Interdits d’activités depuis quelques années par les autorités maliennes, les principaux acteurs de l’orpaillage par dragage au Mali ne sont pas prêts à céder le combat. Ils sont mobilisés pour faire sauter le verrou de l’interdiction. C’est dans ce cadre qu’ils ont organisé un atelier, le lundi 19 décembre 2022 au centre international de conférence de Bamako afin de montrer à la face du monde que l’activité ne porte pas préjudice à l’environnement et qu’ils n’utilisent pas des produits comme le mercure et le cyanure.
« Organisé par la chambre des mines et le bureau de la drague nationale, cet atelier a pour objectif d’informer l’opinion nationale et internationale du dragage, des techniques employées pour la pratique de l’activité dans le strict respect de l’environnement », a expliqué dans ses propos introductifs, le président de l’association pour la promotion et la valorisation des ressources minières du Mali, Djibril Diallo. « Il y a beaucoup de contrevérités concernant la pratique et c’est ce qui a conduit à l’interdiction de l’orpaillage par dragage en République du Mali et nous voulons leur montrer via cet atelier que cette activité peut être pratiquée sans porter préjudice à notre environnement dont la sauvegarde nous concerne tous », a-t-il signalé.
Quant au président du bureau de la drague nationale, Mamadou Kanté, il a fait la genèse de l’orpaillage par dragage au Mali qui, selon lui, est pratiqué depuis 1981. A ses dires, cette activité a toujours été pratiquée dans les règles de l’art et dans le respect de l’environnement, mais c’est depuis quelques années que des étrangers ont envahi le milieu et ce sont eux qui utilisent des produits toxiques. « Notre activité se pratique dans l’eau et si nous utilisons des produits toxiques comme on le dit, nous serons les premiers exposés. Nous n’utilisons jamais des produits qui sont en déphasage avec notre activité », a-t-il révélé. Avant d’informer les plus hautes autorités du pays que l’interdiction de l’activité a renvoyé au chômage plusieurs chefs de famille. A l’issue de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées pour une meilleure pratique de l’activité comme la levée de l’interdiction du dragage dans le nouveau code minier du Mali de 2019 ; la révision du code minier de 2019 tout en tenant compte des spécificités de l’exploitation de l’or par le dragage en différenciant le dragage industriel et le dragage artisanal comme cela a été fait pour l’exploitation des carrières ; la poursuite de la campagne de sensibilisation à une échelle plus grande ; la subvention du retord, etc.
Moussa Samba Diallo
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