L’institution s’est montrée particulièrement experte dans l’art de gérer son portefeuille en dépit d’une crise d’une ampleur inégalée qui a mis en évidence la place centrale et les forces de notre système de sécurité sociale.
L’Institut national de prévoyance sociale (INPS) s’efforce de passer le test avec succès en amortissant l’impact de la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali, combiné aux sanctions infligées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Cette crise a mis en évidence la place centrale et les forces de notre système de sécurité sociale tout comme ses faiblesses. L’aggravation du chômage nui aux recettes de cotisations et augmente les dépenses du fait de la hausse des demandes de prestations. Au Mali et ailleurs, de nombreux gouvernements se sont emparés des systèmes de sécurité sociale comme d’un outil politique vital pour contrecarrer les répercussions sociales et économiques de la crise; ils agissent comme des stabilisateurs automatiques. Cela illustre le fait que la sécurité sociale n’est pas seulement un mécanisme de réponse d’urgence, mais qu’elle est un rouage essentiel du bon fonctionnement de la société. « Par son rôle de plus grand distributeur de revenus sociaux, d’allocations de ressources et même d’encouragement à l’emploi, l’INPS demeure pour l’Etat l’outil le plus précieux pour enclencher des processus d’investissement et de stimulation de l’économie nationale » a expliqué Yacouba Katilé, président du Conseil d’administration lors de 95 session ordinaire du lundi 28 février.
La crise met le système de sécurité sociale à rude épreuve, en particulier avec le chômage qui continue d’augmenter. Ainsi, l’arrêt ou le retard accusé dans le versement des cotisations sociales pour les entreprises a des effets dévastateurs sur les finances des programmes de sécurité sociale. Le risque, c’est la germination des déficits avec pour conséquence des capacités limitées de verser des prestations décentes dans les années à venir.
« Brillants résultats »
Cependant l’INPS s’est montré particulièrement experte dans l’art de gérer son portefeuille, donc a bien résisté, sans fausse modestie, à la crise. « L’atteinte des objectifs de recettes de l’année 2021 chiffrée à 198 151 067 788 FCFA a permis à l’Institut de respecter tous ses engagements notamment le service régulier de paiement des prestations techniques. Ainsi, au cours de l’exercice 2021, l’INPS a payé au titre des prestations techniques les sommes suivantes : pensions de retraite : 81 854 541 574 FCFA ; prestations familiales : 13 710 381 982 FCFA ; risques professionnels (AT/MP) : 1 205 581 021 FCFA» a égrené Yacouba Katilé. Ces chiffres bien tamisés laissent apparaître fin décembre dernier un solde d’exploitation de 13 554 984 733 FCFA.
L’INPS a bien résisté à la crise. « Au regard de ces brillants résultats, il me revient d’adresser mes vifs remerciements et encouragements aux partenaires sociaux (employeurs-travailleurs-retraités) et à l’ensemble du personnel de l’institut. Aussi, sous réserve de leurs confirmations par les commissaires au compte, je m’en voudrais si je n’adressais pas mes vives félicitations à la direction de l’INPS et l’exhorter à persévérer dans ce sens » a-t-il souligné.
La ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, s’est fortement réjouie de « la bonne marche de notre maison commune » qui a « su démontrer au fil du temps son caractère utile et efficace au point de devenir un outil essentiel de notre stratégie de développement, et particulièrement de la lutte contre la pauvreté, facteur important de la cohésion sociale. L’Institut a poursuivi tranquillement depuis des décennies mais sûrement son chemin vers une stabilité durable ».
Quant au projet de budget 2022 de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS), il s’inscrit dans le cadre du renforcement de la protection sociale et s’appuie sur les axes stratégiques déclinés en activités dans le programme d’activités 2022. Ceci permettra à l’Institut d’exécuter sa mission avec efficience et d’assurer sa participation au développement économique et social du Mali.
Ainsi, le budget de l’Institut pour l’année 2022, est arrêté en recettes à deux cent quarante milliards cent soixante-quatorze millions deux cent sept mille sept cent quarante-trois (240 174 207 743) francs CFA et en dépenses à deux cent vingt-un milliards huit cent quinze millions sept cent quarante-sept mille sept cent quarante-trois (221 815 747 743) francs CFA et dégage un excédent prévisionnel de dix-huit milliards trois cent cinquante-huit millions quatre cent soixante mille (18 358 460 000) francs CFA.
Regarder vers l’avenir
A court terme, les regards sont tournés vers une réévaluation de la gouvernance et le maintien de l’équilibre financier. Ainsi, les activités programmées en 2022 telles qu’énumérées par le président du Conseil d’administration se résument notamment à l’amélioration de la qualité des services, au renforcement de la capacité des ressources humaines, à l’élargissement de la base de la couverture sociale, à la digitalisation des processus et dématérialisation des encaissements et des paiements et à la lutte contre la fraude.
Entre les mains de la ministre Mme Diéminatou Sangaré une torche a éclairé l’ensemble. « Il nous revient ensemble de veiller également sur la production des données financières, comptables et statistiques dans les délais impartis, outils privilégiés du décideur et à les transmettre au Secrétariat Exécutif de la CIPRES, conformément à la décision n° 562/CM/CIPRES du 12 décembre 2019.
Aussi, en application de la Directive et de la décision sus visés du Conseil des ministres de la CIPRES, de créer le nouvel Organisme de prévoyance sociale par un acte législatif conformément à l’ordonnancement juridique du Mali, je sollicite votre organe et surtout les partenaires sociaux à soutenir et à participer aux travaux, regroupant l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de la prévoyance sociale, espace d’échanges nécessaires pour trouver les meilleures formulations possibles pour la mise en place de la nouvelle catégorie de personnalité juridique dans l’architecture du droit positif interne ».
Ibrahim Yattara