Institutionnaliser la société «MSAS» : La société malienne des sciences en marche !

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Pour résoudre le problème lié à la fuite des mémoires africaines et de capitaliser ses savoirs pour le développement durable, il est créé au Mali depuis en 2010, la société malienne des sciences appliquées. Ses membres viennent de se retrouver à Bamako en provenance de toutes les Régions du monde.

C’est une coordination à caractère scientifique, constituée d’éminents Professeurs en Physique, Chimie moléculaires et organiques, en Aérospatiale, en Agronomie, Géographie et dans d’autres matières scientifiques.

Les participants sont venus des cinq continents du monde. Mohomodou Houssouba, Professeur au Canada, a été élu Président du Bureau de la Coordination pour un mandat de quatre ans. Une période durant laquelle, il tient les destinées de la société malienne des sciences appliquées.

L’objectif du présent atelier vise à recueillir les opinions sur l’institutionnalisation du «MSAS», particulièrement, de proposer un ensemble de mesures réalistes pouvant mener à bien l’institutionnalisation. Il s’agit d’élaborer une vision à court et long termes assortie d’un objectif général avec des axes stratégiques d’intervention pour le MSAS.

Il est à redéfinir ou mettre à jour la mission, les valeurs, déterminer un dispositif organisationnel de coordination, déterminer un plan de diversification et d’autonomisation financière et, enfin, avoir en main un document de projet assorti d’un plan d’institutionnalisation.

La cérémonie officielle de clôture des travaux était  placée sous le haut patronage du Premier Ministre, Moussa Mara, entouré d’illustres personnalités de la société des sciences appliquées, d’éminents chercheurs. C’était  la semaine dernière, au centre international de conférences de Bamako (CICB). Cinq jours durant, les chercheurs et scientifiques, venus des quatre continents du monde, ont discuté de l’avenir de la société malienne et des sciences appliquées. Ce fut autour d’un thème central intitulé: Réseaux du savoir au profit du développement !

Par ailleurs, il y a eu des sous thèmes sur, par exemple, l’apport de l’Afrique noire au développement des sciences et des technologies; la question de changement climatique, la biodiversité, la sécurité alimentaire  et la problématique du genre en sciences et technologies.

Dans son allocution, le Chef du gouvernement n’a pas manqué de témoigner tout l’intérêt que les  hautes autorités accordent à la communauté scientifique. Il a souligné aussi l’apport incontournable que cette communauté scientifique pourra apporter au développement économique et social de notre pays. Le PM ajoutera que la société malienne des sciences appliquées, à travers son département, aura l’accompagnement nécessaire des plus hautes autorités pour son institutionnalisation dans le programme éducatif malien.

Au cours des travaux, c’est au Professeur Diola BAGAYOKO qu’est revenu l’honneur de présenter le thème central de la rencontre.  Diola est Professeur distingué de physique au Southern university and A&M collège Baton rouge, à Louisiane, aux Etats-Unis d’Amérique.

Avec brio, il a expliqué et développé pendant, au moins 45 minutes, les  réseaux, le savoir, le savoir-faire et le développement dans un langage scientifique clair et limpide.  Et, il a été compris de toute l’assistance, même les profanes, se sont retrouvés dans ses explications. En substance, l’on retiendra de son brillant exposé, que «le savoir est une connaissance déclarative; comme exemple, les mathématiques».

Dans le même ordre d’idées, il démontre que le savoir-faire c’est la connaissance procédurale; c’est-à-dire, connaître résoudre un problème par quelques procédés scientifiques. Il démontre que  le développement signifie aussi la croissance économique d’un pays déterminé par l’indice de développement humain (IDH).

L’IDH c’est la  mesure le développement d’un pays à partir de certains facteurs comme le PIB. Les autres sous thèmes ont été présentés et développés par d’autres Professeurs résidants et étrangers comme Doulaye Dembélé. Ce fut au cours des différents ateliers.

