Près d’un demi millions de manuscrits écrits anciens en arabes existent au Mali, selon Mohamed Saloum Soufi, le directeur général de l’Institut culturel Afro-Arabe. Ce chiffre a été communiqué le 16 octobre lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire de formation sur l’écriture des langues africaines à travers les caractères arabes. L’évènement est une chance pour les élèves des Medersas qui pourraient être en mesure d’aider à traduire ces trésors historiques.
A en croire Kinane Ag Gadega, le représentant du ministre de l’Education nationale, il y a un grand nombre de jeunes maliens en formation dans les Medersas arabo-islamiques. Pour lui, la formation sur l’écriture des langues nationales est donc un renforcement des capacités des ressources humaines du pays.
Ainsi, de nouvelles perspectives s’ouvrent dans la coopération afo-arabe particulièrement encouragée par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture(ISESCO). L’institut, une institution créée conjointement par l’Union africaine et la Ligue des Etats arabes, depuis sa création en 2002, a initié des séminaires dans le cadre du renforcement des capacités des spécialistes œuvrant pour la sauvegarde des manuscrits en Afrique.
La formation est initiée par l’ISESCO et l’Institut Afro-Arabe dans le cadre de la chaire ISESCO sur l’écriture des langues africaines avec les caractères arabes. « Nous ambitionnons d’accorder une place à l’histoire du monde islamique, le patrimoine écrit avec des caractères arabes », a déclaré Moustaph Ibrahim, le représentant de l’ISESCO. Il a également ajouté que des collectes de manuscrits seront organisées auprès des familles pour permettre leur traduction par les étudiants formés.
Entre autres objectifs, la formation vise à sauvegarder le patrimoine des manuscrits anciens écrits en langues nationales avec des caractères arabes. « Avant l’arrivée des Blancs, l’histoire a été écrite pendant des siècles avec l’écriture arabe. C’est donc une chance pour les jeunes des Medersas arabo-islamiques», a affirmé Abdoul Aziz Yattabaré, le Secrétaire général de l’Union nationale des Medersas arabo-islamiques.
Autre objectif, la formation vise l’utilisation poussée de l’écriture arabe avec les technologies modernes. Des ordinateurs adaptés à ces caractères sont mis à profit pour familiariser les séminaristes. Mieux, la formation entend contribuer à l’alphabétisation qui est d’ailleurs initiée par l’ISESCO depuis plus d’un quart de siècle.
Soumaila T. Diarra