collaborer avec les commerçants pour assurer, en toute urgence, l’approvisionnement de notre pays en denrées de première nécessité, notamment le riz et le sucre, en vue d’éviter une rupture.

Il a sollicité l’appui du ministre en charge des Finances pour un approvisionnement rapide des denrées sur toute l’étendue du territoire. Quant à la représentante de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, (APBEF), Mme Sidibé Aïssata Koné, elle a rappelé que les banques maliennes ont traversé des périodes très difficiles mais sont restées debout pour accompagner les commerçants dans l’importation des denrées de première nécessité et dans l’approvisionnement des intrants agricoles.À la fin des travaux, le Premier ministre par intérim s’est dit très heureux de recevoir les différentes contributions, réflexions et recommandations. Le colonel Abdoulaye Maïga a dit avoir pris note et réaffirmé le soutien du gouvernement à satisfaire les doléances du secteur privé dans la mesure des ressources disponibles. Il a demandé aux acteurs du secteur privé de lui faire parvenir par écrit au plus tard le 1er novembre 2022, leurs attentes, suggestions et recommandations. «Nous avons besoin de votre aide et de votre accompagnement pour trouver des réponses à certaines interrogations et pour atteindre les l’objectifs assignés par le président de la Transition», a conclu le Premier ministre par intérim.

Par Anne Marie KEITA

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1 commentaire

  1. Tant que les grands commis de l’état ont un pied dans l’état et l’autre pied dans le secteur privé, il n’y aura pas de réduction des prix au niveau des détaillants. Il faut demander aux grands commis de l’état de cesser d’être juge et partie sinon ce pays ne serait jamais sur sa rame de lancement vers l’émergence de son développement. Il ne faut pas jouer avec cet aspect du développement qui peut enterrer la mise en route du développement d’un pays.

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