A cœur ouvert face aux journalistes maliens, ce lundi soir à “Radio Libre” de Niamakoro, le reggae man panafricain dit tout. Du rôle de la jeunesse malienne dans les futures élections, à son nouvel album, en passant par ses rapports avec le déchu, Amadou Toumani Touré, et l’intervention française au Mali, son projet agriculture dans son village, etc. le porte-parole de jeunesse africaine procède à un tour d’horizon, et sans complaisance, de l’actualité du continent. Morceaux choisis.
Lorsque Ticken Jah est face à la presse malienne, surtout à “Radio Libre” de Niamakoro, c’est un tour d’horizon de toutes les questions brûlantes de l’actualité. C’est sans surprise qu’en marge de la présentation du “Passeport de citoyenneté universelle”, le chanteur a abordé plusieurs sujets avec les journalistes.
S’exprimant sur la guerre au Mali, le leader d’opinion a exprimé son profond regret que plus de 50 ans après les indépendances, l’Afrique ne soit pas capable de résoudre ses problèmes. “Il faut être réaliste, je ne suis pas contre l’intervention française. Mais j’aurais voulu que ce soient les pays africains qui interviennent les premiers sur le sol malien”.
Cependant, lorsqu’on lui demande son avis sur cette intervention française, Ticken est clair : “La France n’a fait que son devoir : celui d’une reconnaissance historique envers le Mali et tous les peuples africains. Car, chaque fois que celle-ci a été attaquée, les Africains (colonisés) ont toujours répondu présents pour l’aider”, rappelle le chanteur, pour qui, l’intervention de la France n’est autre qu’un renvoi d’ascenseur. Le reggae man d’interpeller les peuples africains pour éviter à d’autres pays ce qui est arrivé au Mali.
D’ailleurs, annonce-t-il, le prochain album qui sortira bientôt des studios appel à la résistance, et parlera de l’Histoire. Toujours engagé, le chanteur incite, dans ce nouvel opus, les peuples africains à se réveiller et s’unir face à leur destin.
Reconnu pour sa sympathie envers le président déchu du Mali, Amadou Toumani Touré, Ticken Jah Fakoly reste loyal jusqu’au bout. Lorsqu’on l’interroge s’il a les nouvelles de son “tuteur”, il répond : “Pas plus que ce que les médias nous rapportent”. Mais le chanteur s’empresse d’asséner d’emblée qu’il reste fidèle à ATT.
“Quand je suis venu au Mali en pleine crise dans mon pays, le Mali m’a accepté. Et lorsque des gens ont voulu me causer de faux problèmes pour une affaire de concert, dont j’ai tout simplement dénoncé les conditions d’organisation, ATT a été là pour me protéger. Je suis redevable de lui, et je lui dois cette reconnaissance quelle que soit la situation”, a déclaré Ticken Jah Fakoly.
Jeunesse malienne débout !
Profitant de cette conférence de presse, le chanteur a lancé un appel à la jeunesse malienne en vue d’une mobilisation massive et un vote utile pour les prochaines élections générales. Conscient que celle-ci sera l’actrice principale de l’après crise, le porte-parole de la jeunesse africaine (comme l’appellent certains), appelle à la maturité en prenant son destin en main.
“Le Mali a cette chance d’être à labri des conflits sur des bases ethniques ou religieuses. La jeunesse doit s’en servir pour préserver l’unité et la cohésion. Les jeunes doivent faire un vote utile et massif. Vous devez vous montrer mûrs et servir d’exemple au sortir de cette crise. La jeunesse malienne doit éviter de se taper dessus au cours de ces élections”, a prêché Ticken Jah Fakoly.
15 hectares de riz dans son village
Ticken Jah Fakoly n’est pas que chanteur. Agriculteur, il l’est également. Depuis le début de la nominalisation de la crise en Côte d’Ivoire, le reggae man a décidé de s’investir dans l’agriculture. Pour cette campagne agricole, il a aménagé 15 hectares de riz dans son village à Bgéléban, au Nord-est de la Côte d’Ivoire. Déjà à sa première expérience de retour à la terre, le chanteur avait défriché 50 hectares.
