Intoxication alimentaire De l’huile frelatée dans nos assiettes : tous en danger de mort !

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Une demi-douzaine de femmes et de ménagères interrogées est, unanime: le marché malien est inondé d’une variété d’huile à constance douteuse, une huile… qui mousse à la cuisson !

Des échantillons prélevés au niveau des huileries de Koutiala, Koulikoro, Kita et Bamako puis analysés en laboratoire sont tous impropres à la consommation. Les prélèvements présentent 50% de cholestérol, 50% d’impuretés et  45% d’acidité. Du moins, si l’on en croit les révélations d’une source bien introduite.  

Ragots ou réalité ? C’est que toutes les sauces, pardon, toutes les bouches ne parlent plus que de cette huile, jugée frelatée. Et bien de « Gadomousso » (ménagères) en racontent les méfaits.

A.S, une vendeuse de condiments au marché d’Hamdallaye, donne sa version : « on murmure beaucoup, ces derniers temps, en effet, sur cette huile. J’ai même entendu parler d’une famille, qui a failli mourir pour avoir fait frire des poissons avec cette huile… Mais personnellement, je n’ai pas été témoin, je ne peux donc rien certifier. Néanmoins, j’ai arrêté de vendre de l’huile au détail, par mesure de précaution. Ça me fera honte de perdre ma crédibilité et ma clientèle, pour avoir vendu de l’huile empoisonnée ! ».

Empoisonnée, c’est bien le mot, pardon, le mal ! Car nul ne peut imaginer les ravages qu’une telle huile peut provoquer dans les rangs… et les entrailles des pauvres consommateurs. Un médecin donne le ton : « En effet, beaucoup de vendeuses de frites sont venues nous dire qu’elles en ont été victimes. Vous savez, elles achètent l’huile pour la friture, mais elles n’ont aucun moyen de vérifier sa qualité. C’est lorsque l’aliment provoque des nausées, des maux de ventre, des diarrhées, ou des vomissements, que le consommateur découvre sa nocivité. En plus de ces cas, il y a aussi les évanouissements ou une intoxication généralisée, surtout pour la femme. Alors imaginez qu’elle soit enceinte… Il y a beaucoup d’affections internes, qui frappent la population de nos jours, mais qui étaient inconnues avant. Le cancer, par exemple, c’est plus rien de naturel. On n’y peut rien, c’est l’époque qui le veut. Quant à vérifier la qualité de ces produits, ça c’est une autre affaire. Tout ce que je peux conseiller, c’est que chacun fasse attention à ce qu’il mange. Car, une fois que l’aliment tombe dans le ventre, l’estomac est obligé de faire son travail ! ».

No comment ! Une fin de confidence qui fait rire ; mais donne, aussi, à réfléchir.

Selon les spécialistes, tout produit contaminé ou périmé contient des bactéries. Et sa consommation entraîne une intoxication, dont la gravité dépendra de son degré de toxicité. Le danger reste intact, tant que le citoyen est obligé de consommer, tant que des fraudeurs et des opportunistes n’hésitent pas à faire feu de toute huile, pardon, de tout bois ; tant que les autorités, chargées de contrôler les produits importés (la Douane) ferment les yeux contre espèces sonnantes ; tant que ces associations dites de défense des consommateurs (ASCOMA, REDECOMA et autres) laissent tuer.

Selon un négociant du Marché Rose, des tonnes d’huile frelatée seraient venues des mini huileries de l’intérieur de notre pays. Mais aussi, de l’Europe, d’Asie et de certains pays de la sous-région. Et notre interlocuteur d’ajouter : « l’huile est vendue  à des prix ridicules ! Comment voulez-vous qu’on accorde du prix à de l’huile, même si elle est de bonne qualité ? Ceux qui fournissent les commerçants et ceux qui la font entrer dans le pays sont connus, mais on les laisse faire, et on sait pourquoi ! ».

Malgré tout, certains sont sceptiques. Et soutiennent que cette huile n’est pas à incriminer. Mais qu’en pensent nos dirigeants, et quelle mesure salvatrice ont-elles prise, depuis que ces produits frelatés déciment nos populations ? Le malheur est que tout produit déclaré « non grata » ailleurs, échoue chez nous par la « grâce » de trafiquants sans scrupule. Avec la « bénédiction » des gabelous corrompus jusqu’à la moelle.

De toute façon, chacun en tire du bénéfice, et c’est le consommateur, seul, qui trinque. Et en meut.

Jean Pierre James

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