Les responsables du réseau Joko Ni Maaya ont animé une conférence de presse le mardi 1er novembre dernier, à son siège, pour parler du risque de l’installation des autorités intérimaires dans les 5 régions du nord.
epuis la signature du décret portant nomination des membres des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et du collège transitoire des régions de Taoudénit et de Ménaka, certains intellectuels et des associations sont montés au créneau pour dénoncer la mise en œuvre de l’installation de ces autorités intérimaires dans les cinq régions du nord. Parmi eux, le réseau Joko Ni Maaya qui a même organisé une conférence de presse, le 1er novembre dernier, à son siège, pour parler du risque que cause l’installation des membres des autorités intérimaires. Cette conférence était animée par le Pr Abdoulaye Niang, directeur du Centre séné d’études stratégiques sur le Co-entreprenariat, en présence d’Ousmane Tandia, coordinateur national de veille stratégique et citoyenne et de plusieurs membres du réseau Joko Ni Maaya.
Premier à prendre la parole, Ousmane Tandia. Après avoir remercié les journalistes, il a souligné que les Maliens vivent aujourd’hui dans une situation très problématique, très dramatique, et s’ils ne prennent garde, il risque d’être trop tard et ça va être difficile de se relever. Cette situation qu’est l’installation des membres des autorités intérimaires dans les régions du nord est la partition programmée du pays.
Quant au Professeur Abdoulaye Niang, il s’est basé sur les quatre critères de la théorie déclarative d’un Etat souverain issue de la convention de Montevideo pour montrer qu’avec l’installation des autorités intérimaires dans les régions du nord, c’est la partition du pays.
Il a évoqué l’article 1 de cette convention selon lequel pour qu’une structure devienne un Etat souverain, il faut quatre critères : être peuplé en personnes, avoir le contrôle sur un territoire, être doté d’un gouvernement et être apte à entrer en relation avec d’autres Etats.
De nos jours, tout le monde sait que les cinq régions du Nord sont peuplées en personnes et ils ont le contrôle sur un territoire. Parlant de gouvernement, les groupes armés du Nord peuvent installer un gouvernement en un claquement de doigts et pour le quatrième critère tout le monde sait qu’il y a des pays prêts à reconnaître les régions du Nord comme un Etat. Il a conclu ses propos en invitant le Gouvernement de suspendre l’installation de ces autorités intérimaires dans les cinq régions et d’organiser les élections communales prévues pour le 20 novembre.
M.TRAORE