En somme, rappelons que la société malienne des sciences appliquées dénommée «MSAS» est née en 2010, à l’issue du symposium malien sur les sciences appliquées qui, par la suite, a été transformée en société indépendante avec des statuts et dirigée par un Conseil d’Administration. C’est une initiative des chercheurs maliens de l’Académie et de l’Industrie basés à l’étranger, suite à des échanges sur le réseau Malinet devenu (MaliLink).

C’était en 1999 que ces chercheurs maliens installés en Europe et en Amérique du Nord ont contacté la faculté des sciences et techniques (FAST) de l’université de Bamako et la société mathématique du Mali (SMM) en vue d’effectuer le rapprochement des chercheurs résidents et expatriés et associer des chercheurs d’autres pays pour un symposium sur les sciences appliquées.

Un groupe a été mis en place avec la charge de préparer la première rencontre «MSAS2000». Auparavant, l’initiative Mali Watch a été constituée en novembre 1997 à Washington DC, comme organisation civique sans obédience partisane, avec une coordination collégiale assurée par des commissions consacrées aux domaines d’intervention choisis.

Dés au départ, l’association s’est engagée à conjuguer le bénévolat avec l’originalité et l’éthique de la qualité avec des projets dans les domaines spécifiques. Ainsi, le MSAS a été intégrée dans la commission des sciences et technologies. Le symposium a été organisé grâce au soutien financier de ses partenaires, notamment la Banque Mondiale, l’Agence universitaire de la francophonie (l’AUF), l’Agence des Etats-Unis pour le développement, et bien d’autres.

Vu l’intérêt qu’elle a suscité au plan local et les ressources humaines disponibles, la société doit être institutionnalisée dans le système éducatif et de recherches malien. Les prochaines éditions ont vu la participation de beaucoup d’Etudiants, chercheurs locaux et d’autres pays africains, asiatiques, américains et européens ainsi que l’implication des autorités maliennes à travers les ministères. Le projet d’institutionnalisation va contribuer à son terme à renforcer la capacité de plaidoyer du MSAS et à renforcer l’offre des services aux Etudiants et chercheurs.

Les principaux objectifs du MSAS étaient de: développer les collaborations en recherches interdisciplinaires à travers des rencontres scientifiques; mettre sur pied des équipes de recherche; donner aux Etudiants l’occasion de suivre des cours intensifs et des exposés présentés par les professeurs de niveau élevé; de proposer une série de mesures réalistes pouvant mener l’institutionnalisation. Plus spécifiquement, il s’agit d’élaborer une vision à long terme assortie d’un objectif général, spécifique et des axes stratégiques d’intervention pour le MSAS.

Il est préconisé de mettre à jour la mission, les valeurs, les objectifs à long terme, de définir un dispositif organisationnel et de coordination, de déterminer une stratégie de diversification et d’autonomisation financière,  rédiger et définir, enfin, un document de projet assorti d’un plan d’institutionnalisation et un cadre de suivi et évaluation pour sa mise en œuvre.

Dans cette perspective, il est envisagé de développer une stratégie de mobilisation de fonds et  d’identifier les principaux partenaires qui vont contribuer.

 

À la sortie de cet atelier, les résultats suivants sont attendus. Dans l’immédiat,  les membres disposent des moyens scientifiques et techniques pour créer cette plate forme et mettre en lien toutes les facultés et tous les campus de l’université malienne, relier à leur tour les collègues d’ailleurs  à leurs institutions d’affiliation. A long terme, il y a le volet fondation de revues scientifiques et autres publications thématiques et périodiques.

Le MSAS, en tant qu’institution pérenne, se charge de traduire en actions pratiques une résolution: implanter la vision d’un espace universitaire apaisée et stimulante, de l’implanter une culture académique productive et compétitive au niveau régional et instaurer des modes de gestion saine et innovante des institutions d’ENS et de recherches théoriques et techniques appliquées.

Alassane Cissé

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