“Par ce retour à la terre, mon objectif est de montrer à la jeunesse africaine le chemin de l’agriculture, car la terre ne ment pas, pourvu que nos politiques s’investissent dans ce domaine, et réunissent les conditions de valorisation de cette profession. “Je suis révolté à l’idée que l’agriculture soit présentée en Afrique comme un métier sale”, a martelé le reggae man, qui avait consacré une chanson sur les paysans, “Baba ni kungo” (Papa, bienvenu du champ).
En plus de s’investir dans l’agriculture, Ticken Jah est aussi l’initiateur du projet “un concert, une école”. A travers ce projet, le chanteur décide d’investir les retombées des concerts dont il est initiateur, dans la construction d’écoles à travers le continent.
Initié il y a environ trois ans, le projet “un concert, une école” a construit cinq écoles (dont au Niger, en Côte d’Ivoire, au Mali) une rénovée. “Mon rêve est de construire au moins une école dans chaque pays du continent, car si nous parlons du développement du continent, cela passe par l’éducation”, expliquera-t-il.
Rassemblés par
Issa Fakaba Sissoko
Pour voyager dans tous les pays du monde sans visa :
Ticken Jah Fakoly obtient le “Passeport de citoyenneté universelle”
Avec une trentaine de personnalités, dont deux africaines, le chanteur ivoirien résidant au Mali, vient de recevoir le “Passeport de citoyenneté universelle” lui permettant de franchir les frontières sans obstacles. Tout un symbole pour ce chanteur panafricain, qui plaide pour la suppression des barrières entre l’Occident et l’Afrique, et qui souhaite que le monde devienne “un village planétaire”. Le document a été présenté à la presse malienne ce mardi 11 juin au siège de “Radio Libre” créée par le chanteur.
Remis le 23 mai dernier à Paris au siège de l’Unesco, ce document précieux se veut un laissez-passer universel pour ses bénéficiaires donnant le droit d’accès à tous les pays du monde entier sans visa. Il est délivré par l’Organisation pour une citoyenneté universelle, à des personnalités et leaders d’opinion ayant marqué l’actualité par leur combat et leur engagement en faveur des causes justes.
C’est donc sans surprise que le chanteur panafricain, devenu l’icône de la jeunesse africain pour ses prises de position, soit parmi les lauréats de ce document. La mauvaise gouvernance en Afrique, la Françafrique, les barrières imposées par l’Occident pour freiner l’immigration, les divisions et les guerres sur le continent, le sous-développement, le comportement des chefs d’Etat africains qui ont trahi le rêve de leurs peuples, etc. Autant de sujets dont aime parler régulièrement Ticken Jah Fakoly dans ses chansons. “Le paradoxe de l’Afrique est qu’elle est à la fois riche et pauvre”, aime-t-il à le dire pendant ses interventions quand il parle du développement du continent.
Pour un village planétaire
Ils sont en effet une trentaine de bénéficiaires, dont l’ancien président du Brésil Lula Da Silva et deux Africains, dont le médiateur du Bénin et le reggae man ivoirien Ticken Jah Fakoly, à bénéficier de ce passeport.
Ce prix sonne-t-il comme une revanche pour le chanteur contre certains pays qui lui avaient fermé ses frontières ? “Oui”, a-t-il répondu sans détour. Connu pour son franc-parler, le reggae man ne fait dans la dentelle lorsqu’il s’agit de parler d’immigration. En témoigne ce titre “Ouvrez les frontières” dans l’album “Africain”.
“Mon rêve est que tous les jeunes africains aient droit à ce passeport universel. Il n’y a pas de raisons de poser des barrières lorsque les Africains veulent se rendre en Occident. Car, ils disent que nous sommes leurs amis. Et eux, viennent chez nous sans obstacles, et font ce qu’ils veulent. Ceci est inadmissible !”, a déclaré Ticken Jah Fakoly face à la presse malienne. Bref, le reggae man est formel : “Il faut faire du monde un village planétaire, et donner aux gens leur liberté de circuler”.
Issa Fakaba Sissoko
cE fAKOLY COMME SON att ONT TOUS FUI LEURS PAYS À UN MOMENT OU UN AUTRE
vive fakoly tu es un homme veridique ..mais ton ami att est un sale maudit traitre…
merci tickinetjalf
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