La mesure d’interdiction de la vente et de la consommation de la Chicha est entrée en vigueur au Mali depuis le mercredi 15 février. Pour joindre l’acte à la parole, faire respecter la loi, les agents de l’Office Central des Stupéfiants (OCS) ont envahi le terrain à la recherche des contrevenants. Le bilan après l’opération : une cinquantaine de personne interpellées dont plusieurs femmes, des matériels et produits de chichas saisis.
Après la période de sensibilisation, il faut la phase de répression pour dissuader des ‘’têtes de mil’’. Il y a eu des séances de sensibilisation durant la période de grâce et les gens sont informés. Il faut donc passer à la phase répressive pour que certaines personnes acceptent la réalité des choses. Les responsables de l’Ocs avaient pourtant promis qu’après la date butoir, qu’ils vont sévir sans faiblesse. Ils viennent de joindre l’acte à la parole. Dans le cadre de l’application de l’arrêté interministériel interdisant l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha ou tout autre appareil similaire sur toute l’étendue du territoire national qui est entrée en vigueur ce mercredi 15 février 2023, la Direction de l’Office Central des Stupéfiants, à travers ses antennes de Bamako a effectué une patrouille dans la nuit du mercredi 15 février dernier. Cette descente a mobilisé plusieurs éléments de l’OCS avec à leurs têtes le Lieutenant-Colonel Siliman Sangaré, chef de renseignements et des opérations par intérim de l’Ocs.
« La mission doit se dérouler dans la discipline conformément aux consigne donnés par le commandement. Donc il faut être ferme et courtois. Vous êtes des professionnels, donc il faut faire la mission en professionnelle », c’est par ces piqures de rappelle que le Lieutenant-Colonel Siliman Sangaré, chef de renseignements et des opérations par intérim de l’Ocs, a briefé ses hommes avant la descente musclée dans plusieurs secteurs de la ville de Bamako. La patrouille a concerné des salons de coiffure, des boîtes de nuits, des maisons de chicha. Elle a permis de mettre le grappin sur une cinquantaine de personnes. Et selon Sangaré, les personnes interpellées seront présentées aux juges après les enquêtes. « A partir de cet instant, l’opération va continuer. Des sorties seront organisées avec la gendarmerie et la police nationale dans les jours qui suivent », a-t-il promis. Pour dire aux récalcitrants qu’il n’y aura pas de répit. Un seul mot d’ordre, mettre terme à cette pratique qui nuit le milieu juvénile. Pire, même chez les femmes. Vont-t-ils relever le défi ? Les agents de l’Office central de stupéfiants sont en tout cas engagés et déterminés.
Pour rappel, le gouvernement avait donné 6 mois de délai de grâce aux importateurs, distributeurs et consommateurs de la chicha avant l’application de l’arrêté interministériel n°2022 du 15 août 2022 portant interdiction de l’importation, la distribution, la vente et l’usage de ce produit où tout autre appareil similaire sur toute l’étendue du territoire. Passé ce délai, il avait promis de sévir contre les contrevenants. Il faut noter également que des revendeurs avaient portés plainte contre cet arrêté en demandant un sursis à cette décision avant le jugement de fond et le 26 janvier dernier la Cour suprême a rejeté leur requête.
A noter également que les autorités ont décidé d’interdire ce produit au Mali car des produits stupéfiants ont été constatés dans tous les échantillons soumis aux analyses dans les laboratoires de santé. Pour elles, c’est un phénomène de toxicomanie déguisée et banalisée. Ces produits sont majoritairement consommés par les jeunes et les femmes.
Moussa Sékou Diaby